Tandis que les buissons disparaissaient loin derrière Paolo, les murailles blanchâtres de la maison de son enfance se dessinèrent peu à peu devant. Il arrêta le moteur de sa voiture, qui s'éteignit après un dernier vrombissement. Levant les yeux au ciel, il remarqua que les premiers rayons du soleil frappèrent déjà le sol.
Paolo avança devant lui, et monta les quelques marches de l'escalier qui se trouvait en face de lui. Luttant contre l'envie de quitter les lieux, Paolo asséna des coups pointus sur la porte de bois, qui présentait déjà quelques traits de fissure.
-Mon...Monsieur Paolo ! Balbutia Agostina en ouvrant la porte.
Paolo lança un regard dur à la ménagère de sa mère, qui suffit à la faire dégager de l'entrée du séjour.
-Madame est dans sa chambre, l'informa-t-elle.
Paolo qui lui faisait dos, ignora délibérer les propos d'Agostina. Il promena ses yeux dans la pièce regorgeant de vieux souvenirs, la vieille montre à gousset de son feu père se trouvait toujours sur l'étagère, situé dans un coin entre deux murs du séjour.
-Monsieur je......insistai Agostina.
Lasse de l'entendre l'interpeller constamment, Paolo daigna enfin lui adresser la parole.
-Prévenez ma mère que je suis-là, ordonna Paolo d'une voix dure.
Lorsqu'il tourna la tête, Agostina disparaissait déjà dans les escaliers menant aux étages supérieurs. Toutefois il avait eu le temps de reconnaitre la robe de velours à la couleur bleu turquoise que sa mère portait encore il y avait quelques années. Certainement que c'était pour ce genre de faveur qu'Agostina était encore aux services de sa mère malgré sa cruauté songea Paolo. Agostina la soutenait, participait à tous ses plans horribles, lui rapportait quelques ragots et en échange sa mère lui offrait des accessoires de la haute bourgeoisie, des robes créés par des stylistes de renom.
-Paolo mon fils, entendit-il chanter dans son dos.
Lorsqu'il se retourna, dame Bianchi était là, tout sourire et les bras largement ouvertes. Paolo fit outre de cette dernière remarque, et avança vers sa mère de quelques pas.
-Bonjour maman, dit-il de sa voix neutre.
-Mais enfin Paolo commença dame Bianchi en souriant, tu aurais pu m'informer de ta visite, j'aurais pu te préparer quelques choses, un repas ou...
-Pas la peine maman, assieds-toi ! Il faut qu'on parle.
Le sourit de dame Bianchi disparu l'instant suivant tandis que son visage perdait peu à peu de ses couleurs. Toutefois, elle se donna contenance puis s'assied dans le divan que lui indiquait Paolo de la main.
-Très bien, commença dame Bianchi d'une voix trainante. Agostina apporte nous du café toute suite.
-Pas la peine, je ne serai pas long, s'interposa Paolo. Je veux savoir ce que tu as raconté à Émeraude.
Dame Bianchi, rencontra un instant le regard dur de son fils, et pâlit aussitôt.
-Ah ! Celle-là, répondit-elle.
Une colère noire s'enflamma dans le sein de Paolo, au point où il revoyait de nouveau Émeraude s'effondre sur le sol de marbre.
-Cette femme a le même visage que les traqueuses de fortune que je rencontre un peu partout dans ce village. Regardes-là Paolo, tu sais très bien comme moi que j'ai raison.
-Maman ! Gronda férocement Paolo.
Dame Bianchi émit un rire qui suffit pour énerver Paolo encore plus. Paolo le savait, pour sa mère, toutes les filles qui tournèrent autour de lui étaient des croqueuses de diamants, des filles assoiffées de fortune.

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La perle du donjon
Roman d'amourÉmeraude était assoiffée de liberté, bien qu'elle ne se l'avouait pas. Hélas la jeune femme commis l'erreur de répondre à cet appel irrésistible de connaitre le monde et elle se brûla les ailes. Capturée et enfermée dans une maison close, Émeraude s...