Chapitre #9 Intrusion anonyme

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Aaron n'est revenu qu'une seule fois pour me donner de la nourriture que je n'ai pas touché. Je ne veux pas lui donner raison.

Je me lève et commence à marcher pour  dégourdir mes jambes.

Ça doit faire cinq heures que je suis ici,  le jour tombe peu à peu. La pièce est éclairée par une toute petite fenêtre que je n'avais pas vu en rentrant, l'atmosphère est très pesante.

Je marche vers la porte sans but précis.

La nourriture posée devant est encore intacte, je m'adosse à la porte avant d'écouter les sons qui proviennent de l'extérieur. J'entends une mélodie de piano, je sens une boule au fond de moi.

Mes parents me jouaient des morceaux pour m'endormir quand j'étais petite, j'y ai moi même joué avant.

Mais maintenant ce n'est qu'un souvenir de plus, rien d'autre.

Le piano est pour moi un centre de refuge, j'aimais y jouer en cachette pour déverser mes émotions les plus fortes. J'aimais pleurer le soir dans le noir en écoutant ma mère jouer, je m'abandonnais à cette mélodie qui résonnait dans l'air pour m'enivrer de ces émotions volantes avec elle.

Perdu dans mes pensées, je ne me suis pas rendue compte que je pleurais. La mélodie s'arrête soudainement, j'entends un bruit de chaise racler le sol et des bruits de pas descendre les escaliers.

Je me lève pour être de dos à la porte, je ne veux pas qu'il voit mes larmes. Les pas se rapprochent avant de s'arrêter devant la porte, j'entends un long souffle avant qu'elle   ne s'ouvre.

Un courant d'air chaud traverse la pièce, je ne le regarde pas.

- Tu n'as rien mangé.

Je ne lui répond pas, mes larmes coulent encore. Je le sens s'approcher de moi, son souffle chaud caresse la peau de ma nuque. Je sais qu'il regarde mes citatrices  mais je ne lui dis rien.

- Personne ne m'avait jamais parlé comme tu l'as fait. Tu es courageuse.

Non. Loin de la, je ne suis qu'une froussarde qui pleure tout le temps.

- Tu ne veux pas me parler, très bien.

Il se retourne pour partir, je le regarde s'éloigner. La pièce redevient froide dès qu'il touche la porte, je sens un vide s'emparer de moi.

Il se tourne une dernière fois dans ma direction, je sais qu'il a vu mes larmes mais je ne dis rien.

- Tu devrais manger.

Il referme la porte à clef puis part.

Je m'approche alors du plateau où la nourriture est placée et prends un morceau de viande. Je mâche très doucement pour habituer mon corps mais c'est peine perdue. Mon  corps me force à recracher ce que je viens d'avaler, je bois alors un peu d'eau pour me calmer.

Je ne vais pas tenir longtemps, il le sait.

Je suis fatigué de tout cette histoire, mes cicatrices me brulent.

Je m'endors sur le sol avec la bouteille d'eau dans les mains, perdu.

                                                                    

                                    *

J'entends un bruit près de moi, je me relève très vite. La pièce est plongée dans le noir, je sens une présence près de moi.

- Y a t'il quelqu'un ?

Pas un bruit, je commence à sentir des goutes de sueur dans mon dos. J'ai froid et chaud à la fois, je me sens vraiment pas bien.

Je n'arrive pas à me repérer dans cette pièce, je sais qu'il y a quelqu'un.

- Aaron  ce n'est pas drôle !

Pas de réponse, mes mains sont moites et ma respiration s'accélère. Un vent chaud me frôle, je suis au bord d'une crise d'angoisse. Je suis pétrifié sur place, cette fois-ci j'ai vraiment peur.

Quelque chose me frôle, je pousse un hurlement. J'essaie de trouver la porte mais je ne vois rien, des larmes coulent une nouvelle fois le long de mes joues. Mes mains cherchent une sortie, quand je la trouve enfin je tape dessus en hurlant comme une folle.

Tout à coup, je sens une main me frôler le dos, je me retourne mais ne vois rien. 

Ce qui devait arriver arriva, la personne m'attrape avec ses mains. Je cris de toute mes forces en pleurant, je résiste mais en vain.

Je vais y laisser ma peau.


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Coucou !

Le chapitre est un peu court, je vais vous poster la suite en même temps pour me rattraper 😀

Bisous.

After YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant