Chapitre #18 Noir

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PDV Aaron

J'attends devant sa porte avec des habits propres, je suis encore trempé par sa faute mais en même temps je l'ai bien mérité.

J'essaie de la rassurer en lui racontant des moments de mon passé pour qu'elle baisse son attention mais elle ne repose pas sa garde. Je sais qu'elle me déteste et c'est réciproque.

Il me tarde de la relâcher, je serai enfin tranquille et je pourrai partir pour de bon.

D'habitude je travaille seul mais quand il m'a promis de me laisser tranquille si je lui donnais la fille, je n'ai pas hésité une seule seconde.

Je ne la connais pas, elle ne me connait pas. Son sort m'est égal. Du moins, c'est ce que je devrai penser...

L'homme pour qui je "collabore " m'a expliqué le pourquoi du comment.

Il déteste William autant que moi, il sait que j'ai enlevé la futur femme de son fils pour des raisons personnelles que je ne suis pas près de dévoiler au grand jour.

Il a promit de m'aider à vaincre William en échange il garde Abby.

J'attends ce moment depuis très longtemps, je veux venger mon cousin.

Mon portable vibre soudainement m'interrompant dans mes pensées.

Je me lève et regarde le nom de la personne qui m'appelle.

C'est lui.

Je décroche.

- Tu me la déposeras dans deux jours à l'endroit prévu.

- Bien.

Dans deux jours, dans cette foret. Elle va être morte de peur, j'en suis sûr mais elle va être en sécurité. Loin de tous ces hommes cruels qui lui ont fait beaucoup de mal.

Je fais parti d'eux

J'ouvre sa porte pour la regarder, elle dort sur les couvertures. Sa chemise blanche contraste avec ses cheveux bruns. Son visage est dénudé d'émotion, sa respiration est régulière.

Sa chemise est remontée au dessus de ses cuisses laissant apercevoir ses cicatrices le long de sa jambe. Je m'approche d'elle doucement, sa paume de main est relevée vers le ciel.

Sa tête est penchée en arrière laissant son cou à découvert. Je soulève ses cheveux de sa nuque, ils glissent entre mes doigts. Je regarde sa cicatrice, un point rond. Je passe ma main dessus, un frisson parcourt son corps.

Elle est si fragile, si frêle. Elle ne tiendra pas longtemps si William la retrouve. Je le sais, son sort devrait m'être égal mais la réalité est différente. Je dois l'écarter de tout le mal que représente Alexandre et William, je le lui dois bien après tout ce qu'elle a traversé.

J'aimerai pouvoir l'aider, mais je ne suis que le mal incarné. Je suis prisonnier dans ce rôle de criminel depuis ma naissance jusqu'à ma mort , je ne suis pas un homme bon. Elle, on dirait un petit ange fragile tombé du ciel.

Je secoue la tête en laissant retomber ses cheveux dans le vide, ce n'est pas dans mes habitudes de penser à ce genre de chose.

Je me dirige vers la porte frustré, ses yeux gris sur mon dos.

Elle ne dormait pas.

Je ne suis que le fruit du mal, je ne peux aider personne.

Je quitte la chambre en déposant le short et le t-shirt au pied de la porte.

Je pars de sa chambre pour mon bureau, j'aime m'y retrouver. C'est aussi un prétexte pour fuir la réalité. J'ouvre mon tiroir caché et sors mon carnet, j'y écris toutes mes pensées, mes humeurs depuis que je suis petit.

Cette fille...

Ne m'apporte rien, je devrai la détester. Mais sa façon de voir la vie et  de jouer du piano m'ont émues, elle garde toujours espoir et joue avec ses tripes. L'autre jour quand je l'ai entendu jouer ce morceau émouvant, j'ai ressenti des vibrations tout au fond de mon être, ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps. 

Émotions inutiles. Je ne ressens pas ça, non pas moi.

Il me tarde de l'abandonner dans cette forêt pour l'oublier, me retrouver enfin seul dans cette grande maison.

Avec cette Solitude incomprise.

Tout à l'heure je dois avouer qu'elle m'a fait un peu de peine. Ces hommes
n'avaient pas le droit de la maltraiter ainsi, ils ont eu ce qu'ils méritaient. 

Elle m'appartient encore pendant deux jours, je ne les laisserai pas l'approcher une nouvelle fois.

Abby est une femme fragile mais courageuse, elle a un don pour me refaire vivre des émotions que j'avais oublié. Malgré son passé douloureux, elle avance sans se retourner.

Mon esprit est confus, je ne sais plus ce que je veux.

J'entends soudainement un bruit sourd qui provient de sa chambre. Je me lève en courant, mon arme à la main. Elle ne m'écoute jamais, un jour je n'arriverai plus à me contrôler.

Elle va comprendre que jouer avec mes nerfs est très dangereux, parfois j'ai l'impression qu'elle oublie qui je suis réellement.

Je me dirige vers sa chambre avant d'ouvrir la porte. Personne, sa fenêtre est ouverte.

Je sors mon portable pour l'appeler. Il décroche au bout de la deuxième sonnerie.

- J'espère que tu as une bonne raison de me déranger.

- Ho oui, elle s'est enfuie vers la forêt.

- J'arrive, rattrape la. Le colis va être livré plutôt.

Je raccroche avant de sauter par dessus la fenêtre à la poursuite de ses pas, sans le savoir, elle a mit fin à notre rencontre.

J'arrive chérie.

After YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant