Chapitre 31 : Le Guide pour devenir une biquette

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Première chose qu'il faut faire lorsque l'on pense utiliser "LE guide pour devenir une biquette" est d'avoir envie de devenir une Biquette. Parce que une Biquette, ce n'est pas Rien. Non. C'est quelque chose !

Oui, un animal qui broute de l'herbe, c'est quelque chose effectivement.

Comparé à être une voix que personne écoute, oui, c'est quelque chose !

[ BOUM !! Atting : Clash Alice VS Conscience. Round 1 : Alice 1. Conscience 0 ]

Moi en ce moment même, je souhaite plus que tout devenir une Biquette. Sincèrement, ce serait le plus beau jour de ma vie si je devenais une biquette. Les larmes me montent déjà aux yeux devant tant d'émotion.

Quand ton petit ami avec qui tu fais la gueule depuis plus de 13 heures te dit : "il faut que l'on parle"... Ça sent la merde ! Vraiment, si je pouvais fuir, je le ferais sans aucun souci.

C'est le genre de phrase où tu sais que tu ne vas pas en sortir vivant : OBLIGÉ ! Même si je ne suis pas voyante, mon avenir est aussi clair que l'eau d'une petite rivière dans la campagne dans les téléfilms que l'on passe entre 10 heures et 15 heures. Je vois que je vais passer un sale quart d'heure.

D'ailleurs, Mathieu m'amène dans un coin très sombre de la cour de récréation... J'ai peur. Et si Mathieu est finalement un meurtrier qui aime bien sortir avec ses victimes avant de les tuer et torturer ?

Un psychopathe ? Cela ne m'étonnerait pas. Il n'y a que des psychopathes qui peuvent vouloir sortir avec toi. Je crois que maintenant votre histoire a beaucoup plus de sens maintenant.

TAIS-TOI ! J'essaye de voir mes chances de fuir :

-Courir (pas la peine d'essayer parce que je vais me casser la gueule, et cela, encore plus facile pour lui de me tuer)

-Appeler à l'aide (aucune chance, mes amies sont aussi nulles que moi en terme de course et Mathieu aurait déjà le temps de me tuer 44 fois avant qu'elles n'arrivent.)

-Me battre (je ne sais pas si avoir vu et revu des milliards de fois Indiana Jones pourrait m'aider à me battre.)

-Devenir une biquette (Je pense que c'est la meilleure des solutions... Je ne vois pas d'autre choix que de me transformer.)

-Alice, me coupe Mathieu d'une voix peu rassurante, je veux avant tout te présenter mes excuses d'avoir été si désagréable lors de la disparition de Simon. Ce que j'ai dit était méchant et stupide, j'étais paniqué et j'ai flanché. Encore une fois, désolé.

-Pas grave, tu étais sur les nerfs. Moi aussi. Je comprends. Mais ce n'est pas pour cela que tu es venu me parler, non ? Je demande, vraiment pas bien du tout.

Mathieu pousse un long soupir d'ennui tout en hochant la tête, j'avale ma salive rapidement les larmes qui me montent aux yeux. Mathieu me regarde, mais ce n'est pas ce regard que j'aimais tant. Il me regarde maintenant avec... Pitié !

Cela me donne encore plus envie de pleurer. Jamais j'aurais cru dans ma vie que Mathieu ne puisse avoir pitié de moi... C'est... Tellement humiliant.

Puis, il sort la phrase que je redoutais tellement :

-Alice, je pense qu'il est mieux que l'on fait une pause.

UNE PAUSE ! PAUSE ! PAUSE ! PAUSE !

ARRÊTE DE GUEULER CE MOT ! CELA NE VA RIEN CHANGER À L'HISTOIRE !

Je sens tout mon corps se briser en mille morceaux tout en restant debout. Ce n'est pas possible... Vraiment pas possible. Comment je n'ai rien vue venir ? Comment est-ce possible ?

-C'est parce que je t'ai caché l'homosexualité de Simon ? C'est ça ? Parce que ce n'est pas ma faute ! JE TE LE JURE ! Je voulais te le dire. CROIS MOI ! Mais Simon avait peur de ta réaction, ce n'est pas moi ! JE T'ASSURE !

