Point de vue de Chase :
-"comment tu te sens mon chéri ?" demanda une voix aiguë près de moi.
Ma mère me couva d'un regard protecteur et m'embrassa avec tendresse le haut de mon crâne.
Je n'aimais pas spécialement de telles démonstrations d'affection en général, elles me gênaient mais j'ai laissé couler cette fois-ci, trop épuisé pour pouvoir dire quelque chose, aussi je n'ai pas répondu à sa question. C'était franchement ridicule, ça crevait les yeux que j'étais mal en point, que je n'allais pas bien du tout. J'étais cloué sur un lit d'hôpital tout de même ! Qui serait ravi de sa situation ? Même un mort aurait compris que je me faisais chier à mourir. Peut-être pas un mort tout de même mais je me faisais chier à mourir enfermé entre quatre murs à attendre. Qu'est-ce que j'attendais au juste ? Je le saurai en temps voulu.
-"je reviendrai très vite"
D'après les médecins, mon état de santé s'aggravait au gré des jours qui défilaient et malheureusement pour moi je le sentais dans chaque battement de cœur. Ils se faisaient craintifs, hésitants et à chaque nouvelle pulsation, je me sentais approcher de la fin. Comme si toute ma vie n'a jamais été qu'une succession d'échecs ce qui était absolument faux, j'avais réussi absolument tout ce que j'avais entrepris et ma plus grand fierté était le hockey. Putain que j'ai envie de rejouer, là, maintenant ! Je donnerai cher pour me tenir sur une glace à cet instant précis.
Mon état empirait de jour en jour et je gravissais des échelons à une vitesse affolante sur la liste d'attente des dons d'organes, je ne voyais pas le bout de cette mascarade et les jours commençaient à se succéder. C'était un compte à rebours qui était lancé.
Plusieurs personnes étaient venues me rendre visite à commencer par mes parents, quelques amis et beaucoup de groupies. Elles se collaient à moi et tentaient de faire comme dans les films, elles espéraient bêtement que je leur fasse une place près de moi sur mon lit, ces idiotes ont été déçues lorsqu'elles s'étaient contentées des chaises froides de l'hôpital.
Emma n'était plus revenue depuis la dernière fois où je l'avais offensé, j'avais vaguement demandé de ses nouvelles à John mais ce dernier refusait catégoriquement de me dire comment elle se portait. Il ne l'aimait pas du tout. Personne ne l'aimait de toute façon.
Non pas que je me soucie d'elle, loin de moi cette idée, j'avais simplement une envie urgente de pénétrer quelqu'un et cette espèce de mocheté était la seule personne qui me venait à l'esprit, ses espèces de yeux verts me faisaient carrément bander et je détestais cette sensation autant que je l'aimais. Quel paradoxe ! C'en était frustrant, j'avais envie d'elle seulement pour mieux la jeter après. J'imaginais volontiers la scène où je la mettrai dehors sans un vêtement sur son corps avec mon ADN encore tout frais sur elle, sa peau diaphane serait alors rougie par mes baisers et ses tétons gonflés par les assauts répétés de ma langue, cette idiote se mettra à boiter et à raser les murs tant ma frustration était insoutenable. Je jubilais littéralement à l'idée de la ridiculiser après m'être profondément enfoncé en elle. Oui, je devais la baiser, je le ferai bien, je la dévorerai jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien au prochain qui aurait bien la pitié de la vouloir. Je devais coucher avec elle. Le plus vite possible. De toutes les manières imaginables.
-"toi, tu penses à baiser mon petit Chase" s'éleva une voix féminine dans ma chambre d'hôpital. Je ricanai en découvrant la propriétaire de cette voix pas très féminine confortablement assise sur une chaise, les jambes étendues sur mon lit.
Ses cheveux récemment coupés lui arrivaient au menton et ses yeux émeraude pétillants d'insolence me regardaient avec amusement. Tante Alysson venait de faire son entrée.
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Dévoile moi
RomanceEmma est cartésienne, sérieuse et pas très bavarde. Elle vient de quitter un douloureux passif dans l'espoir de réunir les pièces manquantes à son bonheur. Elle emménage à Boston avec ses deux meilleurs amis et tente de devenir médecin par vengeance...