La perle du donjon

Chapitre 21

Tandis que les dernières gouttes de pluie mourraient sur le sol, Paolo pénétra dans le hall du donjon avec des pas déterminés. Dès qu’il aperçut les couleurs sombres de la demeure, une certaine assurance embrasa son être entier, le réconfortant ainsi dans sa décision de fermer cet endroit. Paolo souleva la tête lorsqu’il perçu une petite voix de l’autre côté du couloir. C’était au premier abord de petits gémissements de douleur, qui s’interrompit aussitôt en laissant place à la voix étoffée de maitresse Agatha. Paolo suivit cette voix et se retrouva debout devant une salle, semblable à une salle de classe.

  Maitresse Agatha était debout sur des talons aiguilles et tenait un fouet à la main. Son regard se perdit sur une jeune femme, qui se tenait le visage les yeux en larmes. Rebuté par tant de cruauté, Paolo se mit à imaginer Émeraude assise sur l’une de ses chaises, se tenant le visage en sang. Son cœur se comprima du coup.

-Je vous attendais Paolo, entendit-il, dit.

Paolo quitta sa torpeur et vit maitresse Agatha qui se tenait fièrement devant lui, une main à la taille et un sourire sournois au visage. Il aurait puis jurer qu’elle était une enfant de cœur, tellement son sourire était franc. Paolo la fusilla du regard, et plaça ses mains dans ses poches. Il avait hâte d’ordonner à ses hommes de l’embarquer mais il avait encore des questions à lui poser. En effet, il y a quelques jours, Paolo était revenu dans le donjon afin de revoir Émeraude, mais il avait eu la désagréable surprise de se retrouver en tête en tête avec maitresse Agatha.

-Sortez ! Ordonna Paolo sèchement aux jeunes filles assisent dans la salle.

-Oui sortez les filles, laissez-nous seuls, renchérir Agatha avec un sourire amusé sur les lèvres.

Paolo se décala afin de laisser passer les filles. Parmi elle, il remarqua toute suite une rousse qui l’observait avec insistance et crainte. Tout comme-ci elle essayait de lui faire passer un message.

-Je savais que vous reviendrez, commença Agatha une fois seuls.

Cette dernière fit dos à Paolo et fit quelques pas en avant en se déhanchant.

-Je suis ici oui, mais pas pour ce que vous pensez, répondit Paolo d’une voix vibrante.

-Mise à part un corps aussi radieux que le mien, qu’est-ce qui pourrait bien amener un bel homme comme vous dans ce  lieu ? Interrogea Agatha en se mordant la lèvre supérieure.

Sans prendre gare à l’expression dure qu’affichait Paolo sur le pas de la porte, maitresse Agatha se mit à déboutonner sa chemise déjà assez décolletée. Sourire aux lèvres, elle porta un coup sur la radio posée sur une étagère. Tandis qu’elle s’apprêtait à retirer son dessous, Paolo émit des jurons dans sa langue natale et vint aussitôt la stopper.

-Un peu de jugeote madame, vous ne me plaisez pas, dit Paolo en la saisissant par le bras.

Maitresse Agatha perdit un tant soit peu son sourire mais ne baisa pas néanmoins les armes. Elle désirait Paolo, et ceux depuis le jour où elle l’avait vu se glisser dans la chambre d'Émeraude. Maitresse Agatha refusait de perdre contre une petite fille alors elle se remit à sourire sournoisement.

-Émeraude n’est pas là, nous sommes seules, murmura Agatha.

Les mâchoires de Paolo se contracta aussitôt. Rien que le fait d’entendre le nom d'Émeraude sortit de la bouche de cette femme, augmentait ses inquiétudes. Paolo était certain que maitresse Agatha savait ou elle se trouvait.

-Vous savez où elle se trouve, déclara Paolo d’une voix pleine de colère.

-Évidemment que je sais où elle se trouve, répondit Agatha en souriant.