Chapitre 39

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Quelques mois plus tard....

Assise dans le jet, Émeraude contemplait joyeusement le ciel tout en caressant son ventre rebondi. Les nuées blanchâtres semblaient s'y proches qu'elle pourrait les caresser de ses doigts. En effet, se n'était pas la première fois que Émeraude prenait la voix aérienne pour un voyage, mais c'était la première fois qu'elle montait dans un jet. Un jet s'y luxueux, qu'elle en oubliait les multitudes de richesses et de biens qu'elle connaissait déjà appartenir à son époux. Son époux ! Se répéta la jeune femme cette fois-ci en arborant un sourire franc un radieux. Ce qui faisait le charme de ce voyage en effet, était le faite qu'elle voyageait cette fois-ci en compagnie de Paolo.

-Dis-moi que ce sourire ne m'est pas destiné carra, et je ne répondrai plus de rien, dit Paolo en lui plantant un baisé sur la tempe.

Émeraude quitta sa torpeur et posa ses yeux sur son mari, assis juste à côté d'elle, un ordinateur portatif en face de lui. Comme d'habitude, elle sentit la main de Paolo posée sur son ventre, comme il a prit l'habitude de le faire ces quatre derniers mois. Émeraude choisit de le mettre en rogne, et une idée bien précise se dessinait dans son esprit. Délicatement, la jeune femme quitta l'emprise de son mari, et alla s'assoit de l'autre côté du fauteuil onéreux. Toute suite, la réaction de Paolo ne se fit pas attendre. Un grognement de frustration se répandit dans l'engin.

-Reviens ici carra, ordonna Paolo en se détournant de son ordinateur.

Émeraude fit mine de ne pas l'entendre, et fixa un point imaginaire derrière le hublot.

-Émeraude Bianchi, vous me poussez à bout.

La jeune femme n'eût même pas le temps de répondre, que déjà des bras musclés s'étaient enroulés autours de sa taille, l'emprisonnant dans un étreinte chaleureux.

-Je pensais que tu avais beaucoup de dossier à boucler, balbutia Émeraude tout en souriant.

-Ça, c'était avant que tu ne t'eloigne de moi, répondit Paolo en lui embrassant la main.

Émeraude, bien qu'ayant frémit comme toujours en contact de ses lèvres, retira tout de même la main, attirant ainsi les foudres de son mari.

-Tu me puni toujours, gronda Paolo en la serrant plus fort contre lui.

-Oui et j'ai toutes mes raisons, commença Émeraude en croisant les bras. Tu n'avais pas le droit de me cacher l'existence d'une telle fête.

Paolo regarda avec passion la moue boudeuse de sa femme sans réussir à s'empêcher de sourire. Il aimait chaque fois qu'elle prenait cette apparence enfantine. Les quelques mèches rebelles qui balayaient toujours les contours de ses oreilles lorsqu'elle rassemblait ses cheveux en un semblant de chignon, son nez pointues et ses lèvres rosies qui laissaient deviner une chaire tendre. Paolo aimait bien la voir se pincer les lèvres pour exprimer sa frustration.

-Tu n'as pas le droit, lui intima la voix d'Émeraude lorsqu'il voulu l'embrasser.

Épuisé par la résistance farouche que lui opposait Émeraude depuis presque trois jours, face à un secret de trop qu'il aurait garder pour lui, Paolo compris très vite qu'il n'obtiendrait rien de cette femme s'il ne s'expliquait pas. La situation était presque risible. Dans un contexte plus normal, c'était lui qui exigeait des explications de la part de la partir de la victime et celle de l'accusée devant une cour de tribunal.

-Je suis la victime ici carra, commença Paolo en posant une main sur le coeur, avec tout l'ironie du monde. Figure toi que Hannah et Naama m'ont trahies toutes les deux.

Émeraude ouvrit grandement la bouche en un o, avant de repousser Paolo à l'aide d'un coussin. Toutefois, ce dernier ne bougea d'un poil.

-Quel piètre juge tu fais lorsqu'il s'agit de défendre ta cause devant ta femme, dit Émeraude en se tournant entièrement vers Paolo. Encore une fausse argumentation et tu n'auras même plus le droit de toucher mon ventre.

Et voilà que sa femme le menaçait à présent, songea Paolo en voyant l'ampleur de ses cachotteries. Émeraude n'était qu'au quatrième mois et déjà, de part ses émotions aussi changeant que des secondes sur une horloge, elle ressemblait presque à un terrain miné. Un faux pas, et tu mourras.

-Bon j'avoue que je n'aurais pas dû te cacher cela, toutefois je ne regrette pas de l'avoir faire. C'était pour vôtre sécurité, toi et nôtre fils.

-Je suis enceinte et non malade Paolo, enfin, hurla Émeraude de sa voix faible.

Paolo avait les yeux qui fixèrent intensément ceux d'Émeraude. Et voilà encore un sujet sur lequel il s'était déjà expliqué plusieurs fois. Presque chaque jour durant trois mois.

-J'ai le droit d'avoir recours à des moyens efficaces pour protéger ma famille, dit Paolo de sa voix rauque.

Voyant que la jeune femme s'apprêtait encore à parler, il l'a coupé en levant le doigt.

-Peu importe si ces moyens te paraissent extrêmes, je ne changerai pas tout de même.

Émeraude soupira suite à ces propos. Le caractère implacable de son mari se reflétait non seulement sur son physique, mais également dans ses conversion. Le connaissant, elle savait sans nombre d'un doute que Paolo ne s'excuserait pas de lui avoir cacher le dîner qui s'organisait chaque fois dans le manoir des Owens à chaque réveillon.

-Le fait que je sois enceinte ne fait pas de moi une handicapée, je suis capable d'assister à un dîner et de me sentir tout à faire à mon aise, se plaignit Émeraude.

-Je confirme tes dires carra, répliqua Paolo avec un sérieux surprenant.

Sans se soucier du fait que Émeraude boudait encore, il passa sexuellement sa main sur son ventre. À chaque fois que sa main rentrait en contact avec la chaire tendre qui portait son fils, Paolo avait l'impression d'avoir réussit quelques choses. Quant à Émeraude, bien décidé à remporter cette discussion, elle tourna de nouveau sa tête vers le hublot, laissant le père et le fils communiqué sans les aidés.

-Le dîner de réveillon est une cérémonie instaurée par le feu Marchal Owens, le père de Mathias. Une cérémonie que ce dernier à perpétuer, commença Paolo vaincu.

Voyant que son mari avait commencé à briser sa carapace et s'ouvrait à elle, Émeraude ramena sur lui toute son attention. Dans son regard, la jeune femme avait toute suite remarquer la lueur de tristesse qui y brillait.

-À ce dîner se regroupe toute la famille Owens, ainsi que tout les membres alliés, amis et proches de la famille. Outres les journalistes qui y seront présents, et à l'afflux du moindre scoops, il y aura également ma mère, confessa Paolo d'une voix soucieuse.

Émeraude sentît son coeur battre à un rythme irrégulier. Elle comprenait à présent la raison pour laquelle il ne souhait pas l'y amené. La jeune femme s'en voulait à présent d'avoir insisté.

-Vu que nôtre mariage n'est pas encore connu par le public, les journalistes n'auront aucune pitié en voyant à mes bras une femme enceinte, avoua Paolo en prenant une pose. Je ne pourrai plus te cacher à Vladimir, car il saura aussitôt où tu es.

Émeraude voyait le regard de Paolo se perdre dans la nature, comme ci dans son récit, il cherchait un échappatoire. La jeune femme reconnaissait l'avoir mis dans une situation difficile. Mais outre cela, elle prenait conscience d'une autre vérité, Paolo l'aimait bien qu'il ne laissait paraître. Il l'aimait au point de se cacher du monde, de ses amis.

-Je suis désolée, murmura la jeune femme d'une voix cassée.

Paolo ramena aussitôt son regard sur sa femme, qui avait perdu à présent de toute sa joie. Voilà bien des mois qu'il luttait à la faire sourire chaque jour, et dis que le nom de Vladimir avait suffit à gâcher trois mois de bonheur et de tranquillité.

-Je t'interdis d'être désolée grogna Paolo. Ma mère te fera certainement une scène, mais je ne lui permettrai pas de s'approcher de toi. En ce qui concerne Vladimir, les jours de son arrestation son comptés.

La perle du donjon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant