Chapitre #8 Roi et Reine

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Ma respiration se coupe et mes lèvres s'ouvrent de surprise face à sa révélation.
Je n'arrive pas à comprendre ses gestes, ses pensées.

- Pour moi ?

Ma voix est à peine audible. Il sourit provocant un frisson de peur dans tout mon corps.

- Exactement.

- Mais pourquoi ?

Une immense colère s'empare de moi face à cet homme, un tueur. Je le desteste.

Il enlève ses mains de mes poignets mais ne recule pas.
Il prend mon visage entre ses mains, je tourne la tête.

- Pour que tu puisses être en sécurité.

Il dit ces mots d'un ton doux. Je relève la tête vers lui.

- Me protéger ?

- Tu ne connais rien de ce monde. Les personnes qui nous entourent sont dangereuses

Je ris. Surprit il me dévisage en enlevant sa main de ma joue.

- Croyez moi je suis au courant.

- Tu n'en sais rien.

Je resserre ma mâchoire, mes yeux lancent des éclaires.

- Vous ne me connaissez pas, vous ne savez rien de moi !

Un sourire effrayant apparait sur son visage, je lui tourne le dos pour lui cacher ma peur. J'avance vers le mur opposé pour mettre le plus de distance entre nous.

- En faite vous êtes comme tous les autres, vous vous cachez derrière un masque froid mais au fond vous êtes terrifié par la réalité qui s'offre à vous. Vous vous cachez dans cette grande maison pour éviter la vie car vous en avez peur, alors..

Je me retourne vers lui en plantant mon  regard dans le sien , son visage est dénué d'émotion. Le muscle de sa mâchoire est contractée signe d'une colère profonde.

- ... Vous l'enlevez aux autres hommes. Vous vous détestez, vous êtes en colère contre l'humanité, vous en voulez à tout le monde. Des hommes comme vous j'en ai déjà vu.

- Non, pas comme moi.

Il se met à courir vers moi, je ne bouge pas sachant qu'il va me rattraper. Son regard est illuminé pas une colère profonde, je suis morte de peur.

Il prend ma gorge entre ses mains en cognant mon dos contre le mur. Mes brulures reviennent, je lâche une grimace de douleur.

Mes pieds nus décollent du sol, à ce moment précis je suis terrifiée mais je ne le montre pas. Je mets mes mains sur les siennes pour les enlever de ma gorge mais cela ne sert à rien.

Il est beaucoup plus fort que moi, je commence à voir flou et mon esprit divague.

Son visage est tordu de colère, je commence à suffoquer. Je lui donne des coups de pieds mais il ne bouge pas.

- Huit.

Il comprend directement ce que je veux dire mais ne me lâche pas pour autant, ses lèvres tremblent légèrement.

Huit comme huit assassinats.

- Non.

Ses mains reculent peu à peu de ma gorge, je tombe sur le sol en toussant. Il me regarde sans rien dire, je sais que mes paroles étaient blessantes mais je les pensais réellement.

Je m'allonge sur le sol pour reprendre mon souffle, je regarde le plafond en sentant ses yeux froids sur moi.

Ma respiration est saccadée, toujours le même scénario.

Je ferme les yeux quelques secondes avant de les ouvrir une nouvelle fois, Aaron s'approche de moi sans prononcer un seul mot.

Il prend mon coude sans douceur et me relève avant de m'entrainer devant un escalier profond.

- Tu passeras la nuit ici.

Nous descendons les marches avant d'arriver dans une pièce vide et sombre, une sorte de sous sol. Mon sang se glace et mes pieds refusent d'avancer.

La cave, la pièce favorite d'Alexandre, il m'avait enfermé une semaine dans la cave sans nourriture. La nuit je n'avais pas dormi car il faisait exprès de venir faire du bruit,  j'avais eu très peur.

Cette expérience a été traumatisante pour moi, je ne veux surtout pas que ça recommence.

Aaron se retourne et tire sur mon coude pour me faire avancer mais je ne bouge pas, je suis morte de peur face aux souvenirs qui reviennent. Il souffle avant de me prendre sur ses épaules et d'avancer dans la pièce.

Il me pose à terre avant de s'approcher près d'une colonne dissimulée dans l'ombre, je ne cherche pas à fuir. Il me regarde à nouveau en s'éloignant de la colonne, il s'approche de la porte en me laissant seule dans le noir.

Ravivant ainsi mes peurs et mes angoisses les plus profondes.

Je cours vers lui pour le retenir mais il ferme la porte  avec un sourire diabolique aux lèvres.

Je tape sur la porte en lui hurlant dessus. Je cris à n'en plus pouvoir, je tape jusqu'à ce que mes mains saignent. Je veux sortir d'ici.

- Ouvrez la porte !

Son rire résonne, il est juste derrière.

- Je vous en supplie.

J'entends sa respiration s'accélérer puis ses pas s'éloignent loin de moi.

J'espère qu'il va revenir me checher mais la réalité est autre, il ne viendra pas.

Je me dirige alors vers le milieu de la pièce pour m'allonger sur le sol dur et froid. Je me mets en boule en serrant mes bras autour de moi en attendant mon sort telle une reine attendant son roi.

Mes larmes coulent, je sanglote sans pouvoir m'arrêter.



Cet enfer ne s'arrêtera donc jamais ?

After YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant