Chapitre #7 Sauvage

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Des notes de piano s'élèvent dans l'air, je ferme les yeux. Elle.

- Maman ? Maman ? Maman !

Pas de réponse, suis-je seule ?
Oui une fois de plus.

Les notes n'existent plus.

Je hurle les prénoms de mes parents, ils ne me répondent pas. Je suis livrée à moi même, perdu parmi ce calme étouffant.

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Je me réveille en sueur une fois de plus dans une pièce qui m'est inconnue. Je me redresse du lit où je me trouve et regarde la chambre.

La pièce est assez grande, elle est meublée d'un lit double blanc, d'un petit bureau, d'une grande table et d'une grande armoire en bois.

Des rideaux claires sont ouverts pour laisser entrer la douce lumière  du soleil.

Ce n'est pas la première fois que je repense à eux, le piano est mon moyen d'échappatoire. J'imagine souvent ma mère en jouer, les notes résonnent et m'aident à survivre.

Pourtant cette fois-ci les notes, elles, sont bien réelles.

La mélodie continue sa route, je ne rêve pas.

J'enlève la lourde couverture blanche pour sortir du lit, mes pieds touchent le sol chaud.

Je remarque alors que je ne porte plus la robe de la soirée mais une petite chemise légère et flottante rose pale. Ma cheville ne me fait pas trop mal et mon dos va mieux.

Il m'a soigné ?
Quel genre de criminel est-il ?

Je sors de la chambre non verrouillée et pars à la recherche du pianiste. La mélodie s'amplifie  lorsque je me rapproche d'un grand escalier.

Le souffle court, je m'arrête en haut des marches. Une main sur la rambarde, l'autre sur ma poitrine. Mes yeux parcourent la salle avant de s'arrêter sur le piano.

Aaron James.

Ses yeux sont fermés mais son visage s'exprime avec la mélodie de son morceau. Je ne bouge pas hypnotisée par le spectacle qui se déroule sous mes yeux, ses mains bougent avec délicatesse.

Je connais ce morceau de piano par cœur, cet enchainement de notes aiguës et graves. La beauté de Chopin "Nocturne no.20", très émouvant.

Le cours d'un instant bref, j'oublie où je suis. Seule, la mélodie issue du piano en marbre captive toute mon attention.

Je me laisse glisser le long de la rambarde, la tête renversée en arrière, j'écoute le criminel jouer. Ne cherchant pas à fuir, je ferme les yeux et me laisse transporter par l'histoire racontée.

Il joue avec délicatesse et se laisse guider par les émotions qui le traversent.

Je remonte le temps où je jouais ce morceau avec ma professeur de piano, les doigts volants, les notes qui s'échappaient furtivement. Une beauté auditive, rare.

- Magnifique n'est-ce pas.

Sa voix retentit soudainement rompant ainsi le charme, je relève la tête et observe le criminel avancer dans ma direction.

Je me redresse et établis une distance entre nous, il s'arrête.

Je ne réponds pas, mon esprit est occupé à le détailler. Il porte un t- shirt noir avec un pantalon de la même couleur. Ses cheveux ébène sont ébouriffés et ses yeux bleus gris sont lumineux.

Je dois m'enfuir, loin de lui. Je recule pour arriver dans le couloir, je me mets à courir.

C'est un criminel, je ne dois pas l'oublier parce que il joue du piano.

Je l'entends grogner  derrière moi,  je commence à m'habituer à cette situation. Il se met à ma poursuite, je sais qu'il va me rattraper mais j'espère au fond de moi m'échapper.

J'arrive dans un autre couloir très lumineux, le sol est en marbre et le mur est décoré avec des grands tableaux.

Je regarde à droite puis à gauche avant de courir vers la droite. Mes pieds nus martèlent le sol, je boite à cause de ma cheville.

Un nouvel escalier s'ouvre face à moi, je le descends en sautillant avant de regarder la pièce où je me trouve. Il y a beaucoup de grandes fenêtres espacées, et de colonnes en marbre disposées de chaque côtés. Le sol est légèrement teinté de rose et de blanc.

J'avance au milieu de la pièce avec pour seul bruit celui de mes pas, je suis terrifiée à l'idée de me retrouver avec lui, seule.  

- Impressionnant.

Je me retourne pour observer Aaron qui se tient sur les marches, sa beauté glaciale est intimidante.
Il descend le reste et avance dans ma direction.

Je fuis dans la salle vers les colonnes, il se met à ma poursuite avant de me bloquer contre l'une d'entre elles.

Ma respiration est saccadée, j'essaie de me dégager de lui mais il ressert ses mains tatouées autour de mes poignets au dessus de ma tête.

Il approche son visage près de mes oreilles, je tremble légèrement.

- Quand est-ce que tu arrêteras de me fuir ?

- Jamais.

Ma voix n'est qu'un triste chuchotement, je baisse la tête voulant fuir son regard  scrutateur. Il sait que j'ai peur de lui, il le ressent.   

- Non, je te retrouverai toujours.

Je ferme les yeux, je ne sais plus quoi en penser.

- Pourquoi moi ? 

- Tu le saura un jour chérie.

Il rapproche son visage du miens avant de planter ses iris dans les miens, son regard me captive. Les nuances de bleu et de gris sont en harmonies, son regard est brûlant.

- Combien d'homme avez vous tué ?

Ma question semble le perturber, il tient toujours mes mains.

- J'ai tué sept hommes et j'en ai blessé une centaine.

- Pourquoi ? 

Il détail mon visage avant d'approcher ses lèvres de mon oreille et de me chuchoter ces mots.

- Pour mes affaires personnelles et pour toi chérie.

Je ne comprends pas son aveu, comment ? Pourquoi à t-il fait cela ?

Pourquoi, pourquoi tuer des hommes pour moi ?

C'est insensé, cet homme n'éprouve donc aucune sensibilité envers les êtres humains.

Je perds mes moyens face à lui.

After YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant