Partie un

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Mes lèvres se pincèrent et ma respiration s'emballa dans une symphonie irrégulière

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Mes lèvres se pincèrent et ma respiration s'emballa dans une symphonie irrégulière. Je ne peux pas dire que je m'attendais à une réaction si disproportionné pour une simple sonnerie de téléphone, mais il semble vraiment furieux.

— Je t'assure que je ne me serais pas assise juste à côté de toi si il y avait encore une place de libre ailleurs.

Ma fougue m'impressionne moi-même et intérieurement je suis satisfaite quand il repose son téléphone sur la table et me porte attention pour la deuxième fois en tout juste cinq minutes.

— Je t'en prie, personne ne voudrait être à tes côtés, enfin.. regarde toi.

Quand son regard croise le mien, je m'effondre littéralement en laissant la colère et la tristesse m'envahir peu à peu. Comment pouvait-il être aussi méprisant et cruel alors que je n'avais rien dit de plus que la vérité ? En m'arrachant presque l'intégrale de mon vernis à ongle durant les quarante-cinq minutes suivantes, je fus soulagée d'entendre la sonnerie.

Dans un silence d'autant plus glaçant, il rangea ses affaires et partit en trombe sans aucune excuse ni même un regard.

— June ?!

Jammie m'attrapa l'avant bras en me serrant contre elle et cette sensation me procura le réconfort nécessaire pour me sentir un peu plus légère après mon échange tumultueux avec le beau brun.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Me demande t'elle en fronçant les sourcils.

— Rien, je suis juste fatiguée.

Si j'étais complètement honnête avec moi-même, je me dirais sûrement qu'il a peut-être raison et que personne ne voudrait être à côté d'une fille comme moi, mais même si il avait raison sur ce point de vue, ces paroles étaient beaucoup trop blessantes pour être prise à la légère.

En retournant à notre petit studio, ma tension diminua d'un cran. Je n'avais jamais été aussi heureuse de prendre une bonne douche et me mettre aussi rapidement en gros pyjama moelleux.

— J'ai entendu dire qu'il y avait une fête au campus en début de soirée, c'est l'occasion pour se faire des amis non ?

Ma sœur roula joyeusement sur le lit en me montrant l'écran de son téléphone.

— Sans moi, mais merci de l'invitation.

Apparement les soirées d'étudiants terminent toujours mal dans la plupart des cas et je ne supporterais pas d'être en retard en cours le lendemain matin.

— Allez June, putain tu peux pas te détendre un peu ? Soupira t'elle en arrachant un grognement de frustration.

— Non, je ne peux pas mais rien ne t'empêche d'y aller par contre.

Je n'aime pas l'idée qu'elle parte dans un endroit comme ça mais de toute façon, elle ne m'écoute jamais alors elle se contente de rejoindre sa petite valise en recherchant une tenue prêt du corps qui révèle ses jambes élancées et gracieuse.

— Si maman appelle, je lui dis quoi au juste ? Demandai-je en allumant la télévision.

— Tu n'as cas dire que je bois de l'alcool et que je suis à la recherche d'un beau gosse prêt à faire des folies.

J'ouvre grand les yeux en m'étouffant presque avec mon chewing-gum.

— Jammie !

~~~

Le brut d'une clef dans la serrure me réveille au beau milieu de la nuit, j'allume la lampe de chevet et m'acclimate doucement à la lumière traversant la pièce.

— Putain, j'ai adoré cette soirée ! Aïe.. bordel de lit de..

En parcourant de la tête au pied ma grande sœur avec le véritable connard qui m'avait clairement fait perdre mon sang froid dans l'après-midi, mon cœur s'emballa.

— Jammie ça va ?! Demandai-je en accourant jusqu'à elle pour la retenir.

L'homme relâcha soudainement son emprise sur sont avant bras. Ses yeux sont injectés de sang et ils semblent tous les deux aussi ivre mort l'un que l'autre.

— Bon dieu, tu es vraiment écœurant ! Tu crois que tu peux lui bourrer la gueule et l'accompagner jusqu'ici en plus ?!

Il porte un jean moulant et sobre, et son bras est entièrement tatoué de divers motifs sans aucune finesse. Je n'avais jamais pris le temps de m'en apercevoir avant, mais pour être honnête cela le rend unique.

— Ça n'a aucune importance et de toute façon elle est vraiment chiante.

Ses mots me lacèrent le ventre et j'ai presque envie de lui foute une bonne gifle pour lui remettre les idées en place. Comment peut-il être aussi facile pour lui de dire autant de méchanceté à la minute ?

— Tu es vraiment obligé d'être aussi con ?

Je fronce les sourcils en reposant doucement Jammie sur le lit le plus proche. Elle semble vraiment perdre la tête et je déteste cette sensation.

— Oui a vrai dire, j'adore te mettre à bout.. me dit-il avec un petite sourire en coin. Tu es encore plus belle quand tu es en colère.

Nos regards se croisent de nouveau, ses yeux brillent comme des petites constellations et mon cerveau manque beaucoup trop d'oxygène pour réfléchir rationnellement. Il y a quelque chose de profond dans ses paroles et surtout une belle mélodie qui sonne faux.

— Je.. s'il te plaît..

Je suis fascinée par ses traits parfaitement dessinés, ses petites fossettes au moindre de ses sourires et le parfum délectable de whisky encore fraîchement sur ses lèvres quand il me caresse d'un souffle chaud sur la peau. Pourquoi suis-je aussi faible ? Pourquoi faut-il qu'il me regarde avec insistance alors que je suis à deux doigts de le foutre à la porte ?

— Qu'est-ce que tu branles, Mason ?

La voix d'une femme dans l'embranchement de la porte me donne subitement la nausée, bordel qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez lui ?

— Je t'attends dans la voiture, dépêche toi. Lui dit-elle en me saluant de la main.

Il entortille une dernière mèche de ma chevelure blonde entre ses doigts alors que je ne parviens pas à m'extraire de l'emprise qu'il me porte.

— Putain, tu croyais vraiment à tout ça.. enfin June, tu tombes dans le panneau aussi facilement d'habitude ?

Ses paroles résonnent dans ma tête et ça me semble être encore pire qu'un coup de poignard en plein cœur.

— C'est souvent ce qui en disent le plus qui n'ont pas grand chose dans le caleçon. Dis-je en haussant assez fort la voix. Tu ne seras jamais assez équipé pour me satisfaire, Mason.

J'ai la gorge sèche, douloureuse d'avoir crié aussi fort mais ça valait vraiment le coup d'être vécu au moins une fois dans ma vie.

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