June, jeune femme timide se retrouve admise à l'université de Columbia dans un lieu diamétralement opposé du sien habituellement. Fête sur le campus, bande d'amis et relation ambigu avec un homme mystérieux et cruel comme Mason révélera l'essence mê...
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~~~ Point de vue de June. ~~~
Nous demeurons silencieux dans une petite ruelle surplombant les hauteurs de la ville. Je suis extrêmement gênée d'être dans cette situation, surtout quand l'homme a la chevelure tempête avec son verre dans la main ne daigne pas me dire le moindre mot. Je perçois dans la nuit étoilée, ses yeux d'un vert de Jade resplendirent comme deux jolies diamants.
Ses doigts effleurent la paume de ma main dans un mouvement doux et incertain.
— Je te ramène chez toi ? Lui demandai-je en changeant subitement de conversation.
— Alors tu restes avec moi cette nuit.
Je lève les yeux au ciel en lui prêtant mon épaule comme soutien jusqu'à la voiture.
— Je vais bien, arrête de me foutre la honte en me tenant comme ça.
— Marche droit alors, parce que là c'est toi qui te tape la honte en vacillant de gauche à droite comme un alcoolique.
Nous échangeons un regard complice en prenant place dans ma petite coccinelle rouge. J'aimerais qu'il soit comme ça le plus souvent possible en restant juste celui qu'il est vraiment au fond de lui-même. J'entame une marche arrière improvisée en prenant le chemin le plus rapide jusqu'au centre de ville de Manhattan dans une de ses ruelles animées où le monde s'anime essentiellement à la nuit tombée.
— Pourquoi tu n'es pas venue à mon match ?
Il parle d'une voix basse et mélancolique en fixant un point à l'horizon.
— Tu connais déjà la raison, Mason.. J'ai beaucoup souffert en apprenant pour toi et Jammie.. J'avais juste besoin d'être seule.
— Je le sais, j'ai encore merdé. Il avale une gorgée du liquide brunâtre en soupirant. J'avais pas les couilles de te le dire au début, c'est pas vraiment un des trucs les plus valorisants que j'ai fais dans ma vie.
— C'est une bonne personne dans le fond, même si ça fait mal de le dire, je ne peux pas dire que je suis surprise.
J'accélère légèrement plus vite que la limitation autorisée. C'est l'une des premières fois où nous avons une discussion profonde en toute honnêteté et finalement c'est tout ce dont j'avais besoin.
— C'est peut-être une bonne personne, elle est pas bonne au lit en tout cas.
Je pousse un petit hurlement étouffé en me concentrant désespérément sur la circulation alternée depuis plus de dix minutes.
— Je ne veux pas connaître les détails, elle pense peut-être pareille de son côté.
Un courant électrique se propage au creux de mon estomac en m'enfonçant dans mon mensonge. Avec le nombre incalculable de femmes à ses pieds, je ne pense pas qu'il a le moindre problème pour satisfaire qui que ce soit.
— Tu es en train de dire que je le suis aussi ?
J'immobilise la voiture dans l'entrée de son parking en fermant les yeux. Je ne vois même pas pourquoi cette question me taraude autant l'esprit alors qu'il n'y a rien de concret dans notre relation.
— Ça ne me regarde pas de toute façon. Dis-je en éteignant subitement le contact. Tu es bourré, tu ne sais plus ce que tu dis.
— Tu veux un avant goût de mes capacités ? Je suis certain que tu serais étonnée de savoir ce que je peux faire avec..
Je lui couvre la bouche avec mes mains en le regardant sourire comme un idiot. Bon sang, il pourrait me dire n'importe quoi que je tomberais dans le panneau. Son petit rire communicatif emplit soudainement l'habitacle en me décontractant légèrement.
— Je suis content que tu sois là, c'est pas des conneries.
Une simple parole comme celle-là est sûrement l'une des plus belles qui soit venant de lui.
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Mason titube légèrement jusqu'à la salle de bain en retirant spontanément son tee-shirt dégoulinant de transpiration. Je ne peux pas dire que c'est la chose la plus sexy de l'année, pourtant venant d'un homme aussi parfait physiquement que Mason, je ne risque pas de m'en plaindre.
— Je ne compte pas prendre ma douche tout seul.
Il a une mine boudeuse comme un petit garçon à qui on refuserait un bonbon.
— Appelle Jammie, je suis certaine qu'elle serait très heureuse de te rejoindre.
J'ai toujours l'âme en peine à cause du nombre incalculable de rebondissements qui me submerge dans ma vie en ce moment. J'ai envie de lui faire confiance et de me dire que tout ça n'est qu'une mauvaise version de lui-même.
Il agrippe doucement le rebord de la baignoire entre ses mains en me regardant un bref instant.
— C'était une plaisanterie.
Je secoue la main devant son visage en essayant de détendre l'atmosphère.
— Change d'humour alors parce que c'est pas drôle, June.
Il soupire agacé en retirant son jean sombre et moulant qu'il envoie en boule dans le lavabo. J'inspire profondément en contemplant l'encre opaque qui trace un chemin parfait de la clavicule a son pectoraux droit. Deux pièces de puzzles aux contours plus foncés s'emboîtent en formant deux lettres en écriture calligraphique.
J'effleure du bout des doigts le tatouage en ne sachant pas vraiment pourquoi le dessin m'attire autant alors qu'il parait morne et sans aucune âme.
— Angelina et Malcolm.
Ses yeux clairs transpercent les miens soudainement dans une tentative de lucidité.
— Qui est Malcolm ? Je lui pose la question en redoutant sa réponse.
