La perle du donjon

Chapitre 22

De l’autre côté du donjon, dans le manoir du juge Paolo Bianchi planté sur la colline, le soleil brûlait de mille éclats. Lassé du jeu lumineux qu’occasionnaient quelques rayons rougeâtres sur les murs du séjour, Paolo se leva alors de son siège puis alla retirer les doubles-rideaux. Les tissus épais descendirent en cascade sur le sol, prêtant aussitôt leurs couleurs mielleux aux murs blanchâtres de la maison. Paolo se passa une main rageuse dans les cheveux, en exhalant un soupir frustré. Voilà bien des heures maintenant qu’il avait arrêté Agatha et fermé le donjon.

Il ferma sa main en poing lorsqu’il songea que ça faisait bien des heures maintenant que Sergio lui a promis lui ramener Émeraude, mais jusque-là il n’avait encore aucune nouvelle. 

-Paolo ! Entendit-il appeler.

Paolo se retourna et fait face à Auguste. Ce dernier affichait un visage peiné.

-Que se passe-t-il Auguste, question Paolo en arquant un cil.

-Je suis désolé de te déranger dans un moment pareil mais Sergio t’attend à l’hôpital de zone, commença-t-il..Je….Enfin

-Parle Auguste, ordonna Paolo d’une voix inquiète.

-Je crois qu’il a retrouvé Émeraude.

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Paolo entra dans l’hôpital de zone à pas de course. Longeant les longs couloirs peints en blanc de l’établissement, il se retrouva quelques minutes après dans le bureau de Sergio. Ce dernier était habillé d’une blouse blanche et tenait entre ses mains un document. Une infirmière se tenait à ses côtés, carnet à la main, cette dernière notait tout ce que lui disait Sergio.

-Paolo ! Interpella Sergio en le voyant entrer dans le bureau.

Voyant la mine désastreuse qu’affichait Paolo, Sergio savait sans nul doute qu’il allait péter un câble d’un moment alors. D’un mouvement de la main, Sergio recommanda à l’infirmière de les laisser seul.

-Où est-elle, lança Paolo sans attendre.

Debout en face de la baie vitrée, Paolo attendait une réponse de la part de son ami. Une myriade de pensées tourbillonnait dans sa tête. En effet, Paolo imaginait déjà les pires scénarios.

-D’abord tu devrais te calmer Paolo, lui conseilla Sergio.

Paolo exhala un soupir troublé puis retira sa veste. Une inquiète étouffante emprisonnait son être entier au point où il n’arrivait plus à se contrôler. Le juge Bianchi souhaitait se calmer, mais hélas il n’y arrivait. Lasse de faire des efforts, il s’impatienta.

-Je veux l’a voir Sergio, dit-il.

Vaincu, Sergio lança le document qu’il tenait dans les mains sur une autre pile de document puis invita Paolo à le suivre. Les deux amis avançaient dans un silence troublant dans les couloirs de l’hôpital. Une fois arrivée dans le couloir dédié aux urgences, Sergio lui désigna de la tête une chambre dont la porte était fermée, mais il ne le suivit point.

Debout devant la porte de bois embellit de vernis, Paolo sentait ses doigts se crisper. En effet, il avait peur de ce qu’il pourrait bien découvrir derrière cette porte. Une seule question inondait son esprit : Paolo se demandait si Émeraude allait bien.

-Entre Paolo, l’encouragea Sergio en lui tapotant les épaules, elle est sous sédatif.

Il poussa sur la porte qui s’ouvrit dans un lent bruissement. Toute suite, ses yeux se posèrent sur une masse de cheveux noirâtres éparpillés sur le lit. Émeraude était allongée, recroquevillée sur elle-même. Un mélange de bonheur et de culpabilité nait au fond de Paolo.