June, jeune femme timide se retrouve admise à l'université de Columbia dans un lieu diamétralement opposé du sien habituellement. Fête sur le campus, bande d'amis et relation ambigu avec un homme mystérieux et cruel comme Mason révélera l'essence mê...
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J'inspire profondément et m'écarte de lui comme pour me prévenir d'une nouvelle supercherie de sa part. C'est idiot, mais je regrette déjà mes paroles, qu'est-ce qu'il va croire maintenant ? Que je le trouve sexy, mais tout autant imbuvable, qu'il me fait clairement fondre comme une glace en plein soleil, mais que j'adore cette sensation ?
— Donc tu trouves que j'ai une belle gueule ? Enfin quelque chose de raisonnable.
Un sourire insolent s'élargit sur son visage en lui formant une toute petite fossette. Au fond, j'avais envisagé tout les scénarios possibles sauf celui de rire timidement en baissant les yeux sur la pelouse presque entièrement recouverte de petites fleurs jaune et orangées.
— Ne te la raconte pas trop quand même.
Ses traits sont inexistants, mais il ne semble pas en colère. Il se contente de rester immobile en écrasant son mégot sous la semelle de ses converses noires.
— Ok, alors à la prochaine.
Je sursaute à la brutalité de son intonation ce qui me vaut un sourire en coin et il rejoint sans plus attendre sa bande d'amis qui l'attendent un peu plus loin contre un arbre. Même si ma tête m'ordonne de partir en sens inverse, mon cœur, lui, battant la chamade ne veut en aucun cas perdre de vue cette beauté si fracassante qui me consumerais presque toute entière.
De dos, sa haute stature révèle ses imposantes épaules et les muscles saillants sous son tee-shirt marque au fer rouge une beauté a l'état brut.
— June ? Qu'est-ce que tu fais toute seule ?
Jammie me tire la main en me positionnant à présent face à elle.
— Rien, je crois vraiment que ce mec est une ordure.
Je ne préfère pas lui dire l'humiliation que j'ai vécue devant une cafétéria entière et l'épisode douloureux quand elle était ivre morte sur mon lit. Elle me sourit maladroitement en dégageant une mèche de ma chevelure derrière mon oreille.
— Les hommes ne sont pas tous bons et honnêtes, reste sur tes gardes et renforce cette armure avant qu'elle n'explose.
Elle presse délicatement sa main sur les battements incessants dans ma poitrine et me sourit compatissante.
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Mon regard s'évada de l'autre côté de la fenêtre en discutant avec ma mère au téléphone. Elle me semble mélancolique et suis presque certaine qu'elle est en train de regarder les nombreux albums photos en se demandant pourquoi nous sommes si loin d'elle.
— Tu me manques beaucoup, maman..
Elle renifle légèrement et je l'imagine déjà en train de se tamponner le visage et prendre bien soin de ne pas foutre en l'air son maquillage.
— Je me sens vraiment seule ici, tu ne voudrais pas venir ta sœur et toi le week-end prochain ?
Je l'imagine déjà avec son petit regard suppliant qui me fait toujours dire oui à tout est n'importe quoi. Depuis que mon père a disparu de l'état de Washington en la laissant seule avec deux enfants sur le dos, elle a perdue complètement cette joie de vivre et sa vie de femme par la même occasion. Boulot, dodo, voilà les seules choses qui rythmait son quotidien du début de notre enfance jusqu'à maintenant.
— Je serais très contente de venir, enfin à une seule condition.. dis-je en marquant un temps d'arrêt. Je veux un énorme plat de lasagne, ici la nourriture est vraiment infecte !
Elle gloussa un instant en acceptant ma proposition et nous raccrochons dans un je t'aime, tu me manques. Bon sang, elle me manque terriblement.
— Bon, tu es certaine que tu ne veux pas venir avec moi ?
Jammie entre dans la pièce en tanguant légèrement sur ses hauts escarpins. Sa chevelure est déjà en bataille et son rouge à lèvre vif ne fait qu'accroître mon envie de lui faire changer d'avis en ce qui concerne cette fameuse soirée d'étudiant.
— Oui, je suis vraiment sûre. Soupirai-je en retirant mes chaussures. Envoie-moi au moins un message dans la soirée, s'il te plaît Jammie..
— Oui, promis et je le sais, je ne rentre pas dans le même état que la dernière fois.
Elle fait la moue en radotant une grande partie de ce que je lui est dit un peu plus tôt dans la journée.
— C'est bon maman ? Me demande t'elle en roulant lentement des yeux.
— Oui c'est bon.
Je n'arrive pas à dormir, je me suis réveillée presque toute les heures en tentant désespérément de joindre ma sœur sur son téléphone portable et vous savez quoi ? Elle ne m'a jamais répondue. En allumant la lampe de chevet, je l'imagine déjà en train de danser sur une table ou même foutre sa langue dans la bouche du premier mec qui lui offre un verre gratuitement et je déteste vraiment cette sensation.
Instinctivement, je m'habille d'un jean simple bleu et d'un débardeur blanc qui me colle légèrement à la peau. De toute manière, je ne compte pas me prendre une cuite ou même faire la fête avec des fêtards insouciants et pleins d'alcools dans le sang.
— Ok, j'arrive.
Je m'attache les cheveux en une longue queue de cheval qui retombe sur la moitié de mon dos et enfile une paire de bottine, tout ce qu'il y a de plus simple. Une boule se forme dans ma gorge en cherchant désespérément l'adresse sur le petit prospectus blanc et trouve finalement l'endroit du délit au dos de la feuille.
— Elle n'est pas en mesure de te répondre.
Je fronce les sourcils en relisant une ou deux fois le texto et cours presque comme une furie jusqu'au gigantesque portail.
— Tu es qui au juste ? Et pourquoi tu as son téléphone ?!
On me tend un gobelet en plastique que je repose aussitôt sur une petite table. Au centre du jardin se trouve une piscine qui ressemble plutôt au lieu propice d'une pool party et la musique qui tambourine d'une part et d'autre de la résidence me coupe presque dans mon élan. Je n'aurais jamais du venir ici, pas de cette manière.
— June ? Je suis contente de te voir ici !
La voix porcelaine d'Angelina me paralyse un moment au centre d'une bande d'inconnus alcoolisés. Les gens hurlent, chantent et je me demande pourquoi la police ne débarque pas avant qu'il n'y est un accident.
— Salut, c'est toi qui m'as écrit avec le téléphone de Jammie ?
— Non c'est moi.
Une voix froide et légèrement éraillée transperce la musique, je me retourne subitement en contemplant le téléphone portable de ma sœur dans sa main droite qu'il agite fièrement comme un trophée.