~~~ point de vue de Mason. ~~~
Les larmes perlent en abondance sur ses pommettes d'une pâle nuance rosée. Je suis entièrement responsable de cette souffrance alors que pour une raison qui m'échappe, June me faisait confiance. Au tout début, je me rappelle qu'elle voulait apprendre à me connaître plus profondément, connaître mes secrets les plus profonds et je lui avait clairement dit qu'elle ne me comprendrait jamais.
J'ai passé des années à vivre dans la solitude avec des rêves maintenus en cage, dorénavant mon putain de rêve est qu'elle me pardonne.
— Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans la phrase, laisse-moi tranquille ?
Je manque de me prendre une bonne claque dans la gueule en la talonnant jusqu'à sa petite coccinelle rouge. Il faut vraiment qu'elle comprenne que je ne suis pas l'unique coupable dans l'histoire.
— Il faut qu'on discute.
Je me plante devant elle, bien décidé à lui faire entendre raison.
— Non. Dit-elle en ouvrant la portière grinçante de sa voiture.
— Je m'obstine depuis deux jours et tu ne réponds pas à mes appels, qu'est-ce que tu veux que je fasse de plus ?!
La colère m'envahit soudainement en prenant conscience qu'elle est déterminée à me rendre la vie impossible.
— Justement, je ne veux rien de ta part.. qu'est-ce que tu crois au juste ?! S'exclame t'elle puissamment en balayant l'air devant mon visage. A cause de toi, tout le monde me considère comme la plus grosse des traînées, ma sœur est obnubilée de vengeance et je suis à la rue.
Mon front se couvrit d'un voile de transpiration en l'imaginant toute seule en ne sachant pas où dormir pour la nuit.
— Ou est-ce que tu dors depuis deux jours.. ?
— Ça ne te regarde pas.
~~~
Il est presque vingt deux heures, la pièce est plongée dans une enveloppe obscure alors que nous échangeons avec Angelina, un combat des plus prenants. Cette petite garce me toise du regard en tapotant machinalement du bout des ongles contre le plateau en verre de la table basse.
— C'est quoi ton problème, microbe ? Demandai-je en fronçant des sourcils.
— Désolé de te dire ça, mais je pense que tu es adopté.
Elle parle lentement en croisant les bras contre sa poitrine.
— Qu'est-ce que tu racontes comme connerie encore ?
Putain, je ne supporte pas sa façon de me faire comprendre que je suis coupable. Je le sais, elle n'a pas besoin de me le dire, mais qu'est-ce que je pourrais bien faire pour que June me pardonne ?
— Parce que tu es vraiment une belle saloperie. Tu te rappelles les dernières paroles de maman.. ?
J'ai le cœur en vrac en me remémorant cette lettre qu'elle m'avait écrit avant de foutre le camp au Canada. Je me rappelle encore de mon putain de sourire d'idiot en la regardant faire du shopping en ligne et de cette relation passionnelle qui nous unissait.
— Mason ?
Angelina claque une canette de jus d'orange sur la table en me faisant revenir à la réalité. Plus rien ne sera jamais comme avant.
— Elle est pas bien placée pour me faire des leçons. Dis-je en me raclant la gorge. Elle est où maintenant, tu peux me le dire ? Sur une plage de sable blanc en train de boire des cocktails avec un connard qui joue de la guitare ?
Dans mes souvenirs, cette belle femme aux yeux clairs me donnait l'envie d'être quelqu'un de bien, maintenant je ne vois plus les choses de la même façon.
— Je sais que tu es en colère, mais sa ne changera rien.. Elle soupire et me rejoint sur le fauteuil. elle ne reviendra pas alors pourquoi tu t'obstines à faire du mal aux gens qui t'entourent.. ?
— Arrête ça, ou je me barre.
Le ton monte crescendo et je me demande encore pourquoi elle prend sa défense après huit ans d'absence. Nous sommes des survivants, nous avons vécus une enfance rythmée entre foyers et familles d'accueils. Qu'est-ce qu'elle veut de plus ?
— Je pense que c'est nécessaire de dire à June à quel point tu t'en veux. Elle ne mérite pas autant d'acharnement..
Elle m'embrasse tendrement sur le front en encrant sa petite main dans la mienne.
— J'ai voulu le faire toute à l'heure, mais elle ne veut rien entendre.
— Elle est où maintenant ?
Voilà la question qui me ronge l'esprit depuis le début de l'après-midi. Sans aucun domicile et avec une voiture aussi vielle que ma grand-mère, je peux en conclure qu'elle n'est pas loin.
— Aucune idée, envoie lui un message et tu auras ta réponse.
Elle lève les yeux aux ciel en composant le numéro de téléphone et enclenche le haut parleur.
— June ? Tu vas bien ?
Le putain de silence qui s'échappe dans le combiné me donne la nausée.
— Ouais, je pète la forme. Qu'est-ce que tu veux ?
Sa voix sèche et pleine d'amertume m'emplit tout de même d'un sentiment réconfortant. Au moins, elle nous donne un signe de vie, malgré qu'elle soit en colère.
— Je voulais juste avoir de tes nouvelles.
June reste silencieuse en demandant à quelqu'un de se taire dans le micro. Putain, qu'est-ce qu'elle fait comme connerie encore, je croyais qu'elle ne connaissait pas grand monde ici.
— Je te dérange ? Il y a quelqu'un avec toi ?
J'attrape le téléphone portable en hurlant comme un détraqué.
— Tu vas répondre à nos questions, putain !
— Mason !
Bip bip bip
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True Love
RomanceJune, jeune femme timide se retrouve admise à l'université de Columbia dans un lieu diamétralement opposé du sien habituellement. Fête sur le campus, bande d'amis et relation ambigu avec un homme mystérieux et cruel comme Mason révélera l'essence mê...