La perle du donjon

Chapitre 8

-Enfin réveiller, lança Andreï d'une voix dure.

Émeraude se mit à pleurer de nouveau lorsque ce dernier retroussa rapidement les manches de sa chemise. Il l'avait déjà averti, alors Émeraude savait ce qu'il allait lui faire. Andreï allait la battre sans
nulle doute. La jeune fille ferma les yeux, pour se concentrer sur son rythme cardiaque qui montait à une vitesse folle. Émeraude préférait ne pas le voir lui infliger sa correction, mais au fond d'elle, elle ne souhaitait qu'une chose. Émeraude souhaitait uniquement qu’après cette correction, plus jamais elle ne se réveille.

-Fais comme tu veux Andreï mais ne la touche pas au visage. Aussi laide qu'elle soit, elle doit être présentable pour le business, conseilla maîtresse Agatha. Et ne la tue pas!

Comme une enfant qui n’avait pas son mot à dire, Émeraude écoutait silencieusement maitresse Agatha décidée de son sort. La jeune fille préféra se perdre dans ses pensées enfin d’échapper à la suite des évènements. Toute suite, elle fut renversée contre le mur par un coup de pied torride. Les mains posées instinctivement contre son ventre, Émeraude agonisait sur le sol froid. Les coups suivants se firent plus violents et plus douleurs. Cognant violemment le mur, ou se faisant renverser lourdement contre le sol, Émeraude roulait d’un coin à autre dans sa cellule. Outre les coups acharnés d'Andreï qui ciblait son ventre et ses cotes, Émeraude sentait également l’humidité de la pièce sur sa peau. La jeune fille émit un cri de douleur lorsque sa tête rencontra brusquement les barreaux de fer. Il s’en suivit les éclats de rires de maitresse Agatha, qui résonnaient comme un écho dans les oreilles d'Émeraude.

Les yeux fermés, le visage entièrement mouillé par les larmes, Émeraude supportait la torture en se laissant balancer d’un mur à un autre par les coups de pieds d'Andreï. Au bout d’un moment, elle n’arrivait plus à distinguer les parties du corps touchées, tellement tout son être entier s’embrasait de douleur. Elle ne criait plus, la jeune fille ne hurlait que rarement. Émeraude avait serré les dents afin de ne pas implorer la clémence d'Andreï, de peur que ce dernier ne l’accepte et lui épargne ainsi la mort. Émeraude voulait mourir, alors elle priait qu’il continu.

-Mets-y plus de puissance Andreï, ordonna Agatha d'une voix conquise.

Le prochain coup de pied qu'elle reçu était si intense que Émeraude senti son dos craqué en cognant le mur. Dans sa chute, son nez rencontra la paillasse de pierre sur laquelle elle était couchée, puis son os nasal se brisa. Étendue sur le sol à plat ventre, Émeraude prenait appui sur ses bras afin de se redresser. La jeune fille avait gardé ses yeux fermés, en sentant son sang coulé entre la fossette situé au-dessous du nez. Émeraude respirait ! Elle luttait contre un évanouissement certain.

-Tu es endurante jeune fille, lança Andrei arrogamment.

Émeraude afin redressée et vacillante encore légèrement sur ses pieds, nettoya du revers de la main, le liquide qui barrait ses lèvres. La douleur qui accablait son corps stimulait encore plus son courage. Émeraude, bien que difficilement, souleva ses bras et mit de l’ordre dans ses mèches de cheveux désordonnées par les multiples coups d'Andreï, et qui la soulevaient.

-J’ai grandi seule, répondit Émeraude d’une voix ferme.

Andrei s’apprêtait à lui asséner un autre coup mais s’arrêta. La force de caractère de la jeune fille lui faisait comprendre peu à  peu ce pourquoi s’était-elle qui avait été choisie pour être la perle de ce donjon. Émeraude était debout telle une amazone, la poitrine en avant, le visage en sang, et les mains serrées en poing. Les longues fentes de son kimono, laissaient entrevoir de longues jambes basanées. Andreï admettait bien qu’elle était la copie conforme de Carine. Une femme très désirable mais aussi très têtue. Si dans le passé il avait failli à sa mission, celle de dompter Carine, Andreï se jura que cette fois-ci il ne décevra pas le boss. Cette petite fille sera dompter, se jura Andreï le regard dur, elle se soumettra même si pour cela il fallait la battre à mort.