Chapitre 14

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À la lumière vacillante d'une bougie posée dans un petit bougeoir en cuivre, Lilith ouvrit la porte de sa minuscule chambre. Elle s'assura que le couloir était désert, bien qu'elle savait qu'à cette heure-ci toute sa famille était endormie et s'engagea dans le passage étroit et sombre. Le plus silencieusement possible, elle se dirigea vers la cave et entra dans la pièce souterraine.

L'espace en partie enterré était partagé en deux, d'un côté ce trouvait un petit salon composé d'une table basse en bois brut, d'une banquette raide et usée ainsi que de nombreux sièges tout aussi miteux. C'était là que ses deux sœurs recevaient leur clients, dans la plus grande discrétion. La seconde partie était consacrée au stockage de la plupart des livres de sorcellerie que sa famille possédait.

Lilith se hâta vers les étagères branlantes qui couvraient les murs du fond et passa son doigt sur les reliures de ses innommables ouvrages, il y en avait tant, entassé sur les tablettes, qu'elles menaçaient de s'écrouler à chaque fois que l'on venait troubler leur équilibre en déplaçant l'un des livres. Elle avait lut tous ces écrits mainte et mainte, mais elle n'était jamais parvenue a y trouver ce qu'elle désirait le plus, un moyen d'obtenir plus de pouvoir que ses sœurs.

La jeune femme aux cheveux rouge sombre allait se saisir de l'un de ses livres usées dans lequel elle plaçait encore un maigre espoir lorsque la flamme de sa bougie dansa bien plus fort que sous l'effet de l'un de ses mouvements. Lilith se figea, il n'était pas possible qu'un courant d'air souffle dans cette pièce souterraine qui ne comptait aucune fenêtre ou ouverture sur l'extérieur.

La jeune femme approcha le halo de lumière du mur. Il était recouvert d'une vieille tenture tachée et trouée par les mites que Lilith avait toujours connu placé à cet endroit. Jamais elle n'aurait pensé qu'il pouvait y avoir quelques choses derrière. Elle souleva épais tissu, celui cachait un volet de bois. Elle ouvrit la petite porte situé en plein milieu du mur dans un grincement bien plus fort et strident qu'elle ne l'aurait voulu, craignant que cela réveille ses parents.

Elle resta figée un instant, mais aucun bruit ne lui arriva de l'étage, personne n'avait entendu. Elle se ressaisit et se tourna vers ce mystérieux orifice, elle arracha les innombrables toiles d'araignées qui s'étaient logés derrière et ouvrit de grands yeux.

Devant elle se dévoila une corniche en forme de cube, percé dans l'épais mur en pierre. L'espace faisait environ un mètre de large et semblait donné sur un ancien puits d'aération. Il avait visiblement été condamné sommairement et le léger souffle d'air qu'elle avait sentit s'était infiltrée entre les pierres mal imbriquées les unes entre elles.

Dans cette cavité cachée était entreposée un coffre en bois renforcé de métal. Si celui-ci pouvait paraître ordinaire, une étrange aura sinistrement maléfique se dégageait de la boite, une sensation qui effrayait autant le jeune sorcière sans pouvoir, qu'elle l'attirait.

Elle posa le petit bougeoir sur un coin de l'étagère pour s'éclairer tout en ayant les mains libres pour se saisir du coffre. Ses mains se posèrent sur les deux poignées métalliques, elle tira de toutes ses forces, sans résultat. La boite pesait si lourd qu'elle parvint à peine à la déplacer d'un millimètre. Lilith comprit qu'elle ne pourrait pas déplacer le coffre, mais elle voulait désespérément savoir ce qu'il contenait. Étonnamment au vue de l'effort pour le dissimuler à la vue de tous, il n'était pas verrouillé.

Le couvercle du mystérieux contenant s'ouvrit en grinçant de ses gonds rouillés, par dieu seul sait combien de temps passé dans le mur humide. L'atmosphère maléfique se renforça d'un coup dans la pièce, un froid glaçant emplit les quatre murs. À l'intérieur du coffret se dévoilèrent cinq livres semblant aussi ancien que la sorcellerie elle-même. Leur couvertures en cuir noir étaient usées et ne permettait plus de lire leurs titres, mais les émanations surnaturelles qui se dégageaient des ouvrages ne laissa aucun doute à Lilith quant à leur contenues.

Eleonore's SoulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant