Chapitre #17 Eau

5.6K 251 70
                                    

Les yeux et la bouche grands ouverts, je repasse la scène dans ma tête. Je sens encore ses lèvres contre les miennes, cette sensation inconnue.
Un frisson parcourt tout mon corps, je secoue la tête de gauche à droite pour chasser son visage de mon esprit. Il a bravé l'interdit.

Crétin !

Je sors de la chambre avec un drap sur les épaules et m'approche des fenêtres qui se trouvent devant moi.
Je décide de m'assoir par terre pour regarde le ciel, j'ai besoin de réfléchir.

Je m'agenouille et pose ma tête sur le rebord d'une des fenêtres, mon regard s'attarde sur le paysage.

La nuit commence peu à peu à tomber, le ciel est teinté d'orange, de jaune, de bleu et de rose.

Je le contemple pour me détendre, j'ai besoin de retrouver mes esprits après ce qui vient de se passer.

Je sais que si Aaron me trouve, je vais encore passer un mauvais quart d'heure mais au point où j'en suis ça ne me fait plus d'effet.

Des images néfastes réapparaissent dans mon esprit, je secoue la tête en me centrant sur le ciel pour les oublier.

Je passe involontairement mes doigts sur mes lèvres.

- On pense à moi ?

Je ne me retourne pas, je resserre le drap autour de moi en continuant de regarder le ciel.

- Vous n'êtes qu'un crétin.

Il rigole avant de s'agenouiller près de moi.

- Tu es fâché à cause de ce qui vient de se passer ?

Je ne répond pas et tourne la tête du côté opposé. Oui je suis furieuse contre lui et il le sait.

- Tu es encore sortie.

- Je préfère rester ici que dans la chambre.

- Et pourquoi donc ?

- Je n'ai pas envie d'en parler.

Alexandre m'avait enfermé avec la solitude pendant des jours sans pouvoir m'en échapper. Quand il venait c'était pour me frapper encore plus, cette partie de moi ne me quittera jamais.

Le ciel devient noir pour laisser apparaître la nuit du mois d'octobre. La chaleur est présente malgré tout.

Je sens son regard se poser sur moi, je frisonne.

- J'ai commencé à tuer à l'age de mes quatorze ans.

Je le regarde choquée par ses paroles.

- Plutôt jeune tu me diras mais je n'avais pas d'autre choix, mon père me forçait à tuer.

Ses yeux s'attardent sur le ciel. Je le regarde et sachant que mes mots ne serviront à rien, je pose ma main sur la sienne.
Il la regarde puis la prend entre ses long doigts fins.

La chaleur de sa paume envahit la mienne, nos doigts s'entrelacent.

- Il me détestait car ma mère est morte en me mettant au monde. La suite n'a rien arrangée, je me battais tout le temps et je partais m'isoler.

Il se tourne vers moi et prend mon visage avec son autre main, son regard se perd dans le mien.
Ses yeux pétillent d'une lueur qui m'est inconnue.

- Tu as du sang qui coule le long de ton front.

- Je suis au courant.

Il lâche mon visage, ma main et me relève. Nos regards se croisent une nouvelle fois.

After YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant