Chapitre 5

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Point de vue de Chase :

Un mot, Saloperie. Voilà comment je pouvais décrire cette espèce de pétasse qui avait osé lâcher son chien sur moi, ainsi que me frapper aux couilles. Elle allait le regretter pendant toute son existence et même au delà. Elle venait sûrement d'emménager, je ne savais pas encore quel étage ni quel appartement elle habitait mais ce n'était qu'une question de temps après cela cette jeune femme vivra un enfer sans pareil. Descendant avec nonchalance ces interminables marches en spirale, j'ouvris d'un geste brusque la porte en ver et vis ma mère accourir pour me prendre dans ses bras, je ne dis rien mais ne lui rendit pas son étreinte en retour, mon père était adossé à un mur et me regardait avec un air dur, un regard qu'il pouvait se garder car je m'en fichais royalement.

-"Chase ! Je me suis inquiétée, tu ne m'appelles jamais" dit-elle en tâtant mes bras comme pour vérifier si je n'avais rien de cassé, elle me reprit encore une fois dans ses bras mais cette fois-ci je la repoussai en râlant.

-"c'est bon je vais bien" dis-je en soupirant, mon père resté silencieux jusque la se détacha du mur auquel il était adossé et vint se poster devant moi. Si quelqu'un sur cette terre était tout aussi intimidant que moi c'était bien mon père, il était tout aussi grand que moi et malgré son âge avait tout d'un leader, cela me coûtait de l'avouer mais mon père avait une présence qui pouvait abondamment rivaliser avec la mienne.

-"tu es ingrat Chase" articula-t-il durement, en prenant ma mère par son bras. "Tu ne mérites pas que ta mère s'inquiète pour toi" continua-t-il en fronçant ses sourcils. Je haussai les épaules avec une insolence non dissimulée et levai les yeux au ciel, je connaissais ce discours par cœur vu le nombre incalculable de fois où il se faisait un malin plaisir de me le répéter et comme à chaque fois depuis plusieurs années je m'en fichais, je ne répondais pas, je me contentais simplement de hocher la tête pour bien lui faire savoir que son discours, il pouvais se le fourrer dans le cul.

-"change de disque" dis-je d'un ton las, aucune réaction ne passa sur son visage dur, au contraire une flamme malsaine dansa sur son regard ambre qui m'a toujours fasciné.

-"si tu penses que tu peux faire le poids alors tu n'es qu'un merdeux. Ce n'est pas parce que tu arrives à dominer quelques tapettes que tu es un homme, rappelle toi de ces phrases Chase : tu déconnes et tu finiras par le regretter amèrement" cracha-t-il avec mépris en faisant volte face, je serrai mes poings et tentai de contenir la rage naissante bourdonnant en moi, mais pour qui se prenait-il exactement ? Il m'adressa un dernier regard dur et s'en alla sans rien dire sous le regard triste de ma mère.

-"ne t'en fais pas, il t'aime" tenta-t-elle de dire en me caressant le bras, je le retirai avec une violence qui la fit tomber par terre, ne dis et ne fis rien car je m'en tape, elle a toujours été de son côté quoi qu'il se passe elle se dressait près de lui en tentant à chaque fois de me raisonner. Putain ! Le problème ne vient pas de moi mais de lui !

-"tu n'es que son toutou, d'ailleurs tu l'as toujours été" ce fut à son tour se lever outrée par mes propos, elle s'approcha de moi et tenta de me gifler mais je l'arrêtai dans sa lancée en lui lançant un regard noir.

-"ne t'avise pas de me toucher" je lui rendis son bras de la pire des manières et partis en reprenant les escaliers par lesquels j'étais descendu en ignorant royalement ses protestations, mes parents avaient beau être de soi-disant bonnes personnes, n'empêche que je haïssais les avoir sur mon dos. Il n'avaient qu'à aller embêter Eleanor. Oh ! J'ai oublié que leur fille était parfaite et qu'elle avait épousé un important et riche homme d'affaires. Écœurant. J'ouvris la porte de mon appartement et ignorai John qui semblait bien occupé à dévorer la bouche d'une blonde écervelée aux seins plus gros que sa tête, elle poussait des gémissements exagérés et me donnait envie de lui coudre la bouche, sérieusement comment est-ce que John pouvait supporter de tels cris suraigus ? Et comment se fait-il qu'il ne baise pas dans sa chambre ? me rendant compte que je regardais deux jeunes gens se rouler des pelles, j'entrai dans ma chambre non sans avoir pris une bière dans ma main et fermai la porte à double tours, j'allumai la télé et regardai distraitement le premier film qui passait : nos étoiles contraires. Écœurant encore une fois, je ne voyais pas l'intérêt d'un film  qui se terminait par la mort d'un personnage principal, en plus qui pourrait tomber amoureux ? Ce ne sont que des sornettes ! Le jour où je tomberai amoureux sera le jour où la neige tombera en noir. Jamais. John devait prendre du bon temps en baisant comme un fou depuis la pièce adjacente, de toute façon les femmes ne sont qu'un instrument. À quoi cela servait-il d'avoir une femme si je pouvais avoir l'espace d'une nuit toutes celles que je voulais ? Je ne faisais pas dans les relations à long terme, en fait c'est un miracle si je revois une fille plus de trois fois. Sauf si c'est un super bon coup. La fille qui allait faire battre mon cœur n'était pas encore née. Cette phrase sonnait encore plus faux que la précédente mais elle n'est pas à prendre au premier degré. Je ne suis pas un putain de pédophile !

-"mec ! Des préservatifs !" s'écria John en entrant à l'arrache dans ma chambre à moitié dévêtu, j'ouvris le tiroir de ma table de chevet et lui en lançai un, il l'attrapa et me sourit en faisant l'éloge de sa nouvelle proie.

-"t'as vu ses seins ?" dit-il avec enthousiasme.

-"des ballons d'hélium" répondis-je en ricanant, il rit doucement et secoua de la tête.

-"mieux que ça, des anti-stress" dit-il, je ris à mon tour et lui dis de se casser car apparemment la jeune femme n'était pas très patiente, il referma la porte de ma chambre et s'en alla tout doucement. John était un joueur exceptionnel de Hockey, j'étais le capitaine depuis le départ de Noah enfin sa mort et John était mon bras droit et celui qui veillait à ce que je me comporte bien, et je savais reconnaître la valeur d'un joueur. John était une flèche sur glace, il pouvait parcourir la patinoire en moins de temps qu'il fallait pour lever les yeux et ne jamais se fatiguer peu importe le temps qu'il passait à courir comme un taré. Il faisait également partie de ces créatures pouvant boire, faire la fête toute le soirée et avoir une formidable prestation le lendemain, ce n'était pas pour rien qu'il avait un succès de fou à la fac rajoutez à ça un physique avantageux et des cheveux auburn en bataille et vous aurez un homme idolâtré dans l'Université du Massachusetts. Les Bruins de Boston allaient se l'arracher, d'ailleurs nous allons y jouer à deux comme le veut notre plus vieille promesse. Le hockey, c'est ce que je voulais faire, c'est ce que j'aimais faire à côté de mon penchant pour les combats clandestins qui je l'admettais bien était un bon moyen d'évacuer toute la rage que je pouvais contenir en moi, comme le dit si bien mon père : je suis un garçon à problèmes, d'ailleurs je n'ai jamais cherché à le contredire car il se trouve que ce cher David avait d'après ma mère toujours raison. J'entendis quelqu'un toquer à la porte puis impatient sonner plusieurs fois, me rappelant que John était en plein ébat sexuel, je me levai en prenant sagement ma bière dans mes mains et partis ouvrir la porte. Quelle surprise de voir dans l'œil de bœuf que c'était notre chère tarée qui avait osé lâcher sur moi un chien, tenant dans ses mains une corbeille de fruits. Jubilant intérieurement de voir sa tête se décomposer en me voyant je ricanai et ouvris violemment la porte. Le face à face allait être terrible, cette jeune femme ne sortira jamais indemne de notre rencontre et j'allais tout faire pour la briser en milliers de petits morceaux que personne ne pourra jamais recoller....

Dévoile moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant