Chapitre #20 Errance

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Les voitures s'éloignent de moi emportant Abby avec elles.

Je me relève, la tête tournante mais j'arrive me stabiliser. Je regarde autour de moi, plus aucune trace. La neige a tout effacé.

Je retourne dans mon château, l'air s'est rafraîchi.

Elle est partie loin de moi à jamais.

Je marche d'un pas lourd et bruyant, mon esprit est confus. Je ne ressens  plus que de la haine, ces hommes m'ont bien eu.
Ils ont joué avec moi, William a encore une fois gagné. Ils se sont moqués du plus grand criminel du pays, je ne peux pas l'accepter.

Je prends ma tête entre mes mains et hurle de colère, je cris jusqu'à ce que ma voix se coupe. L'écho de ma voix résonne dans la forêt silencieuse, la seule témoin de mes pulsions.

Je n'ai plus rien à perdre désormais, je ne suis plus qu'une ombre.

Le mois d'octobre est triste, je perçois la mélancolie à travers le chant des oiseaux.

Je rentre dans le chateau avant de me diriger vers le piano, je ne le touche qu'avec leses yeux car je n'ai pas envie de jouer, il est intimidant.

Ses touches sont silencieuses, je le regarde une dernière fois avant de refermer le couvercle.

Je n'ai plus envie de jouer.

Je parcours ensuite les pièces du château à la recherche du vide.

Je me dirige vers la cave, j'y decends avant de m'adosser contre la porte.

Pour beaucoup la cave est une pièce hantée, dangereuse et angoissante. Pour moi elle représente juste une pièce de plus, silencieuse.

Je referme la porte derrière moi, laissant l'obscurité m'envahir.

Seul le bruit de mes pas résonne, je ne vois rien et pourtant je me sens en sécurité.

L'obscurité me permet de fuir mon pire cauchemar, ce démon qui me ronge depuis toujours. Celui qui me suit comme une ombre, mon reflet à travers la glace.

Je me fuis, cet homme froid et vide.

Je ne suis qu'une enveloppe corporelle dénudé d'amour et de vie. Une machine, oui c'est cela une machine.
Je tue les gens, je leur enlève le cadeau le plus précieux dans ce monde, l'espoir  de vivre.

Je me remémore ses paroles.

" Vous l'enlevez aux autres hommes. Vous vous détestez, des hommes comme vous j'en ai déjà vu " 

La vie.

Celle qui fait chacun de nous, unique et différent.

D'après elle, j'en ai peur. Je suis terrifié par la réalité qui s'offre à moi.

Je me déteste, je déteste ce que je fais, ce que je suis devenu.

Tout ça à cause d'eux.

*Révélations*

Mon grand frère a toujours été méchant avec moi, il me battait avec mon père. Ma mère étant décédée en me mettant au monde, ils m'ont toujours détesté. Ils travaillaient dans l'illégale, vendant et rachetant des substances illicites.

Comme je lui ai dit, ils m'ont forcé à tuer ma première "victimes" alors que je n'avais que quatorze ans.

Je suis devenu leur machine tuant les hommes. Ils me rappellaient la "dette" que j'avais envers eux, en naissant j'avais tuer leur espoir.

J'étais né pour tuer.

*Fin des révélations*

Je ne sais pas ce qui me prend, ce n'est pas dans mes habitudes de ressentir cette sorte de mélancolie.

Je revois encore ses yeux gris tournés vers les miens, suppliant.

Je secoue la tête avant de rire, depuis quand je pense à elle ?

Il faut que je me ressaisisse, je me relève avant de sortir de la cave. Je retourne dans mon bureau et sors le petit carné noir du tiroir.

Ce carnet m'est très précieux, j'y raconte toute mon histoire depuis le début de ma descente aux enfers. Il est ma faiblesse, je le garde précieusement.

Je m'assois et écris tout ce que je ressens sur le moment, j'y mets tous mes sentiments et mes confidences.

Je parle aussi d'Abby, cette femme surprenante. Au début je ne l'aimais pas, elle pleurait trop mais j'ai appris à la connaître avec son histoire.

Je sais qu'elle a beaucoup souffert durant son " séjour " avec William. Je sais qu'elle va encore souffrir à cause de moi.

Mais ne suis-je pas fait pour faire du mal aux personnes qui m'entourent ?

Je finis d'écrire et sors du bureau pour la cuisine en sortant mon arme de prédilection, le couteau.

Je regarde la pointe aiguisée, mon regard se tourne ensuite vers mon poignet gauche remplit de cicatrices.

J'appuie la lame contre ma peau, laissant les goûtes sombres  tomber sur le sol.

La douleur est présente, elle me ramène à la réalité.

After YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant