Chapitre #13 Nuit

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Je remets ma chemise de nuit pour aller dormir, dehors les étoiles sont vite arrivées.

Les épingles sont toujours coincées dans mon dos, cette nuit je vais rendre une petite visite à ce petit Aaron James. Il va regretter de m'avoir coupé les cheveux.

Je me dirige vers le lit pour aller me coucher lorsque la porte de ma chambre s'ouvre à grande volée, Aaron rentre les bras croisés sur son tors.

- Ce soir tu dormiras dans la même chambre que moi, je veux garder un œil sur toi.

Je reste neutre mais au fond de moi, je souris. Les petites épingles sont coincées sous ma chemise de nuit, je le suis dans le couloir pour arriver dans sa chambre à lui.

Il me montre le canapé aménagé pour cette nuit, je m'installe dedans avant de le regarder s'allonger dans son lit.

Je vais devoir attendre qu'il s'endorme pour me venger, je fais semblant de dormir en respirant légèrement et régulièrement.

Je serre les épingles contre moi, je suis confiante.

Au bout d'une heure j'entends enfin sa respiration régulière signe de sommeil profond.

Je me lève discrètement et m'approche de lui doucement, il est étendu dans ses draps blancs.

L'expression de son visage est calme, il est détendu, ses cheveux sont éparpillés et ses lèvres sont légèrement ouvertes. Sa respiration est très légère, ses paupières bougent, il rêve.

Le drap blanc qui le recouvre glisse rendant son torse nu visible, je rougie.

Il est plutôt beau quand il dort, presque innocent, il se tourne vers moi.

Je reste immobile, il est toujours endormi.

Il faut que je me ressaisisse. Je ne dois pas perdre mon objectifs de vue.

J'approche le bord tranchant des épingles près de sa gorge, je fixe son visage fermé.

Sa respiration est très douce, ses lèvres légèrement humidifiées. Il n'est plus l'homme intimidant, froid. C'est un jeune homme endormi d'une beauté glaciale, un jeune pianiste.

Je ne peux pas le tuer, c'est au dessus de mes forces. Je ne suis pas capable d'ôter la vie, pas comme lui.

- Fais le.

Sa voix grave résonne dans la pièce, il ouvre les yeux et dirige son regard vers moi. Je ne lui montre pas ma surprise, j'appuie sur les épingle pour lui faire peur.

Il incline sa tête vers le haut ne baissant pas le regard. Il prend délicatement mon poignet dans ses mains.

- Il ne faut jamais hésiter.

Je ne détourne pas le regard du siens, ma voix est ferme, nette.

- Vous ne m'en croyez pas capable ?

- Après une minute d'hésitation, oui.

Je regarde les épingles puis sa gorge. Je lève les yeux au ciel en soupirant.

- Vous m'avez tout pris, ma liberté, mes cheveux. Pourquoi je vous laisserai vivre ?

- Je ne veux pas influencer ton choix.

- Dites moi.

- Je t'ai enlevé certes mais je pense que tu es mieux ici que chez William, je t'ai sauvé plusieurs fois.

- Dites moi pourquoi moi et pas quelqu'un d'autre ?

- tu ne vas pas rester avec moi éternellement. Je te relâcherai.

- Vous dites n'importe quoi.

- Je t'assure que non Abby Smith.

Je suis déboussolée, je ne sais plus quoi faire. C'est la première fois qu'il prononce mon nom complet, je frissonne.

- Je ne veux plus être la cible de personnes comme vous, je veux être libre. J'ai beaucoup trop souffert.

Les larmes me montent aux yeux, son regard bleuté devient doux. J'aperçois de la compassion et de la bienveillance.

- Viens la.

Sa voix grave est douce, profonde.

Je reste figée, il tire sur mon poignet pour me renverser sur le lit avec lui, je le regarde. Il fait glisser les épingles de ma main avant de les jeter au sol, il se tourne vers moi.

- Raconte moi tout ce qui s'est passé.

- Je ne suis pas sûre que cela soit une bonne idée.

- Fais moi confiance.

Je souris.

- Vous m'avez dit de ne jamais faire confiance à un criminel.

C'est à son tour de sourire, il prend une mèche de mes cheveux dans sa main.

- Je trouve que cette longueur te va beaucoup mieux.

Il passe sa main dans mon cou, il touche la cicatrice et me regarde.

- Alexandre, il était très en colère contre moi, comme à son habitude. Il aime beaucoup fumer, il a allumé sa cigarette et l'a écrasée sur ma peau. Ce n'est pas le pire, il m'a beaucoup frappée et enfermée dans le noir. Je ne mangeais et ne dormais plus.

- Est-ce qu'il t'a déjà...

- Non. Jamais.

Je resserre mes bras autour de mon petit corps, il passe son bras autour de moi pour me rapprocher de lui. Son torse nu est chaud, je me blotti contre lui. Je ne me rends pas compte de la situation, lui, moi.

Il lève la tête vers moi le regard pétillant. Il lâche mon poignet pour prendre mon visage entre ses mains.

- Tu m'appartiens chérie.

Son contacte est rassurant, il dépose ses lèvres sur mon front avant de s'écarter de moi. Il passe de nouveau son bras autour de ma taille et pose sa tête contre mon cou, je me retourne, mon dos touchant son torse.

Nous restons ainsi toute la nuit sans comprendre la situation.

After YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant