Chapitre 6

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Point de vue d'Emma :

Ma respiration se coupa lorsque cette maudite porte s'ouvrit dans un élan de force et que je découvris l'immonde personne qui se tenait de l'autre côté, ses traits ne m'étaient malheureusement plus étrangers. Ma corbeille de fruits me tomba des mains et son contenu s'étala par terre lorsque l'individu s'approcha de moi jusqu'à m'emprisonner contre un mur, je voulus crier mais son regard électrique m'en dissuada presque aussitôt, il n'hésiterait pas une seconde à me faire du mal et je ne voulais plus avoir mal, mon corps ne supportait malheureusement plus la douleur.

-"comme on se retrouve" dit-il en dessinant de son pouce un cercle sur ma joue, je tournai la tête vers le côté mais il la reprit violemment entre ses mains et ricana en me voyant perdre mes moyens. Il savait que je ne faisais pas le poids et y prenait un véritable plaisir à me torturer de la sorte.

-"je dois y aller" dis-je rapidement en tentant de me dégager en passant en dessous de son bras, il émit un rire diabolique et me retint par les cheveux qu'il enroula autour de ses doigts, sans le comprendre je m'étais retrouvée à genoux par terre à gémir de douleur. Quelle position humiliante !

-"je ne t'ai pas donné l'ordre de t'en aller" dit-il en souriant, je réprimai une envie de vomir et tentai de me lever, il secoua de la tête et me poussa encore une fois par terre, une affreuse douleur naquit le haut de mon crâne, il tenait mes cheveux avec une telle force que j'en restais tétanisée, incapable d'entreprendre quoi que ce soit.

-"tu vas le payer" avait-il assuré en écrasant une banane qui s'était malencontreusement retrouvée à son pied.

-"mange la" dit-il d'une voix sombre teintée d'humiliation, je levai les yeux vers lui et me mordus la lèvre jusqu'au sang.

-"tu peux toujours courir" dis-je bravement, il se réjouit de ma réponse et sans comprendre ce qui venait de m'arriver je m'étais retrouvée avec une joue collée au sol frottant douloureusement de la banane confite. Hors de moi, je le repoussai avec toute la force sont j'étais capable et m'essuyai furieusement mon visage avec mes mains, il recula et me dévisagea d'un regard méprisant, un regard mauvais et malsain. Ce type n'était franchement pas normal.

-"je n'ai jamais vu une fille aussi affreuse que toi" avait-il dit en buvant une gorgée de sa bière. Qu'il s'étouffe avec. Pas le moins du monde atteinte je croisai mes bras contre mon torse et l'assassinai du regard. Je savais qu'il mentait car je savais très bien que je n'étais pas moche. Voila donc le seul point positif que j'ai de ma mère.

-"parle pour toi, tu es un monstre" dis-je dans un élan de bravoure, ma réponse ne sembla pas l'amuser puisqu'il fronça des sourcils, je reculai frénétiquement et croisai mes bras sur mon torse dans un élan désespéré de protection ce qui l'amusa grandement.

-"tu as bien raison" admit-il en s'approchant doucement de moi, mon cœur s'emballa de terreur et mon seul réflexe fut celui de prendre mes jambes à mon cou et fuir sous son rire sonore empreint de machiavélisme. Putain mais quelle galère !

-"tu ne me fuiras pas toujours" m'avait-il hurlé, je l'ignorai et continuai à monter les escaliers à une vitesse hallucinante avant d'arriver devant la porte de notre appartement, je regardai autour de moi avec paranoïa pour être bien sûre qu'il n'y avait personne à mes trousses et ouvris la porte avec un long soupir de soulagement, j'étais tranquille à présent après avoir barricadé toutes les entrées. Harlow intriguée par le bruit des serrures fronça les sourcils et me fis signe de m'asseoir près d'elle.

-"qu'est-ce qui t'arrive ?" demanda-t-elle d'une voix curieuse, je me mordus la lèvre et pesai rapidement le pour et le contre, devais-je lui raconter ? Elle avait assez de problèmes comme ça.

-"c'est juste que j'ai fait une mauvaise rencontre, un connard dans les escaliers" dis-je en m'assoupissant à ses côtés, elle ricana et leva les mains en l'air.

-"tu devrais faire plus attention, prends avec toi des bombes au poivre" dit-elle en me tapotant sur la main, je fis une grimace puis détournai le regard, j'avais mal pour Harlow, mal pour le fait qu'elle ne puisse plus voir le monde qui l'entoure comme elle en avait l'habitude pourtant elle ne s'est jamais plainte, jamais ne serait-ce qu'une seule seconde.

-"j'ai hâte d'être à demain, même si l'Université n'est pas faite pour moi mais je veux y aller et j'irai" dit-elle d'y voix pleine de conviction, je souris tristement et lui pris la main.

-"nous allons nous y plaire" dis-je en embrassant sa main, elle rit doucement et laissa reposer sa tête sur mon épaule.

-"j'ai hâte que Jacob soit pris dans l'équipe de Hockey" dit-elle joyeusement. Harlow et Jacob avaient déjà été amoureux l'un de l'autre à une lointaine période, ils avaient même essayé de se mettre ensemble mais c'était tellement catastrophique qu'ils avaient convenu qu'ils ne pourraient jamais être plus que meilleurs amis, c'était aussi simple que ça, Harlow était trop dynamique pour lui et Jacob pas assez pour elle mais en amitié ils étaient fusionnels. Des trois j'étais la plus sage, je me contentais de faire tout ce que ma mère de me demandait de faire sans jamais déraper, j'étais la petite fille modèle d'une femme qui ne savait même pas parfois qu'elle avait une fille ni même d'autres enfants tellement elle pouvait être saoule. Harlow et Jacob étaient devenus les rayons de soleil de ma vie à coté de ma fratrie, ceux qui faisaient de ma vie terne et morose une vie que j'avais envie de vivre. Nos années au lycée étaient sûrement les plus mémorables, Harlow était tatouée et avait un nombre incalculable de piercings aux oreilles et sur tout le corps d'ailleurs, sa tignasse changeait de couleur en fonction de son humeur et tous les garçons étaient amoureux d'elle, dommage pour eux Harlow ne pensait qu'à désobéir aux règles qu'on lui avait fixées, c'est la raison pour laquelle elle n'avait jamais eu de petit ami ni de relations sexuelles, elle se contentait d'un simple baiser et au delà de cela elle se lassait eux, elle était bien plus préoccupée par sa prochaine couleur de cheveux que du nombre des mecs qui rêvaient de la mettre dans leurs lits, elle était libre et ses parents se fichaient d'elle sa seule attache à sa famille était sa plus jeune sœur qui allait débarquer chez nous dans quelques mois. Je pris appui sur la tête d'Harlow et fermai les yeux, pourvu que ma rentrée de demain se passe bien, pourvu que ce connard s'étouffe ce soir avec sa bière.....

Dévoile moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant