La perle du donjon

Chapitre 17

Sans prendre gare aux murmures de Paolo, Émeraude continua à promener sa main sur son corps jusqu’à la poser sur son sein encore bien rond. Jurant des mots anodins dans sa langue natale, Paolo tenta de serrer les jambes pour calmer le feu qui brûlait en lui mais c’était perdu d’avance, Émeraude avait brisé la seule barrière, qu’il lui restait en se rapprochant totalement de lui. Paolo pouvait sentir son souffle se perdre son la peau de la jeune femme.

-N’es-tu pas consciente de la position dans laquelle tu mets Émeraude ? Questionna Paolo d’une voix vibrante.

-Je veux que tu le fasses, dit Émeraude en lui soulevant le menton.

Tandis que Paolo bénissait le ciel que la chambre était plongée dans l’obscurité et qu’ainsi il ne voyait rien, un coup de tonnerre ébranla le ciel et les volets de la fenêtre s’ouvrirent en grand, laissant entrer la lumière. Mère nature était donc elle aussi contre lui songea-t-il.
Paolo perdu toute ses forces lorsque ses yeux se posèrent sur le corps nu d'Émeraude. Tout suite, il rapprocha un peu plus Émeraude de lui, en lui embrassa avidement le ventre. Les baisers chauds de Paolo faisaient courir des milliers de frisson sur le corps de la jeune femme.  Cette dernière ne tarda pas à émettre son premier gémissement.

-J’ai envie de toi Émeraude, commença Paolo, mais comme ça j’ai l’impression d’avoir acheté ton corps avoua-t-il.

-Si ce n’est pas toi alors ça sera un autre et je n’aurai pas le choix que de m’y soumettre, s’emporta Émeraude.

Paolo était perdu, le corps radieux d'Émeraude devant lui irradiait tous ses sens. Le simple fait de penser qu’un autre homme oserait la toucher lui suscitait déjà des envies de meurtre.

-Je suis un juge Émeraude et il y a des règles. J’ai une mission et…

Émeraude ne l’écoutait plus, voyant sa dernière chance tombée à l’eau la jeune fille avait éclaté en sanglot songeant qu’il n’y avait plus rien à faire, Dimitrio serait certainement celui qui lui arracherait sa virginité.

-Légalement. Commença Paolo avant de se taire.

Il avait beau essayé d’être conscient jusqu’au bout mais il n’avait pas pû. Alors rapidement, il souleva Émeraude du sol et la renversa sur le lit baldaquin. Les cheveux éparpillés, et les yeux vitreux, Émeraude était de loin la plus belle créature qu’il avait vu.

-Tu me rends fou Émeraude, avoua Paolo dans un grognement.

La jeune femme se prélassa contre son corps et plongea ses doigts dans ses cheveux.

-Tant mieux, répondit-elle en souriant.

Émeraude émit un hoquet de surprise lorsque Paolo la souleva légèrement afin d’ajuster convenablement son corps sur le sien. Très vite, avec une avidité troublante, Paolo captura ses lèvres en l’entrainant dans un baiser fougueux qui paraissait telle une douce promesse.
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Un peu plus tard dans la nuit, tandis que les dernières gouttes de pluie s’écrasaient sur le sol dans un bruit léger, Émeraude étirait gaiement ses lèvres dans la pénombre. Emmitouflée entre les draps, et les cheveux ébouriffés, la jeune fille profitait fastidieusement du souffle chaud de son amant sur son corps. Rêveuse et heureuse, Émeraude n’arrêtait de gémir agréablement chaque fois que les doigts de Paolo parcouraient son corps nu.

Seuls dans le noir, les deux amants s’embrassaient à la lueur d’une bougie dont la flamme dansait sur les murs nankin de la chambre. Les yeux étincelants de plaisir, Paolo dévorait littéralement des yeux cette femme qui venait de s’offrir à lui. Balbutiant des mots anodins dans sa langue, il se maudissait d’avoir cru que son désir de la posséder allait s’éteindre une fois qu’il aurait possédé  son corps. Nullement, le sexe encore gonflé et le cœur chavirant chaque fois qu’Emeraude échafaudait de léger sourire, Paolo prenait peu à peu conscience qu’il tombait amoureux de ce bout de chère.

-Tu sembles comblé, fit remarquer Paolo.

Redressant la tête, Émeraude braqua ses yeux verts brillants dans ceux de son amant.

