Partie treize

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Point de vue de Mason

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Point de vue de Mason.

A ma plus grande surprise, June est d'apparence encore plus femme qu'elle ne l'était déjà. Il y a un contraste spectaculaire entre sa peau laiteuse et l'incarnation du sombre rouge sur ses lèvres pleines. Il y a quelque chose de différent, peut-être l'assurance qu'elle dégage en s'avançant jusqu'à ma caisse.

— Tu ressembles à ta sœur comme ça.

Elle glousse en ouvrant la portière.

— C'est un compliment ?

Il n'y pas de doute, son nouveau style vestimentaire la rend beaucoup plus sexy que l'une de ses vielles robes en coton où ses ballerines que j'ai toujours détesté.

— Non pas vraiment, c'est juste diamétralement opposé à ce que tu portes d'habitude.

Je démarre en trombe le véhicule et elle se raidit doucement sur le siège en fermant les paupières. J'avais oublié que sa coccinelle n'est sans doute pas faite pour atteindre les quatre-vingt-dix dans un temps record.

— Oui, je suis au courant. Tu crois que c'est trop pour un concert ? Me demande t'elle en ouvrant finalement les yeux. J'ai encore le temps de me changer.

— Arrête de te prendre la tête, tu ne connais vraiment pas ce genre d'endroit pas vrai ?

J'incline le visage et contemple ses grands yeux d'un bleu translucide et me concentre à nouveau sur la route déjà blindé.

— Non pas vraiment, je crois que le seul concert que j'ai fait est celui de Lana Del Rey, il y a cinq ans.

— C'est pas la même ambiance.

June augmente le volume de la radio et fredonne une chanson, cheveux dans le vent, sans aucun autre conversation sous le coude. Putain, je suis content qu'elle ne s'aventure pas dans un questionnaire sans précédent, et qu'elle ne me demande pas pourquoi c'est elle qui m'accompagne et pas une autre. Oh, c'est juste un petit défi sans intérêt avec Jammie et j'ai déjà gagné cinquante balles. Merci beaucoup, June.

Je fronce les sourcils en m'enlevant cette pensée malsaine du crâne. Ai-je vraiment envie de lui dire que je suis un connard avec des couilles à la place du cœur ? Non, c'est ridicule.

— Salut Mason, tu viens boire un coup ?

— Non, pas maintenant. Dis-je en haussant des épaules. Garde moi une bière pour toute à l'heure.

Je fais un bref signe de la main au groupe de mec accoudé contre un muret, déjà un pack de bière à la main et presse la cadence avec June sur mes talons.

— Ils sont déjà ivres ?

Sa petite voix fluette embaume l'atmosphère. Les tribunes sont déjà bien remplies, les gens hurlent, boivent, dansent comme des fous en s'imprégnant d'un groupe de rock en première partie et soudainement, je me demande vraiment à quoi ressemblera la fin du show.

— Oui la plupart, tu devrais faire comme eux, tu es plus cool quand tu as bu.

Je fais référence à notre première soirée ensemble. Bordel, elle était tout bonnement ivre morte avec sa bouteille de vodka dans la main et son petit débardeur retombant sur le début de sa poitrine. Pourquoi je me rappelle de ça au juste ?

Ses joues virent a la teinte cramoisie.

— Ok, je l'avoue ! Mais le lendemain matin, le lavabo ne m'a pas dit merci et toi non plus d'ailleurs.

Bon dieu, j'avais presque oublié ce détail et qui pourtant m'avait vraiment foutu les boules sur le moment.

— Ouais c'est vrai, il faudrait quand même un miracle pour que tu profites de la vie comme tout le monde.. dis-je en remplissant deux gobelets au comptoir. C'est quoi ton plaisir à perdre deux heures à la bibliothèque où devant ton spectacle de Roméo et Juliette ?

J'avale une gorgée de bière en m'acclimatant à la musique sourde des guitares électriques.

— La culture générale, tu ne connais pas ? Ah, non.. tu ne connais pas.

Quelque chose a changé, je ne comprends pas ce qui est arrivé, mais dans tous les cas, June me tire la langue et ma première réaction et de lui coincer la tête sous mon bras pour lui ébouriffer les cheveux.

— Sache une chose, j'ai sauté une classe.

Un large sourire s'étend au coin de ses lèvres alors qu'elle se débat gentiment.

— La maternelle, je suppose ? Me demande t'elle d'un ton provoquant.

— Non, la cinquième.

Je fronce les sourcils alors que les lumières s'éteignent lentement en dévoilant des flashs colorés d'une part et d'autre du gigantesque stade. Son rire doux s'accorde parfaitement à la rythmique de l'entracte.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé entre temps ?

Elle me nargue en trinquant son gobelet en plastique contre le mien et s'acclimate à la première chanson en gigotant machinalement d'avant en arrière.

— Bien joué, June. Il faut dire que je m'adapte facilement à la personne qui se trouve en face de moi, je crois que c'est un don.

— Ou une malédiction.

~~~

Il est presque vingt-deux heures, le vent s'engouffre dans la chevelure déjà en bataille de ma partenaire de soirée. Il y a quelque chose de beau dans cette image, June qui roule des hanches timidement en reposant ses bras contre une barrière et ses grands yeux bleus qui scrute la scène avec envie.

— Tu peux faire un effort ?

Sa main se promène lentement sur la mienne en insistant sur mes phalanges tuméfiée de coups. Bordel, je déteste ce noeud dans mon estomac.

— Un effort ? Je t'écoute depuis plus d'une heure, je peux pas faire mieux.

Elle chante vraiment faux, c'est un supplice.

I'm so tired of playing this crazy game.
Someone's always left out in the rain.
Is there a chance that we can make it, uh
Just keep it real 'cause we can make it, yeah !

— S'il te plaît, Mason..

Ok, ok !

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