L'homme est de dos, malgré mon état critique, je ne perds pas mes d'habitudes. Je joue l'insolente.
- Et toi c'est quoi ta spécialité ?
Ma voix arrogante résonne seule dans la pièce, je souris avec désinvolture.
Je me moque.L'homme se retourne vers moi, un sourire sadique sur le visage.
Je déglutis, je m'étais préparé à tout sauf à lui.
- On a perdu la parole ?
- Alexandre.
Un frison parcourt tout mon être, je continue mon petit jeu. Il sourit devant mon étonnement, le monstre est de retour.
- Pourquoi tu es la ?
- Je viens te chercher, je trouve que mes hommes ont bien travaillé. Ton visage saigne mais on va arranger ça, dans trois jours on se marie.
J'ouvre a bouche surprise, il n'a pas le droit.
- Quoi ! Je n'aurai pas encore vingt deux ans.
- Je le sais bien mais j'en ai marre d'attendre.
- Vous n'avez pas le droit, on avait passé un marché.
- Tu es partie, le marché ne marche plus.
- On m'a enlevé ! Je ne suis pas partie de mon plein gré.
- Ton petit jeu ne marche pas avec moi Abby, arrête de jouer l'insolente.
Il s'approche de moi et enlève les liens qui me retiennent à la chaise. Je me lève maladroitement, il m'attrape par le bras. Je le repousse loin de moi.
Je passe ma main sur mon visage pour enlever le sang qui coule, encore. La douleur n'est qu'éphémère, ce n'est rien comparé à l'homme qui se trouve à nouveau devant moi.
J'établis une distance entre nous, la peur au ventre.
- Tu n'as pas changé.
Il attrape l'arrière de ma nuque puis avec son autre main, il agrippe mon bras droit et me force à avancer devant lui, il ouvre la porte.
Je marche devant, tous les hommes qui m'ont détruite sont présents. Ils sont tous alignés dans le couloir jusqu'à la sortie, je les regarde dans les yeux avec mon plus beau sourire.
Nous arrivons près de la porte, Alexandre me jette contre un mur avant d'aller parler à un de ses soldat.
- Surveille la, j'ai besoin de parler à ton chef.
Il me regarde avec un sourire malsain et rentre dans le bureau du chef tout en fermant la porte derrière lui.
Je reste au milieu du couloir devant tous les hommes qui me regardent. Son homme chargé de me surveiller s'appuie contre le mur en me fixant.
Je frisonne, je n'ai pas de plan B.
L'un d'entre eux s'avance devant moi, je ne l'ai jamais vu. Il est habillé d'une chemise blanche et de bretelles marrons qui soutiennent un long pantalon noir. Il porte un long manteau noir, son bonnet et son écharpe couvrent entièrement son visage et ses cheveux.
Il est différent des autres.
Ils le regardent tous en riant, l'homme fait un signe de tête au soldat d'Alexandre.
- J'en ai pas pour longtemps.
- Dépêche toi avant qu'il arrive.
L'homme sourit et prend mon bras gauche violament, il m'entraîne dans un couloir vide avant de me lâcher.
J'entends le rire des autres hommes, ils ne sont pas loin.
Il s'approche de moi, je recule contre le mur. Il me bloque entre ses bras, je me débats. Il attrape mes bras dans une de ses mains, personne ne vient m'aider.
L'homme approche ses lèvres des miennes, il agrippe ma tête avec ses mains. Ses yeux sont fermés, cette fois j'ai peur.
La respiration bloquée, par la peur, je ne peux crier. Mon corps tremble, je suis terrifiée.
Je ne veux pas.
Aaron n'est pas là pour m'aider, je suis seule face à cet homme.
Il dépose ses lèvres sur les miennes avec un sourire, doux. Je ne bouge pas, pétrifiée et perdue.
Je les connais ces lèvres...
Il ouvre les yeux, ils sont bleus comme un océan en pleine tempête. Je me perds dans son regarde sombre, n'y croyant pas une seconde.
- Tu m'as retrouvé.
- Je te retrouverai toujours chérie, tu m'appartiens.
Il approche ses lèvres de mon oreille.
- Je serais là Abby.
Il me prend dans ses bras, je me réfugie contre son tors. Il me serre fort contre lui et caresse mes cheveux sales.
Je m'accroche fortement à lui, je ne veux plus le quitter. Je suis perdue entre ce que je ressens pour lui et ce que je devrai ressentir. Je réalise qu'il m'a beaucoup manqué.
Nous nous écartons, il me regarde dans les yeux. Son regard est très profond.
- Ils vont payer pour tout ce qu'ils t'ont fait, Abby je vais venir te chercher. Je te le promets. Tiens encore quelques heures, tout va se terminer.
Il m'embrasse une dernière fois.
- Je te le jure trésor.
Il me ramène vers les autre hommes qui le regardent en souriant et en sifflant.
abrutis.
Il me relâche et me pousse dans les bras d'Alexandre qui sort du bureau du chef.
Il est ici et il va me sauver.
Une larme coule le long de ma joue sale. Ce n'est pas une larme de tristesse mais d'espoir.
L'espoir que quelqu'un vienne me sauver pour de bon.
Lui.
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After You
RomanceQue feriez vous si le plus grand criminel recherché dans tout le pays était devant vous avec une arme pointée sur votre front ?