CHAPITRE 22

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ALINE ADAMS

- Je sais, Aline. Je sais ce qu'il s'est passé avec Nolan.

   Mes jambes se mettent à flageoler, comme prises de tremblements, et une horrible migraine me gagne.

- Quoi ? Que... qu'est-ce qu'il t'a raconté ?!

- Il ne m'a rien dit. Je... je l'ai entendu parler au téléphone avec cette Penny (il grimace, comme si le simple fait de prononcer ce nom lui fait l'effet d'une brûlure). À voir comment il l'appelait et sur quel ton il lui parlait, j'ai tout de suite deviné que c'est sa maîtresse, et... et qu'il trompe maman. (Ses poings se serrent.) Il lui a parlé de la soirée au resto, et a évoqué le moment où tu les as surpris tous les deux. Il a aussi dit que tu étais... enfin, comme tu étais au courant maintenant, tu représentais une « menace » pour eux deux. Il lui a parlé du moment où il a essayé de te toucher après son départ, et d'après ce qu'il a dit tu t'es laissé faire... il a même raconté tu lui avais promis de ne rien dire.

- Quoi !? Mais c'est n'importe quoi !

Je me jette dans ses bras et me serre contre lui, pleurant toutes les larmes de mon corps.

- Ça ne s'est pas passé comme ça, il faut que tu me croies...

   Il me prend par les épaules et m'écarte doucement de lui. Je crois d'abord qu'il veut me repousser, mais ses mains se posent mon visage, caressant mes cheveux tout en essuyant mes larmes.

- Aline... tu penses vraiment que j'allais croire une chose pareille ?

Je renifle, et relève lentement la tête vers lui.

- Écoute, dès que j'ai entendu Nolan raconter tout ça, je me suis dit que c'était totalement impossible... je n'en ai pas cru un mot, et maintenant je viens te demander ta version. Raconte-moi, Aline. Dis-moi ce qui s'est vraiment passé.

Je passe une main sur mon visage pour chasser les larmes inondant mes joues, inspire puis expire pour essayer de me calmer, et reprendre mon souffle.

- Ça ne s'est pas passé comme ça, je répète d'une voix cassée. Il m'a menacée...

- Nolan t'a menacée ? il répète en ouvrant de grands yeux.

- Oui...ça m'a fait peur, j'avais l'impression de revoir mon père... et je ne voulais pas vous faire de mal.

- Nous faire du mal ?

- Oui...

- Mon Dieu... Aline, je suis désolé...

   Il me prend dans ses bras et enroule ses bras autour de moi, et c'est sans aucune hésitation que je me blottis contre lui. Je continue à pleurer, mais, étrangement, je me sens tout d'un coup beaucoup mieux... comme si ces aveux m'ont libérée d'un poids atrocement lourd.

Sans réfléchir, je sors mon téléphone de ma poche, et montre à Alexandre la photo que j'avais pris ce soir-là. Je sais qu'il me croit, mais c'est une mesure à prendre pour appuyer ma version :

- J'ai pris cette photo quand je les ai découverts tous les deux...

Il me serre encore plus fort dans ses bras.

- Mon Dieu les salauds... faire ça à maman, et te faire du mal à toi... je me doutais déjà que Nolan cachait quelque chose, mais ça je ne lui pardonnerai jamais. (Il marque une pause avant de reprendre.) Aline... c'est à cause de ça que tu t'es comportée bizarrement avec moi ? il demande.

- Oui... je me suis sentie très mal après ça, j'étais mal à l'aise de nouveau.

- Je comprends... je suis désolé, j'avais remarqué que tu étais bizarre depuis hier, mais je ne me suis pas posé plus de questions...

(Sur)vivanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant