Chapitre 3

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Point de vue d'Emma :

-"toi, mon vieux Stanley on peut dire que tu viens de sortir d'une cage" dis-je en tentant de un : contrôler Stanley qui partait dans une course folle aux bus, de deux : essayer de tenir en équilibre les deux boîtes de pizza que je tenais fragilement en main. Mais quelle idée ! C'était mort d'avance, j'étais épuisée étant donné que j'avais passé la majorité de la dite promenade à courir comme une folle tirée par un chien, j'étais sale et couverte de boue pourtant en faisant les yeux doux au cuisto, il avait finalement décidé de me laisser entrer dans son restaurant malgré mon état catastrophique. Je n'étais pas encore sortie d'affaire étant donné qu'il fallait encore ramener notre nourriture en bon état, Harlow et Jacob devaient m'attendre avec impatience. Soudainement je me rappelai que nous n'avions pas encore acheté de nourriture pour chien, jurant à voix haute, je fis demi tour et partis dans l'épicerie en face de notre immeuble, le seul point positif de mon calamiteux constat était que j'étais presque arrivée chez nous.

-"tu t'es regardée dans un miroir ?" avait craché une cruche à l'incroyable chevelure rousse, elle faisait la queue pour payer ses achats : un énorme pot de glace à la vanille.

-"on t'a plaqué ?" répondis-je sur le même ton provocant, elle ricana et me lança un regard mesquin.

-"va te laver" dit-elle en déposant l'argent à la caisse, elle sortit de la supérette d'une démarche mal assurée et s'engouffra dans notre immeuble. Ainsi donc cette peste était l'une de nos voisines. Il fallait me rappeler de ne jamais la côtoyer. Je payai à mon tour ma course et ne pût m'empêcher d'acheter de la glace à la vanille, il fallait avouer que voir  un pot entre les mains de cette rousse m'avait donné une soudaine envie d'en manger. Je pris mes achats autour de mon cou et sortit en trombe récupérer Stanley qui aboyait sur tout ce qui bougeait, les gens qui passaient le maudissaient et moi y compris pour ne pas l'avoir bien éduqué, ils ne pouvaient pas savoir que c'était l'éducation tordue d'Harlow et pas la mienne, elle l'entraînait au combat et lui apprenait toutes sortes de tours aussi tordus les uns que les autres, je ne m'en plaignais pas plus que ça car Stanley était un très bon chien de garde et surtout un compagnon hors norme, il avait le don de déceler notre tristesse et venait toujours se coller à l'un d'entre nous lorsque notre moral était au plus bas, c'est pour cela que je me fichais carrément du fait d'être sale et laide du moment que Stanley se défoulait. 

Lorsqu'enfin je pénétrai la porte de notre immeuble, je vis une très belle femme sangloter assise sur l'un des divans de l'accueil, épuisée, ma conscience me murmura d'accélérer le pas et ignorer cette femme en détresse pourtant quelque chose de plus fort pris le pas : mes sentiments. Je soupirai en songeant que de toute façon les pizzas étaient froides et que la glace avait fondu et pris place près d'elle.

-"vous allez bien ?" demandai-je doucement, la pauvre femme secoua frénétiquement la tête et sanglota de plus belle, je sentis une certaine panique m'envahir en étant totalement dépourvue et maladroite pour ce genre de situations. Stanley était assis à mes pieds donc je n'avais pas encore de quoi m'en faire mais le temps passe et il finira bien par se lasser et se lever, la je ne répondrais de rien quant aux dégâts qu'il pourrait causer, j'en serai seulement responsable.

-"dis-moi jeune fille, aurais-tu le courage d'abandonner ta mère sans jamais l'appeler ?" ma gorge se serra douloureusement et d'affreux souvenirs affluèrent dans ma mémoire, oui ! totalement ! avais-je envie de répondre. J'en fis abstraction et redirigeai mon attention vers celle qui pleurait à chaudes larmes. Sois une bonne fille Emma, comme tu l'as toujours été.

-"je suis désolée madame si votre enfant vous a laissé tombé" dis-je d'une voix douce, elle retroussa ses manches et se leva avec détermination, sa cascade de cheveux clairs lui retombèrent le long de son dos, ses yeux étaient d'une magnifique couleur noisette ambrée et son visage rayonnait de jeunesse malgré son âge, je lui donnais à priori l'âge de ma mère c'est à dire la quarantaine. Elle portait une robe fleurie et une veste qui dessinait à merveille sa silhouette. Il fallait vraiment que j'arrête de la reluquer.

Dévoile moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant