Partie dix-huit

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~~~ Point de vue de June

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~~~ Point de vue de June. ~~~

La pluie diluvienne me lave de toute l'accumulation de contrariété depuis que l'homme à la chevelure tempête demeure dans mon jardin. Je suis silencieuse en contemplant ses traits parfaitement dessinés et la beauté saisissante qui émane de lui naturellement.

— Rentre chez toi, je pense que c'est mieux pour tout le monde.

Mon intuition me souffle à l'oreille que la personne en question est une femme. Qui d'autre sinon ? J'ai acquis un sentiment puissant qui me consume de tout mon être en restant aussi proche de lui, bordel j'ai vraiment la trouille.

— Tu as toutes les raisons de ne pas me faire confiance, mais cette fois c'est la vérité.

— Ok, je veux bien faire une trêve.. dis-je en murmurant. Je ne veux plus me battre pour des bêtises.

Je frictionne mes bras nues en oubliant presque que je suis en petit tee-shirt en coton blanc. J'ai vraiment froid et je suis épuisée de me battre sans cesse avec lui pour des conneries qui n'ont pas de sens.

— Tu es complètement malade.. tu as fais une heure de route à presque deux heures du matin juste pour me dire que tu n'avais pas vu mon message ?

Il retire lentement son sweat-shirt gris pâle en m'offrant une vue impressionnante sur ses muscles saillants. Je suis remerciante d'être déjà rouge comme une pivoine à cause du vent qui s'engouffre dans mes vêtements depuis déjà dix minutes.

— Il y a pleins de choses que tu ne connais pas encore, June.

Il repose le vêtement sur mes épaules en nouant grossièrement les manches. Bon dieu, pourquoi il n'est pas comme ça tous les jours de l'année ?

— Merci..

J'inhale le parfum corsée de son sweat-shirt en m'avançant jusqu'à lui pour le prendre dans mes bras. Il se raidit spontanément à notre échange en restant immobile et silencieux.

— Je ne vais pas te mordre.. murmurai-je en reposant mon visage contre son torse.

Je m'abandonne au contact de ses lèvres humides au creux de ma nuque et à la sensation incroyable qu'il me procure en glissant ses mains experte sous mon tee-shirt. De son pouce froid, il exerce légèrement une  pression en formant des petits cercles sur la longévité de ma colonne vertébrale. Je frissonne en me délectant de cette sensation encore inconnue qui s'intériorise dans mon ventre. 

Je suis traversée par des sensations contradictoires alors que ses lèvres tracent une petite ligne humide de doux baisers sur la peau tendre de ma nuque. Il n'y a pas de doute, je suis comme neige au soleil, je me liquéfie de notre échange en cédant au bien-être.

— Bonne nuit, June.

Il relâche doucement son étreinte en s'écartant.

— C'est presque trois heures, tu pourrais prendre la route demain matin.. soupirais-je en lui faisant les yeux doux.

— C'est pas une bonne idée, tu te rappelle de notre première nuit ensemble.. ?

Je me remémore cette nuit-là, le cœur battant à tout rompre dans la poitrine. Je porte les cicatrices profondes de ses cauchemars avec le regret de ne pas être la solution à ses problèmes.

— Tu as raison, regarde où ça m'a menée.. mais tu peux me dire depuis quand sommes nous rationnels ?

— Tu y tiens à ce point ?

J'acquiesce mollement du visage en lui suppliant de nous mettre à l'abris sous le perron.

— Putain, tu me fais faire n'importe quoi.

Je referme doucement la porte d'entrée en déambulant jusqu'à ma chambre d'adolescente. En allumant la lumière, j'ai légèrement honte de lui faire découvrir une partie de mon adolescence comme ses murs roses pâles ou même ce petit lit ridicule en bois brut.

— La vache, tu avais vraiment des goûts de merde !

Je lui donne une claque sur l'épaule en me rappelant le plaisir qui m'avait submergée en accrochant quelques posters de Justin Bieber sur le haut du bureau.

— J'aimerais beaucoup savoir ce que tu avais dans ta chambre à quinze ans, toi.

— Rien de tout ça, peut-être un livre playboy et une PlayStation.

Je ricane comme un idiote en attrapant quelques vêtements chauds dans la commode.

— Arrête, tu matais déjà des femmes à poils ? Demandai-je en levant les yeux au ciel. C'est ridicule.. je n'y crois pas.

— C'est la vérité, pourtant.

Il a un sourire malicieux et pas vraiment réconfortant. C'est la première fois qu'il veut bien me dire quelque chose en rapport avec son passé.

— Retourne toi, il n'y a rien à voir de mon côté.

Un voile de transpiration me submerge quand il s'assoit sur le couvre lit.

— Rassure toi, je ne saute pas non plus sur tout ce qui bouge.

Je pousse un juron quand ses mains m'empoignent avec brutalité. Je vacille et tombe à ses côtés sur le lit en fermant les paupières.

— C'est pas drôle ! Je vais être malade avec tes conneries.

Il s'installe sur le côté en reposant sa tête dans la paume de sa main. C'est idiot, je ne contrôle plus rien et il semble être satisfait de prendre les rennes.

— Personne ne t'a jamais vu en sous-vêtements ?

Quelque chose a changé entre nous, peut-être grâce à ses paroles crues et sans aucune diplomatie. Il arrive parfaitement à me faire perdre la notion du temps avec un simple regard intimidant.

— Non pas vraiment..

Je frissonne de la tête aux pieds quand il effleure du bout des doigts le rebord de mon tee-shirt en coton. Le contact est extasiant et m'enivre d'une décharge électrique s'immisçant encore un peu plus profondément sous ma peau.

— Ouvre les yeux, June.

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