Chapitre #2 Banalité

9.6K 377 17
                                    

Cela fait quelques dizaines de minutes qu'il est dans ma chambre et qu'il me frappe.

J'essaie de me débattre mais je suis affaiblie, je manque d'eau et de nourriture. J'ai besoin d'aide, vraiment besoin d'aide.

Il s'arrête soudainement pour fouiller dans sa poche, il sort un briquet et une cigarette. Je ferme les yeux, je sais ce qu'il va faire.

- Abby.

Je recule loin de lui mais il m'attrape par la nuque. Ensuite il plonge son regard dans le miens tout en allumant sa cigarette, il tire une fois dessus avant de recracher la fumée sur ma figure.

- Tu mérites ton sort.

J'essaie de me battre mais je ne peux plus lutter. Il écrase la cigarette sur la peau de ma nuque, je pousse un hurlements de détresse mais, personne ne vient.

Il le fait une seule fois avant d'écraser sa clope sur le sol en refermant la porte à clef avec un rire sadique.

M'effondrant sur le sol, je pleure toutes les larmes de mon corps. Je le déteste tellement. Mon corps souffre, je tremble de peur. Alexandre est parti laissant mon dos et ma nuque meurtri par ses coups. Cet homme n'aime que la violence et les cigarettes, rien d'autre. 

Je décide de prendre une douche, je n'ai le droit qu'à huit minutes chrono avant que l'eau froide se coupe. Je me dépêche de soigner mon dos et la brûlure qui a marquée ma nuque pour toujours.

William veut me marier avec Alexandre quand j'aurais vingt deux ans. Aujourd'hui j'en ai dix neuf, il me reste trois ans avant que le reste de ma liberté ne se brise totalement. Il faut que je parte d'ici au plus vite.

J'entends Anora rentrer dans la chambre. Anora est une personne gentille mais lâche  avec moi, elle sait ce qu'Alexandre me fait mais elle ne dit rien.

- Voila ton repas.

J'avance vers elle habillée d'une simple chemise de nuit avant de m'approcher de mon repas.

Du pain, de l'eau et une pomme en plus.

Je m'effondre au sol perdue. Je ne vais pas pouvoir tenir plus longtemps avec cette ration.

- Alexandre m'a dit te prévenir.

- Prévenir de quoi ?

- De faire attention, Aaron James est très près d'ici. Il veut s'en prendre à nous.

Je suis prise d'un fou rire que je ne peux contrôler.

- Je ne peux pas sortir de ma chambre, je suis coincée ici et vous me dites de faire attention.

- Mais.

- Non. J'en peux plus, je veux sortir de cet endroit maudit. Ce n'est pas ce ridicule criminel qui me fait peur, il ne peut pas franchir les murs de bétons, ni les gardes qui protègent la maison. Alors gardez votre peine et partez !

Elle part les larmes aux yeux, je l'ai peut-être blessée mais ce n'est pas ça qui me préoccupe. Car pour une fois elle a oubliée de reprendre la clef de ma chambre, je vais pouvoir partir, être enfin libre.

After YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant