Chapitre 36

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Le bel homme de noble ascendance, fixait ses yeux écarquillés par l'effrois sur la vampire à la chevelure flamboyante, bien que ternie par la crasse qui recouvrait ses ondulations délicates. Éléonore avança son visage au plus près de celui de Garnier si près qu'il pouvait sentir le souffle glacée de la respiration de l'immortelle sur ses lèvres et ne pouvait regarder ailleurs que dans ses hypnotiques iris verdoyantes.

— Je n'ai pas l'énergie de t'expliquez mon tendre, si Madeleine ou Florestan te demande où est Adrastée, tu leur diras que son père est venu la chercher pour l'emmener avec lui vers une plus belle contrée.
— Je ne trahirais pas un seul de vos mots, répondit Garnier incapable de résister à sa voix envoûtante.
— Tu es si bon Garnier, je te regretterais presque lorsque j'aurais retrouvé mon époux. Mais pour l'heure soit un vrai chevalier et fait moi couler un bain !
— J'y vais de ce pas !

Le seigneur de ces terres sauvages et peuplées de paysans arriérés se retourna vers l'entrée de son manoir où se trouvait les escaliers conduisant à l'étage. Avant qu'il n'ait pu faire un pas, la main de la vampire se serra sur son épaule et l'attira dans ses bras. La femme à la longue chevelure incandescente déposa ses lèvres glacés sur celles de son noble amant, leur langues dansèrent la danse charnelle du baiser.

La vampire promena ses lèvres sur la peau brulante du cou de Garnier, sa bouche s'ouvrit, ses dents pointues transpercèrent la peau de l'homme et firent couler son sang vermeil dans la gorge de l'immortelle.

— Maintenant va, lui souffla-t-elle à l'oreille, une goutte d'hémoglobine carmin s'écoulant au coin de ses lèvres.

Le noble homme monta les escaliers du manoir pour rejoindre la vaste chambre qu'il offrait gracieusement à son invitée. La surprise s'empara de lui, après avoir poussé la porte entrebâillée de la pièce, Éléonore se trouvait déjà dans la pièce éclairée par la lumière divine de dizaine de bougie, allongée sur son lit à baldaquin, sur le sol était amoncelé les vêtements sales qu'elle avait ôté à la hâte. Les flammes rougeoyantes dansaient avec l'ombre sur les courbes affolantes de beauté du corps nue de la vampire. Garnier s'affaira à faire chauffer de l'eau et à remplir l'imposant cuvier, sous le regard de la vampire alanguie.

***

Le claquement de la porte de la ferme miteuse fit trembler les murs de la modeste habitation. Régine se tenait à quelques pas de l'entrée, elle regardait sa fille s'enfoncer dans le village pour se rendre au marché d'un hameau voisin et effectuer quelques obscures emplettes dont elle avait refusé de partager la nature. Toutefois, la vieille femme se soulagea de ce départ, elle avait attendu avec fébrilité l'absence de Lilith depuis que le soleil s'était levé, ses soupçons sur sa propre fille n'avait jamais été aussi grand.

La femme au dos voûtée marcha en boitant jusqu'à la pièce à vivre, dans laquelle son mari Yvon sirotait déjà son énièmes verres de vins. Elle s'assit brusquement autour de la table branlante et fixa son regard dans les yeux avinés de l'homme.

— Je suis sûre que Lilith est responsable de la disparition d'Ernestine et de Rosaline ! clama-t-elle sur d'elle.
— Qu'es-tu racontes pau've folle, c'te gamine est même po capable de tuer une mouche avec ses pouvoirs, alors battre nos deux filles ! retorqua-t-il sèchement malgré une articulation rendu difficile par l'alcoolémie.
— Je sais ce que je dis, idiot ! Elle aura surement trouvé un moyen pour affaiblir nos enfants. Nous savons tous les deux ce qu'elle est, j'ai peur que nous ayons sous-estimé la menace qu'elle représentait parce qu'elle n'a pas développé de pouvoirs.

Yvon se contenta d'un bref soufflement pour exprimer son désaccord.
— Nos filles sont juste parties s'trouver des maris, elles seront bientôt d'retour, seules et déshonorées, mais d'r'tour j'te dis ! balaya-t-il de sa voix molle, les arguments de sa femme.

Eleonore's SoulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant