Assise au bord de sa Ferrari, Émeraude roulait sur les routes goudronnées de l’Italie. Un sourit se dessinait sur ses lèvres chaque fois qu’elle dépassait un gratte-ciel, ou l’un des immeubles gigantesques qui bordèrent les bordures de routes. Le vent frais qui fouettait délicieusement son visage, était pour Émeraude le signe d’une journée qui s’annonçait radieuse.
Émeraude arrêta le moteur de l’engin, lorsque le GPS lui indiqua un point rouge. Soulevant la carte de la ville, elle comprit qu’elle se trouvait dans le centre-ville de Vérone.
Émeraude souleva dans ses bras Baya et quitta la voiture. En longeant les rues, la jeune femme s’arrêta devant une cathédrale qui n’était autre que la cathédrale Santa Maria Matricolare. Malgré son style romain, la façade présentait deux fenêtres gothiques. Après avoirs contemplé de long en large la cathédrale, Émeraude s’en éloigna tout en poursuivant sa route.
Après une longue marche, la jeune femme rejoignit la Corso Porta Borsari, où était étalés de magnifiques habits pour enfant. Tandis que Baya gazouillait d’une manière angélique dans ses bras, Émeraude quant à elle faisait du shopping. Des heures après, la jeune femme se retrouva toute suite avec une tonne de sac remplirent de vêtements pour sa fille.
-Où dois-je les déposer madame? La questionna le coursier.
Émeraude eut un visage peiné en voyant l’homme en face de lui et qui portait les sacs, se tordre les muscles. Il était vrai qu’elle avait exagéré pensa-t-elle. Toutefois, elle retrouva son humeur joyeux de ce matin très vite lorsque Baya lui tirait sur les cheveux avec un sourire radieux. Émeraude fit signe à l’homme de la suivre. Elle s’arrêta ensuite dans un restaurant à ciel ouvert, puis passa sa commande. Cheveux au vent, Émeraude dégustait un plat de pâte à l’italienne sans se soucier du ciel qui prenait peu à peu des couleurs sombres. Émeraude sentit une ombre massive la recouvrir, alors elle souleva la tête, et son cœur rata presque un battement.
-Finit ton plat nous partons, dit Paolo en s’asseyant sur la chaise libre en face d’Émeraude.
Les yeux hagards, Émeraude observait Paolo qui semblait très furieux. Comment l’avait-il retrouvé se questionnait Émeraude le cœur battant. La gorge sèche, la jeune femme avalait très difficilement ses boulettes des viandes.
Quant à Paolo, assit devant la jeune femme, il n’essayait plus de contrôler sa colère, les muscles tendus, il patientait difficilement. Outre les yeux verdâtres de la jeune femme qui brillèrent et qui semblèrent le séduire, la seule chose qui l’amusait était Baya qui luttait avec Émeraude pour lui prendre sa fourchette de pâte. Lasse de se battre, Émeraude lui laissa la fourchette et la petite fille en profita pour renverser le plat, au grand bonheur de son père qui ne supportait plus d’attendre.
-Bien nous partons, déclara-t-il en appelant le serveur.
Paolo fit signe à deux hommes qui se précipitèrent pour ramasser les sacs d'Émeraude qui étaient posés sur le sol à ses côtés. Dans un silence effrayant, Paolo régla l’addition et demanda à Émeraude de le suivre. Marchant au côté de cet homme dont le silence l’effrayait, la jeune femme cherchait des mots pour se défendre. Qu’allait-elle lui dire ? Qu’elle avait envie de le défier ? La jeune femme hocha frénétiquement la tête en concluant que c’était une mauvaise idée.
-Paolo ! L’interpella Émeraude d’une voix enrouée.