-C’est le cas, répondit-elle.

Paolo sourit puis lui baisa le front. Trainant consciemment ses doigts sur la cuise d'Émeraude, il la fit coucher sur son torse d’un mouvement lent. La masse de cheveux de la jeune femme se dispersa sur l'autre coté du lit. Cette image lui fit penser à la jeune fille qu’elle avait aperçu ce matin, les cheveux éparpillés sur le sol et subissant les assauts de Dimitrio.

-A quoi penses-tu, questionna Paolo en la voyant songeuse.

Redressant la tête, Émeraude ne pensa pas à dissimuler le contenu de ses pensées.

-Dimitrio commença-t-elle, il me regard d’une manière peu conventionnelle. J’ai peur en effet, que…Enfin peut-être ....

Paolo lui prit le menton aussitôt pour la stopper. Rien que le fait de l’entendre supposer qu’un autre pourrait encore posséder son corps suscitait chez Paolo des envies de meurtre.

-Tu es moi à présent, déclara Paolo d’une voix solennelle.

Ses yeux qui avaient viré à un noir corbeau ne permirent guère Émeraude de répliquer. Timidement, la jeune fille hocha la tête pour toute réponse tandis qu’une flamme de bonheur dansait dans le fond de son cœur.

-Aujourd’hui il a violé l’une des filles du donjon, commença Émeraude la voix basse. J’ai vu sa victime, une jeune fille, certainement encore dans sa seizième année.

Une jeune femme dans sa seizième année ! Cette phrase avait suffi pour faire tressauter les muscles de la mâchoire de Paolo. En effet, des cas de disparition avaient été enregistrés dans le village et la plus ressente concernait une jeune fille de seize ans. Son portrait lui était parvenu tandis qu'il était paisiblement chez lui.

-Avait-elle des cheveux blonds et des yeux océan ? Questionna Paolo.

-Oui, répondit automatiquement Émeraude sur le coup de la surprise.

Le cœur de Paolo se gonfla de colère, il était grand temps qu’il met fin aux horreurs que commettait ce cartel. Le regard noir, Paolo jura quelques choses dans sa langue en s’avouant que le dossier se compliquait. De plus, les yeux d'Émeraude qui le fixait depuis un moment étaient la preuve qu’elle entendait des explications.

-Rossa est une jeune fille qui vit dans une province pas loin du donjon. Depuis quelques jours, des recherches avaient été lancée dans le cadre de sa disparition. Enfin supposée disparition, puisque maintenant nous savons que le donjon l’a kidnappé.

Émeraude écarquilla les yeux d'effroi. La victime de Dimitrio serait réellement une jeune fille de seize ans. Des larmes s’engouffrèrent aussitôt sur le visage d'Émeraude mais elle les essuya discrètement pour ne pas attirer le regard de son amant. Le corps de la jeune femme étendue sur le carrelage comme morte lui revint en tête et son cœur se comprima vivement. La vérité était qu’Emeraude aurait aimé être à la place de cette pauvre fille. Paolo arrima son regard sur celle qui était devenue sans le savoir sa promise, et la mine qu’elle affichait sur son visage l’inquiéta vivement.

-carra !

-Le kidnapping, c’est donc cela leur mode d’action commença Émeraude sur le regard scrutateur de Paolo. Je courais dans les rues de Moscou lorsque Dimitrio m’a retrouvé. Sans que je ne sache comment, je me suis retrouvée en Italie.

Émeraude s’assit en tailleur sur le lit tandis que Paolo se redressa et s’assit sur le bord du lit. Il ne disait rien, mais méditait sur les informations que lui donnait Émeraude.

-Certainement que je suis ici avant son arrivé. Andrei ne tardera certainement pas à lui trouver un client et ….

-Client ? S’indigna Paolo en la coupant.

-Oui un client, enfin c’est ainsi que Andrei désigne les hommes qui…Oh ! Non il faut que je fasse quelques choses pour cette pauvre fille, s’affola Émeraude les yeux perdus dans la chambre.

Le cœur de Paolo failli rater un battement suite à la déclaration d'Émeraude, et très vite une colère mélangée à de la peur s’empara de lui.

-Je te défends formellement de quitter ta chambre jusqu’à ce que je ne te face quitté ce lieu, ordonna Paolo en employant une voix dure et impassible.