La douce lumière du soleil me réveille, Aaron dort toujours profondément.
Je me lève pour sortir du lit, je ne veux pas le réveiller.
Cette nuit a été très étrange pour moi puisque j'ai dormi dans le même lit que mon ravisseur.
Il a réussi à me déstabiliser, j'ai complétement perdu le contrôle.
Je quitte la chaleur de la chambre pour aller dans la grande pièce principale, j'aimerai profiter de la solitude pour jouer un peu de piano. Je parcours le couloir gelé en courant ma main sur le mur, ma chemise de nuit flotte autour de moi.
J'arrive enfin devant les escaliers, je les descends doucement avant de m'approcher près du piano qui repose au centre de la pièce.
Le piano est blanc, je passe mes doigts sur ses touches délavées. Son contacte me rassure, il me rappel mon passé.
Je m'installe sur le tabouret marbré avant d'élever mes mains dans le ciel. Des particules de poussière volent à travers les rayons du soleil, je les observe un moment avant de poser ma main droite sur les touches.
J'aime beaucoup jouer Clair de Lune de Debussy, c'est mon morceau préféré. Je ferme les yeux et laisse mes mains s'envoler sur les touches faites de noir et de blanc.
La mélodie qui en ressort est un vrai plaisir, mes oreilles se délecte de ce spectacle auditive . Mes cheveux coupés ne me gênent plus vraiment pour jouer.
Je joue le morceau en entier avant de recommencer, renversant ma tête en arrière laissant mes mains libres à leur imagination. Bercée par toutes ces émotions, j'en oublie tous mes problèmes, toutes mes angoisses, toutes mes peurs s'élèvent avec les notes dans l'air.
Cette mélodie parcourt tout mon être, elle cicatrices mes blessures.
Je me retrouve enfin, je m'abandonne à cette infime joie.
Un sentiment nouveau s'empare de moi, je me sens plus légère. Je me sens enfin libre.
Ces mots me font sourire, " la liberté " j'aimerai vraiment la retrouver, un jour.
- Ainsi Abby Smith joue du piano.
Je m'arrête soudainement de jouer provoquant des fausses notes, je reviens très vite à la réalité.
Je me redresse confuse avant de me retourner vers lui.
- Ça vous dérange ?
Je lui parle d'un ton froid et sec car je ne veux pas installer une proximité entre nous, il reste l'homme qui m'a enlevée. Je ne suis pas ce genre de filles qui apprécient leur ravisseur au bout d'un temps, il reste l'homme qui ôte la vie.
- Pas le moindre du monde.
Ça façon de me parler me tiraille, il s'amuse à me regarder de haut en bas avant de repartir dans sa chambre. Je reste debout dans la grande salle ne sachant plus quoi faire.
Je décide de retourner dans ma chambre pour être seule encore une fois, il m'a surprise en train de jouer, je n'aime pas ça.
Je marche dans le couloir d'un pas déterminé.
Alors que je suis devant le palier de ma chambre, je remarque une petite porte en bois cachée dans l'ombre.
Je m'approche d'elle et la pousse du bout de mes doigts, elle grince avant de s'ouvrir en laissant place à un magnifique jardin ensoleillé.Je pose mes pieds nus sur les pavés chauds, devant moi se trouve un grand jardin avec beaucoup d'arbres et de fleurs.
Pourquoi cette porte est ouverte ?
Aaron a vraiment oublié de la refermer ?Je décide d'avancer dans ce havre de paix, les fleurs sont toutes colorées. Un petit sourire apparaît sur mon visage, j'entends le bruit des oiseaux, du vent sur les arbres.
Une fontaine entourée de bancs se trouve devant moi, l'eau est très claire.
Je continue mon chemin jusqu'aux arbres, un petit étang est dissimulé derrière eux.
L'air est chaud, je regarde l'eau avant de regarder ma chemise de nuit.
Je décide de me baigner, il n'y a personne aux alentours. J'enlève ma chemise en gardant tout de même mes sous-vêtements, je trempe mes pieds dans l'eau claire, chaude, puis mon corps en entier.
Je mets ma tête sous l'eau pour nager, je ferme les yeux et reste un petit moment dans ce grand silence.
Quand mes poumons sont presque vides, je remonte à la surface pour respirer. Je laisse mon corps flotter en fermant les yeux, le soleil brule mon corps.
C'est la première fois que je sors "librement", une sensation de bien être m'envahit.
Un sourire aux lèvres, l'esprit libre. Si Aaron me trouve, il va me tuer.
Pour une fois, je ne veux pas penser aux répercutions qui engendreront mon acte.J'entends une branche craquer, cela doit être sans doute un animal. Je continue de nager dans l'eau en riant, le soleil réchauffe ma peau.
Quel beau mois d'octobre.
Nouveaux craquements.
Je m'arrête pour regarder aux alentours, je ne suis pas très rassurée.
- Aaron c'est vous ?
- Ho non ma belle.
Le cauchemar réapparaît.
VOUS LISEZ
After You
RomanceQue feriez vous si le plus grand criminel recherché dans tout le pays était devant vous avec une arme pointée sur votre front ?