Chapitre 42

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Quelques mois plus tard....

Un pied devant l'autre, Émeraude avançait dans le couloir froid de la prison centrale. Un liquide incolore sillonnait le sol par endroit, provoquant une montée de nausée chez la jeune femme. Presque à terme, elle posa délicatement sa main sur son ventre bien dessiné, et inspira légèrement.

-Tu n'es pas obligé carra, si tu le désire nous rentrons chez nous maintenant même, lui dit Paolo pour la énième fois.

Émeraude força un sourit afin de rassurer son mari. Ce dernier c'était d'ailleurs farouchement opposé à sa décision de venir dans cette prison, mais avait fini par céder. Elle se rappelait encore de ses faibles arguments qu'elle avait égrainé pour attendrir Paolo. Elle devait le voir, avait-elle dire, elle devait le confronté à nouveau.

L'agent de police qui les conduisait à la salle de visite, lui fit signe d'avancer dans un autre couloir.

La tête toujours dans les nuages, Émeraude sentait peu à peu ses jambes la lâchées. La peur la gagnait au fur et a mesure qu'elle avançait. Était-elle prête à revoir celui qui avait tué ses parents ? L'usurpateur qu'elle avait appelé père toute sa vie?

Émeraude resserra les pans de sa robe blanchâtre, en songea qu'elle n'était pas venu en visite de courtoisie.

En effet, voilà bien quatre mois déjà que la jeune femme avait avoué publiquement être la fille adoptive de Vladimir Tarasovski et l'épouse du juge Bianchi. Tout comme elle s'y attendait, les dossiers sur les soeurs Gallo avaient très vite refait surface. Elle avait même eût droit à la visite de plusieurs hommes et femmes de droits, des enquêteurs, des commandants, tous désirant connaître plus sur ses relations avec son père adoptif.

Les quatre mois qui avaient suivis sa déclaration publique étaient les plus décisifs de sa vie, et Émeraude avait su compté sur le soutient indélébile de son mari.

Non seulement cela, le sourire angélique des jumeaux, Maaca et Mircal , les enfants du roi Naam nées ce fameux soir, lui avait été d'un grand secours.

Sans compté, les nombreux visiteurs, prétendu connaissance, alliés et ami de Gustavo Pasolini son père biologique. Émeraude connaissait à présent beaucoup de chose sur ses parents mort hélas, trop tôt.

-Vous pouvez vous assoir ici madame, dit l'argent de police. J'irai chercher le prisonnier.

Émeraude hocha la tête et pris siège sur le banc de fortune que lui indiquait l'argent. La pièce était petite et la jeune femme semblait s'étouffer. Les murs étaient peintes de jaune nankin. Des fissures se dessinaient dans les murs, laissant y entrer l'humidité. Une petite fenêtre barricadée était perchée en haut, laissant pénétrer quelques rayons de lumière.

-Je n'aurais jamais dû t'ecouter et te laisser venir ici, dit Paolo en claquant de la langue. Tu n'ai pas à ton aise et ne me mens pas.

Émeraude ramena son regard dans celui de son marron. Ses beaux yeux marrons étaient plus attirant que jamais. Ses cheveux mi-long soigneusement dressés, et sa mâchoire carré. Émeraude aimait bien le voix inquiet pour elle.

-Je vais bien Paolo, murmura Émeraude pour le rassurer.

Un cliquetis se fit entendre, et Émeraude tourna la tête vers la porte en fer qui s'ouvrait délicatement. L'agent de police revint accompagné d'un prisonnier portant un uniforme orange. Un numéro étrange était inscrit dans son dos.
La jeune femme retint un cris d'horreur lorsque se dernier se tourna vers elle, un sourit moqueur au visage.

-Émeraude Tarasovski, murmura Vladimir Tarasovski dans un accent typiquement russe.

Il était là ! Assit avec toute la noblesse du monde malgré qu'il avait perdu tout honneur aux yeux du monde et des tiens. Les chaines qui emprisonnaient à présent ses pieds et poignées étaient bien la preuve que Vladimir avait perdu tout honneur. Alors pourquoi souriait-il encore se demanda Émeraude outrée.

-Je suis Émeraude Bianchi, corrigea Émeraude d'une voix un peu trop forte.

Vladimir n'émit rien suite à sa correction. Il se contenta juste de passer sur sa fille un regard admiratif et pervers.

-Tu ressemble trait pour trait à Carine, commença Vladimir en se calant au mur. Du moins, à peu près. Carine elle au moins savait obéir aux règles.

Émeraude regardait cet homme qu'elle avait toujours considérer comme son père. Il était vrai qu'elle n'avait rien obtenu de lui. Ses yeux bleus, sa chevelure marron, et son nez arcquilin. Il n'existait en effet aucune différence entre eux.

-À quoi t'attendais tu en m'enfermant dans un donjon, lança Émeraude durement.

-A tout sauf à ce que tu te fasse engrosser par mon ennemi, se moqua Vladimir. Quelle ironie du sot, le gendre enferme le beau père.

Paolo sentait les muscles de sa mâchoire tressauter, mais la main d'Émeraude sur la tienne l'intimait à se calmer.

-Tu n'es pas mon père, Gustavo Pasolini est mon vrai père et l'unique.

Émeraude vit Vladimir dégluti péniblement pour la première fois depuis le début de leur conversation. Elle aurait aimer rester pour lui parler de son amour impossible avec sa mère Carine, mais les coups durs qu'elle recevaient sur le col de l'utérus étaient annonciateur d'un heureux évènement.

-Émeraude Tarasovski, tu l'as déclaré toi-même.

Réprimant un excès de colère, Émeraude se contenta de lui lancer un regard noir.

-Pourquoi m'as tu faire venir ici? Je n'ai pas toute la journée devant moi.

Vladimir Arqua d'abord un cils, mais repris très vite son sérieux.

-Tu aurais pû être la marraine de mon empire si seulement tu ne t'étais pas unie avec un juge. Un italien par dessus tout, comme ta mère, s'emporta Vladimir. Il a fallu que tu fasse comme elle.

Surprise, Émeraude regardait Vladimir cogner la tête contre le mur afin d'exprimer sa colère. La prison était bien là où il méritait d'être jugea la jeune fille.

-Je suis italienne et non russe.

-Mettons donc ton accent typiquement russe sur le coup du destin n'est-ce-pas ? Se moqua Vladimir. Laquelle des règles n'avais tu pas comprise en réalité ? Reste belle, sois discrète, et reste en France. C'était si simple que cela.

Émeraude s'emporta et cogna du point sur la table. La colère venait d'atteindre son paroxysme et la jeune femme refusait de se taire cette fois-ci.

-C'était de l'esclavage, s'indigna Émeraude.

Vladimir la regarda avec des yeux sombre tandis que Paolo se rapprocha un peu plus de sa femme qui perdait les eaux.

-Être belle ne te paraît pourtant pas être de l'esclavage, puisque tu as pu conserver ta beauté étrange.

-Je le tien de Carine Gallo, celle que tu n'as jamais réussi à avoir entièrement, et celle pour qui tu passera des longues années en prison.

Face aux mots durs de sa fille, Vladimir poussa des cris d'horreur exprimant sa rage. Quant à Paolo, il souleva Émeraude dans ses bras aussitôt lorsqu'il remarqua l'énorme tâche de sang qui tâchait l'arrière de sa robe. La couleur blanche, aussi pure que des ailes d'hirondelles que peignait la robe en soie de la jeune femme, avait adopté à présent une couleur pourpre.

Émeraude allait donné la vie à leur fils.

-Reviens ici Émeraude, je n'ai pas fini, hurlait Vladimir en se débattant avec les agents de police. Revient ici je suis ton père.

La perle du donjon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant