Chapitre 28

3.4K 373 12
                                    


Le houlement des eaux du fleuve contre les rochers ainsi que la danse des branches de lianes sur le courant d’eau permettaient à Émeraude de supporter la chaleur intense que créait la présence de Paolo dans son dos.

-Je sais que tu as peur carra, mais cette peur n’a plus raison d’être crois-moi commença Paolo en la tenant par la taille. J’ai fermé le donjon, j’ai arrêté Agatha.

Voyant qu’Émeraude ne réagissait pas, Paolo la retourna face à lui puis vint souder son regard au tien. Ce qu’il vit le perturba au plus haut point, Émeraude était blanche comme un linge.

-Ecoutes-moi, les filles vont bien, elles sont en sécurité dans une grande maison à Seattle. Agatha et Dimitrio sont en prison, et je te promets de retrouver Andrei, déclara Paolo d’une voix imposante.

Émeraude hocha de la tête en luttant contre les larmes qui menaçaient de couler. La sincérité de Paolo et le regard chaleureux qu’il promenait sur elles, suffixèrent pour la rassurer. Désirant montrer à Paolo qu’elle ne doutait pas de lui, Émeraude se tint debout sur la pointe des pieds puis cella ses lèvres à celles de Paolo. Ce dernier reçu se baiser avec avidité et comme un gage de promesse. Il la souleva du sol, et Émeraude enroula ses jambes autours de sa taille.

-Andrei est mort, annonça Émeraude d’une petite voix.

Paolo la regardait d’une manière impassible et s’attendait à une blague. Le visage doux de la jeune femme ne reflétait aucune lueur d’amusement.

-Dio moi carra, pourquoi me l’avait tu pas dis, questionna Paolo en arquant un cil.

-Tu ne m’avais rien demandé, répondit Émeraude innocemment.

Le portable de Paolo retentit dans la salle et il déposa Émeraude sur le sol. Une fois seul, la jeune femme laissa échapper un sourire en repensant aux baiser chauds de Paolo sur son corps dans la nuit d’hier.

-Il faut vraiment que j’y aille, déclara Paolo en lui embrassant le front.

~~~~~



D’un mouvement doux, Émeraude caressa la nappe fraîche qu’elle vint d’étaler sur la table en bois. L’odeur hypnotisant des tournesols qu’elle avait cueillit dans un pot en verre se matin, se répandit partout autour du saules pleureur. La jeune femme fit un tour sur elle-même, afin de contempler le chef d’œuvre qu’elle avait accompli dans la journée. A travers les baies vitrées de la maison, on pouvait y voir illuminer de magnifiques lustres modernes et luxueux. Quant aux alentours de la maison, commençant par le jardin, la piscine, la végétation luxuriante de l’autre côté, tout en considérant le long sentier d’arbre jusqu’aux barrages de fer placés au début des pavés, de petites lampes lumineuses étaient disposées le long du chemin. En effet, juste après le départ de Kate dans l’après-midi, Émeraude avait reçu la livraison de sa commande. Le personnel de l’agence s’était occupé de la disposition de chaque meuble, au grand bonheur de la jeune femme.

Ce soir, c’était dîner à la chandelle, songea Émeraude en allumant la mèche de bougie poser dans un verre rempli de gland.

Émeraude, monta les marches de la maison à la hâte afin de se changer lorsqu'elle entendit les cloches des barreaux de fer sonnées. La jeune femme souhaitait être aussi présentable que possible pour Paolo ce soir. Une fois prête, Émeraude descendit dans le séjour habillée d’une robe de soirée de couleur rouge sang.

-Paolo ? Interpella Émeraude lorsqu’elle ne vit personne dans le séjour.

Elle tourna vivement du côté du mur d’assent lorsqu’elle entendit des bruits de talons autres que les tiens, martelés le sol de marbre.

-Qui êtes-vous ? Entendit-elle dire.

Une femme habillée d’un tailleur noirâtre lui apparut. Légèrement plus petite qu’Emeraude en taille, ses yeux ne pestèrent que du feu.

-J’ai dit qui êtes-vous et que faites-vous chez mon fils, hurla cette dernière.

Émeraude se ficha aussitôt face aux hurlements de la dame. Ainsi donc cette femme était la mère de Paolo songea-t-elle en observant ses yeux aussi mordoré que ceux de son fils.

-Je suis Émeraude, répondit-elle en essayant d’afficher un sourire. 

Dame Bianchi s’approcha dangereusement d'Émeraude et la saisie par le bras. La jeune femme hoqueta en ouvrant la bouche. Aussi pale qu’un linge, Émeraude s’efforçait de supporter le regard haineux que lui adresser la dame en face d’elle.

-Je ne laisserais pas une catin de plus venir détruire la vie de mon fils, cracha dame Bianchi. Je vous connais vous les femmes aux regards de biche et peignant l’innocence. Je vous connais, sous vos airs de pute, vous êtes de véritablement fille de joie.

Deux grosses perles de larmes s’écroulèrent sur les joues entièrement rosies d'Émeraude. Tremblante comme feuille, Émeraude se cacha le visage avec ses deux mains. Plus jamais le surnom de catin ne la quitterait songea-t-elle. Maintenant tout le monde pouvait lire sur son visage qu’elle a été une pute, une fille de joie.

Tandis que dame Bianchi continuait à cracher des mots les uns plus blessant que les autres, Émeraude pleurnichait comme une enfant. Les sanglots entrecoupés de la jeune femme remplissèrent le séjour et le vent l’emportait partout dans la demeure.

-Je vous en prie, implorait Émeraude d’une voix enrouée. 

Hélas, dame Bianchi n’eut guère pitié de la jeune femme, qui peinant à rester en équilibre en raison des secousses qu’elle ressentait, vacillait sur ses jambes. Debout sur ses talons aiguës et le regard impassible, dame Bianchi hurlait plus fort et secouait dangereusement Émeraude.

-Je ne resterai pas ici pour que toi aussi tu apportes une bâtarde dans la vie de mon fils, ça jamais pauvre idiote.

-Vous avez raison madame, se moqua une autre voix derrière.

Émeraude ne trouva pas l’audace d’ouvrir les yeux mais elle entendit une voix d’homme. En effet, dame Bianchi était venue avec Agostina. Cette dernière soutenait sa patronne, comme elle l’avait toujours fait auparavant. Quant à Émeraude, la jeune femme ne sentait plus ses jambes et de forts vertiges l’accablaient.

-Assez ! Lâche-là toute suite maman, hurla Paolo.

Luttant pour rester lucide, Émeraude finit par s’écrouler lourdement sur le sol dans un bruit sourd.


La perle du donjon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant