Chapitre 2

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Les vacillements des flammes, provoquées par le souffle du vent qui s'engouffrait par les larges fenêtres, firent tournoyer dans la grande salle de réception, de sombres ombres sur les murs et les visages graves des frères vampires. Élias tourna un instant, son regard vers son frère. Sans avoir à prononcer le moindre mot, ils savaient qu'ils étaient d'accord.

— Mère ! Il est hors de question que l'on vous laisse seule pour affronter ces chasseurs, s'écria Élias. Nous voulons nous battre à vos côtés !
— Il est inconcevable pour moi, de mettre vos vies en danger. Ces hommes sont des chasseurs, ils sont entraînés pour tuer les vampires et armés en conséquence, commença Éléonore. Puis c'est de ma faute si Diane les créer, poursuivit-elle en baissant la tête vers le sol. C'est mon combat, c'est à moi de les affronter.
— Nous sommes prêt à prendre le risque pour protéger notre foyer, pour vous protéger mère ! lança Théodore.
— Je ne suis pas prête à vous le faire courir, je vous implore de partir pendant que la nuit vous le permet encore. Il y a un ancien fort abandonnée à la limite de notre domaine, personne ne vous y cherchera. Ce n'est plus qu'une ruine, mais vous y serrez protégés du soleil. Vous ne devrez pas en bouger, je viendrais vous chercher lorsqu'il n'y aura plus de danger.

Les deux jeunes hommes se concertèrent à nouveau du regard.
— Si cela est votre volonté, mère, alors nous vous obéirons, accepta Élias à contre cœur, les yeux fixés vers le sol.
— Merci, lâcha Éléonore.

La vampire accompagna ses fils jusqu'aux larges portes de la demeure. Elle les enlaça, l'un après l'autre, les regarda s'éloigner dans les vergers d'oliviers et les champs de vignes. Éléonore savoura ses quelques instants avant de voir ses enfants disparaître dans l'obscurité de la nuit, elle savait que jamais elle ne les reverrait.
— Adieu mes enfants, chuchota-t-elle dans le vent, les yeux scintillants de larmes.

Éléonore termina son verre de vin sous les rayons argentés de la pleine lune et rentra dans la demeure.

***

Sous le regard froid et impassible d'Éléonore, les premiers rayons du soleil venaient éclaircirent l'obscurité ensevelissant la Terre. Des nuages de poussière s'élevaient dans les airs, au-dessus du chemin en terre qui conduisait à son domaine. La vampire referma le rideau pour obstrué la fenêtre de sa chambre, au dernier étage de la bastide et s'engouffra dans les escaliers.

Vêtue d'une robe pourpre, à la taille serrée dans un corset et aux longues manches, elle s'avança dans la grande entrée de la demeure provençale, Tomaze et les autres servantes et serviteurs attendaient les instructions de leur maîtresse.

— Les chasseurs sont à nos portes ! s'exclama-t-elle, provoquant un élan de panique dans l'assemblée.
— Que devenons-nous... commença l'une des servantes, avant d'être coupée brutalement.

Une violente détonation retentit. Un boulet de canon fracassa la large porte d'entrée. Les deux serviteurs les plus proche de la porte furent immédiatement enveloppés par les rayons lumineux du soleil et tombèrent en cendres en quelques instants. De nouvelles détonations déchirèrent le silence et firent trembler la bâtisse toute entière. Une poignée de ces projectiles en fonte percèrent le mur de la façade, brisèrent les fenêtres dans de terrible de fracas.

— Ne restons pas là, hurla Éléonore à ses serviteurs.

Ils s'élancèrent dans les couloirs sombres de la bastide et se réfugièrent dans la grande salle de bal, où les rayons du soleil ne pouvaient jamais emplir toute la pièce.

Près d'une centaine de chasseurs étaient massé devant la bastide. Ils s'engouffrèrent rapidement dans le bâtiment, à la poursuite des vampires. Ces hommes avaient tous entre vingt et quarante ans, ils étaient vêtus d'une veste de costume bleu marine jalonnée d'or, d'une chemise blanche et d'un pantalon pourpre. Certain étaient armés de fusils soigneusement ciselés, d'autres d'arbalètes de bois et de métal, dont les munitions n'étaient non pas des flèches, mais des pieux pointus, enfin une petite minorité serrait entre leurs mains, le pommeau d'une longue épée.

Eleonore's SoulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant