Partie huit

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Point de vue de June

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Point de vue de June.

Minuit moins dix, les danses s'enchaînent et s'octroient des nombreux suffrages d'une part et d'autre de la salle. Je suis amoureuse du romantisme de Roméo et Juliette, tout deux s'aiment du plus profond de leurs âmes jusqu'à la dernière minute. Inconsciemment, les larmes perlent comme un torrent sur mes pommettes en me demandant comment sera ma vie amoureuse plus tard.

Je veux une sensation incontrôlable en le regardant et un putain de gros papillon dans l'estomac.

— Ils finissent ensemble non ?

Un homme à la chevelure blond comme les blés s'avance doucement jusqu'à moi en sortant un mouchoir de sa poche.

— Oui, jusqu'à la fin des temps.

Je lui fais un petit sourire qui me rend aussitôt. Nous sommes tout deux devant ma voiture et au fond j'espère du fond du cœur que mon maquillage n'a pas succombé à ma tristesse.

— Alors pourquoi tu pleures comme ça ? Me demande t'il en passant une main dans sa chevelure.

— Parce que la mort ce n'est pas quelque chose de drôle. Je soupire un long moment. Il s'aiment profondément, mais finissent quand même par se perdre pour une raison ou une autre.

Je suis encore sous le choc, mais j'ai tellement aimé que je ne suis pas prête d'arrêter de croire que l'amour se trouve peut-être en train de frapper à grands coups dans ma porte.

— Ils n'avaient pas le choix que d'être amoureux, les sentiments ne s'expliquent pas et inconsciemment ça te détruit d'une façon qu'on explique pas non plus.

— Tu sembles être incollable sur le sujet.

Je ne connais même pas son prénom, mais il est vraiment de bonne compagnie même sous une température avoisinant plus le stade de  l'hypothermie que d'une belle nuit d'été.

— Oui, plus ou moins, j'aime bien..

Mon téléphone portable retentit dans une sonnerie presque morbide, mais c'est bien la seule qui est différente des autres et j'aime ce côté unique de la chose.

— Désolé, je dois répondre. Tu peux attendre deux minutes ?

— Ouais, je peux faire ça.

Je lui fais un petit signe de la main en m'écartant un peu sur le bord du trottoir.

Angelina ? Il y a un problème ?

Elle parle vite, je ne comprends pas tout son charabia, mais elle semble vraiment inquiète.

Je suis désolé, je sais que tu es toujours en colère contre Mason, mais il n'est toujours pas à la maison. Elle s'arrête pour reprendre un souffle convenable. Il n'est pas avec toi par hasard ?

Non, désolé. Disons que je ne suis pas la première personne chez qui il se planquerait.

Mon cœur s'accélère légèrement en tournant sur moi-même. Je ne sais pas quoi lui répondre de plus qu'un petit désolé qui sonne beaucoup trop faux a mon goût. Même si je n'y vois aucun inconvénient, c'est elle sa copine et elle devrait peut-être se mettre au courant qu'un homme comme lui ne pourra jamais être stable comme Roméo pour Juliette.

Oui, j'en suis consciente.. tu peux quand même m'envoyer un message si tu le vois ?

J'accepte à contre cœur et raccroche le plus rapidement possible pour rejoindre l'homme qui m'attend encore devant la carrosserie de ma voiture.

— Je suis désolé, il fallait vraiment que je décroche.

— C'est pas grave, on pourrait peut-être remettre notre conversation plus tard ?

Il détache une étiquette de son pull rouge vif et écrit son numéro de téléphone à l'encre noire. Andy, c'est un joli prénom qui se révèle être aussi séduisant que son propriétaire.

— Je t'envoie un message tout à l'heure.

~~~

Sur la route, je monte le volume sonore presque au maximum et débute un concert improvisé en fredonnant une musique d'Alicia Keys. Je suis un peu plus joyeuse que tout à l'heure, peut-être grâce à la compagnie de Andy qui semble vraiment être le bon moyen pour combattre ma solitude depuis que Jammie ne me donne plus de nouvelles. Et si elle était avec lui depuis le début ?

Je m'extirpe de la habitacle en chassant cette idée saugrenue de mon crâne.

Le vent s'engouffre sous mon body et je regrette de ne pas m'être habillée un peu plus chaudement.

Toujours pas là, putain il arrive vraiment à me foutre en rogne.

J'ai envie de lui dire que c'est elle qui va vraiment me mettre en rogne, mais je me ravise en rejoignant le hall d'entrée. La pénombre masque la visibilité, mais j'avance désespérément en appuyant sur l'interrupteur le plus proche.

J'ai un mouvement de recul en constatant Mason presque allongé contre la porte de mon appartement. Il porte le goulot d'une bouteille à ses lèvres en plongeant finalement son regard jusqu'au mien. Ses grands yeux verts sont injectés de sang, putain, non je ne suis pas dans un rêve.

— Qu'est-ce que tu fais devant chez moi ? Demandai-je dans un murmure.

Ses tatouages sombres recouvrent avec délicatesse l'intégralité de son bras et le début de ses omoplates. J'aime son style, sa chevelure rebelle d'un brun lumineux et ses petites fossettes qui révèlent un sourire éclatant quand il se donne de temps en temps, le droit d'être heureux.

— Je ne sais pas, tu es la première personne qui me soit venu à l'esprit en sortant de ma caisse. Il esquisse un petit sourire en avalant une autre gorgée. Tu es toujours en colère contre moi, June ?

Je ne sais plus où j'en suis, Mason est tellement exécrable quand il le veut que je ne suis pas certaine d'être en état de me prendre encore une remarque en pleine gueule.

— Rentre chez toi, Mason.

Il se relève difficilement, ses yeux brillent comme des petites étincelles et mon cœur s'arrête presque de battre quand il se rapproche doucement jusqu'à moi. La lumière s'éteint encore une fois, j'ai envie de prendre la fuite, mais dans la pénombre il semble encore plus fort et puissant.

— Tu n'as pas répondu à ma question. Me dit-il en effleurant du bout des doigts mon poignet. Tu es toujours en colère contre moi ?

— Oui..

J'aimerais courir, mais il me paralyse avec un simple regard.

— Tu veux boire un coup ? Tu as la descente facile, si je me souviens bien.

Il sourit légèrement en me tendant la bouteille à moitié vide et j'ai vraiment envie de lui foutre une gifle pour lui faire comprendre que je ne suis pas un jouet. J'ai vraiment abusé cette nuit là, mais il faut me comprendre, je ne suis pas aussi forte mentalement que tout le monde ne le pensent.

— Je penses que tu devrais rejoindre ta copine, elle s'inquiète beaucoup et tu me fais perdre mon temps avec tes conneries.

Je tremble et j'ai la gorge sèche.

— Ma copine ?

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