(Sur)vivante

CHAPITRE 11

ALEXANDRE LEWIS

- Aline !

   Sans perdre une seconde, je me rue sur elle et me met à la secouer, lui donnant de petites claques pour essayer de la réveiller.

- Elle... elle est morte ?! s'écrie ma sœur, les yeux remplis de larmes.

- Tais-toi, ne dis pas ça ! je hurle. On va l'aider... maman, appelle les pompiers tout de suite, fait quelque chose !

- Ils vont mettre trop de temps à arriver, Alex, dit Nolan. Je vais l'emmener à l'hôpital moi-même.

   Sur ces mots, il prend Aline dans ses bras, sort de la chambre, dévale les escaliers et sort de la maison à toute vitesse : à présent le temps et compté, et chaque seconde de perdue peut coûter très cher.

- Venez les enfants, dit ma mère. On y va, nous aussi.

   Nous sortons de la maison à notre tour et filons en voiture : il n'y a pas de temps à perdre. Je m'assois place passager à côté d'Ashley, tandis que maman démarre sous les chapeaux de roues. Ma sœur a les yeux rouges.

- T'inquiète pas, tout va bien se passer, je dis en posant ma main sur son épaule. Elle va s'en sortir.

- Je ne suis pas bête, Alex... je sais que c'est très grave.

   Je ne peux pas m'empêcher de secouer doucement la tête : même si elle me parait souvent très enfantine et qu'elle fait encore petite fille à mes yeux, il m'arrive souvent d'oublier la maturité de ma sœur.

- Je suis sûr que tout se passera bien, ne t'en fais pas... j'insiste.

   Je dis ça pour essayer de la rassurer, mais surtout pour m'en convaincre moi-même.

- Alex a raison, ajoute ma mère sans quitter la route des yeux. Aline sera entre de bonnes mains, il ne faut pas t'inquiéter.

   À condition qu'elle arrive à temps, je pense en me mordant la lèvre inférieure, et jetant un œil en direction de ma mère, et elle me regarde en retour tout aussi anxieuse : elle a beau essayer de rassurer ma sœur, je vois bien qu'elle est complètement paniquée.
   Moi aussi d'ailleurs, même si je ne veux pas le montrer pour ne pas plus les inquiéter encore plus toutes les deux.
   J'espère seulement que Nolan arrive à temps à l'hôpital... avant qu'il ne soit trop tard.

*Ellipse*

   Après quelques minutes de route, nous arrivons enfin aux urgences, complètement essoufflés.

   Mais une fois dans le grand bâtiment, je ne peux pas m'empêcher de grimacer : une odeur de javel et de produits nettoyants se fraie jusqu'à mes narines, m'emplissant d'une sensation de malaise ; j'ai toujours détesté les hôpitaux.

- Bonjour monsieur, bonjour mesdames, nous salue poliment une jeune infirmière en accourant vers nous. Vous êtes bien la famille d'accueil de... (Elle jette un œil à la fiche qu'elle a en main.) Mademoiselle Aline Adams ?

- Oui, c'est bien nous, je réponds. Comment elle va ?

- Je préfère laisser les médecins vous l'expliquer, elle répond. Ils sont en train de la prendre en charge. Veuillez me suivre, je vous prie.

   Je suis la jeune femme à l'intérieur de l'énorme bâtiment, suivi par ma mère et Ashley.
   Une fois dans le hall, je tombe nez-à-nez avec mon beau-père : assis dans un fauteuil près de l'accueil, il pianote sur son portable.
   Quand il nous aperçoit, il se lève d'un bond et s'élance vers nous pour nous prendre dans ses bras.