Paolo se retourna et fit face à Émeraude qui avait le visage rougir et les yeux couvert d’une couche de larme. Qu’est-ce qui le faisait le plus mal se demandait Paolo ? Le fait qu’elle lui avait désobéit en quittant la maison ? Ou le fait qu’elle s’était mise en danger ? ou encore la petite robe pailletée à la couleur ocre qui en montrait déjà trop. Paolo s’avoua difficilement qu’il s’agissait plutôt des milliers d’hommes qui dévisageaient Émeraude sans vergogne sur le chemin.
- Montes ! Nous en parlerons à la maison, répondit Paolo mâchoire serrée.
Émeraude voulue insister, mais Paolo lui posa une main dans le dos, et la fit monter dans un hélicoptère. Paolo s’assit coté pilote après avoir placé confortablement la ceinture autour d’elle et Baya. Une pluie s’éclata aussitôt dans le ciel tandis que l’engin s’élevait dans les airs. Émeraude plaça son regard sur le côté hublot, en fuyant la colère qui se lisait dans le visage de Paolo.
Émeraude ouvrit les yeux lorsqu’elle sentit l’engin atterrit sur le sol. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, ses yeux se posèrent sur une plage dont les vagues de la mer s’échouèrent lourdement sur le sable marin.
-Viens Émeraude, dit Paolo en lui tendant la main.
Inquiète, elle lui tendit la main et il l’aida à descendre. Rapidement, Paolo la fit entrer dans une maison chaleureuse. Lorsqu’Emeraude, pénétra dans le séjour gigantesque, elle apprécia très vite la chaleur accueillante de la maison.
Paolo pénétra sous la douche afin de faire passer sa rage. Tandis que l’eau coulait sur son corps, les images de sa dispute avec sa mère lui revinrent en tête. Il se souvint lui avoir dit de rester loin de sa femme et de ses enfants. Sa femme! Le long visage d'Émeraude lui vint en tête, et il ferma aussitôt les yeux. La vérité était qu’il avait eu peur. Peu à peu, Paolo remarquait que ce qu’il possédait de plus chère à présent était Émeraude. Cette jeune femme, qui par un seul regard avait sur le conquérir.
Paolo quitta sa torpeur et sortit de la douche en se nouant une serviette autour de la taille. Lorsqu’il sortit, il vit Émeraude assise sur le lit le visage entièrement mouillé. La petite Baya était allongée sur le lit baldaquin au milieu de pièce. Émeraude se leva aussitôt lorsqu’elle s'aperçut que Paolo était sorti de la douche et manipulait son téléphone dans son dos.
-Paolo, interpella-t-elle en tremblant comme une feuille.
Paolo posa son téléphone sur la commode après avoir passé une commande.
-Tu n’aurais pas dû sortir, lança Paolo de sa voix rauque. Tu n’aurais pas dû sortir sans me prévenir.
-Je suis désolée pleurnicha Émeraude. Je suis désolée!
Paolo ne tirait aucun plaisir à la voir ainsi tétanisée et déboussolée. Les cheveux entremêlés, le visage mouillé par les larmes et pieds nu, après tout il n’oubliait pas qu’elle portait son enfant. Paolo jugea bon d’arrêter la punition, alors il se rapprocha d’elle, mais la jeune femme reculait à grand pas. Paolo la rattrapa de justesse lorsque Émeraude s’apprêtait à fuir de la chambre.
-Ne me fuit plus carra, même en colère je ne lèverai jamais la main sur toi, lui murmura Paolo au creux de l’oreille.
Émeraude posa sa tête contre le torse de Paolo tandis que ce dernier la tenait fermement pas la taille. Sans connaitre la raison pour laquelle elle pleurait encore, la jeune femme coulait néanmoins de chaude larme. Était-ce parce qu’elle avait douté un instant que son erreur lui serait fatal ? où juste parce qu’elle avait eu très peur.

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La perle du donjon
RomanceÉmeraude était assoiffée de liberté, bien qu'elle ne se l'avouait pas. Hélas la jeune femme commis l'erreur de répondre à cet appel irrésistible de connaitre le monde et elle se brûla les ailes. Capturée et enfermée dans une maison close, Émeraude s...