Sans m'en rendre compte les larmes sortant toutes seules de mes yeux et se fraient un chemin sur mes joues. Je ne les empêche pas de sortir parce que je sais que cela ne va faire que redoubler ma peine. Je remarque aussi que Mathieu est pas bien, il a les yeux tout rouge et me regarde encore et encore avec cette pitié que je déteste tant.

-Non, ce n'est pas cela ! Il murmure doucement. Alice, tu es folle !

.........................WHAT LA BALEINE.....................

Là ! C'est la meilleure. Tellement je ne m'attendais pas à cette réponse que j'explose de rire. Un rire nerveux. Je n'ai jamais rigolé comme cela. Mais je ris, ris, ris, ris et ris encore ! Je n'arrive même plus à m'arrêter. Cela a le son d'un rire forcé, mais je ne fais rien pour rire. RIEN. Cela sort naturellement.

Mathieu continu de me contempler dans mon fou rire. Avec toujours cette peine qui me donne envie de vomir toutes mes tripes.

Et je ris, ris... Je n'arrive pas à m'arrêter. C'est comme si la phrase de Mathieu était LA BLAGUE de l'année. J'arrive à articuler entre deux hoquets :

-T'es sérieux... C'est que maintenant que tu t'en rends compte ?... T'es plutôt long à la détente...

Et je rigole encore et encore.

-Ce n'est pas ce que je veux dire ! Gueule Mathieu maintenant furax que je rigole dans un moment comme celui-là. Je pense que tu es F.O.L.L.E. Vraiment ! Pas dans le sens marrant et amusant. Mais dans le sens psychiatrique. Grave ! Tu es pour moi folle, depuis quelque temps, je me posais des questions, mais ta réaction-là, ne fait que renforcer mes doutes : Alice, je pense que tu devrais voir quelqu'un.

Mon fou rire ce stop net à sa dernière phrase. Mes yeux qui sont remplis de larmes de joie et de tristesses m'empêchant de le voir correctement.

Conscience, j'aimerais devenir une biquette maintenant. Donne-moi la formule !

Malheureusement, je ne crois pas qu'il y ait de formule magique pour devenir une biquette. Désolé, Alice, mais tu vas devoir rester humaine.

Voyant que je suis calme, Mathieu continu dans son discours :

-Alice, peut-être que c'est normale d'avoir une conscience ou une petite voix dans sa tête. Tout le monde à cela. Mais toi, cela est pire ! Tu peux rester des heures à discuter avec ton toi de la tête. Tu te créer des délires avec lui. Tu ne parles plus qu'avec lui. Dès que l'on fait quelque chose, il y a toujours un moment où tu n'es plus avec nous parce que tu parles avec ta conscience. Tu pleures à cause de ta conscience. Tu ris à cause de ta conscience. Tu t'énerves à cause de ta conscience. Je Ne Le Supporte Plus.

Je ne m'en rendais pas compte... Je ne savais pas... Je ne le pensais pas... Je ne le voyais pas. Il est vrai que comme ma conscience est toujours avec moi, j'oublie dans quel monde je suis. Et bien, des fois, j'ai foutu des vents aux gens parce que j'étais en pleine discussion avec ma voix. Forever ! Comment ne m'en étais-je jamais rendu compte ? Comment est-ce possible ?

Est-ce que cela veut dire que... Je suis vraiment folle ?

-Tes sauts d'humeurs ne sont plus possibles. Et j'ai l'impression que cela empire. Tu n'es pas dans notre monde. Et ce n'est pas une mauvaise chose d'avoir son monde, mais il faut savoir faire la différence, je pense. La Alice d'avant me manque terriblement. Je suis fou amoureux d'elle. Mais là, en face de moi, ce n'est pas elle. Ce n'est plus elle. Navré, mais je ne peux plus continuer à jouer les amoureux avec quelqu'un que je ne connais pas vraiment.

Puis, sans même me laisser le temps de lui répondre, il m'abandonne et part.

Je suis seule... Avec ma conscience...

Signé :

Une fille qui vient d'ouvrir les yeux.

Je suis amoureuse...t'es jalouse ? (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant