Partie dix

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Point de vue de June

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Point de vue de June.

Il est deux heures du matin, Mason est allongé dans mon lit à me sourire comme un idiot heureux, alors que je suis en pleine crise existentielle. Je m'extirpe du lit, prépare une tasse de thé brûlant et m'adosse sur mon rocking-chair avec une couverture plié proprement sur les genoux.

— C'est quoi ce film de merde encore ?

Je m'obstine dans un silence poignant en éteignant la lumière. Mes yeux s'acclimatent rapidement à la simple lumière de la télévision alors qu'une bataille se livre au fond de mon crâne. Andy est-il vraiment un gentil garçon qui ne demande qu'un peu d'affection ? Est-ce que je suis en train de prendre le même virage que Jammie ?

Mes paupières s'alourdissent alors que je suis en train de me battre avec mon subconscient pour répondre à mes questions.

— Non.. putain.. ne me laisse pas !

En me relevant mollement de ma petite chaise, je tiens à peine debout. Mason a besoin qu'on s'occupe de lui et je m'abandonne totalement à ses petits murmures alors qu'il dort encore profondément. Il serre les draps dans ses poings fermés et les muscles ciselés de ses abdominaux se contractèrent dans une respiration rapide et oppressante.

— Réveille toi, Mason..

Je le secoue légèrement, mais de toute évidence, je suis déjà vaincue quand sa main  entièrement tatoué s'agrippe d'une force surhumaine contre ma nuque. Ma voix est étranglée, mes yeux s'emplissent de larmes en ressassant mes plus beaux souvenirs, est-ce vraiment la fin ? Je reste interdite face à cette brutalité, et même si ça n'a duré qu'une fraction de seconde, mon cœur s'est arrêté de battre tout comme mon âme.

Ses grands yeux brillent dans la pénombre et ses muscles se relâchent soudainement en desserrant l'étreinte qu'il exerce avec rage autour de ma nuque.

— Merde, tu vas bien ?! Me demanda t'il en haussant légèrement la voix. Je ne comprends pas ce qui est arrivé..

Une nervosité presque menaçante émane de lui alors qu'il me regarde, incrédule. La ligne de sa mâchoire carrée surplombe l'atmosphère étrangement irréelle dans la pièce, et je regrette du plus profond de mon cœur d'être aussi naïve. Mason, est dangereux non pas qu'il commette volontairement ses actes, mais il était tout de même à deux doigts de me faire vivre la mort la plus douloureuse qui soit.

— Oui, je suis en pleine forme. Dis-je ironiquement en créant des petites pressions sur ma peau. Tu crois vraiment que je vais bien, Mason ?! C'est quoi ton problème, au juste ?

Il me faut décontractant et un pichet de vin, oui un énorme pichet.

— Je ne pourrais jamais te faire du mal volontairement, crois-moi..

— J'ai toutes les raisons de ne pas te faire confiance, tu détruis tout sur ton passage.

Je parle à voix basse en serrant la couverture sous mes doigts.

— Putain, non arrête de dire ça..

Ses prunelles acidulées s'encrèrent jusqu'aux miennes et quelque chose à changé dans sa façon de faire. Il parle calmement d'une voix mal assurée, d'une sensation qui me fait croire qu'il est vraiment atteint de la situation.

— Ne me touche pas.

Je me recule d'un geste vif et m'extirpe du lit.

— Ok, c'est bon j'ai compris.

Je me réfugie jusqu'à la salle de bain et m'écroule littéralement contre la porte. La porte d'entrée claque brutalement en laissant place à un silence morbide et je regrette que Jammie ne soit pas là. C'est difficile, tout chez lui m'attire, inexplicablement mais il me fait vraiment peur quand il est dans cette sorte de transe.

S'il te plaît, rentre à la maison. J'ai besoin de toi, Jammie.

J'écris ce petit texto à ma sœur en espérant de tout mon cœur qu'elle prendra le temps d'y répondre en se réveillant. Je m'affale mollement dans la baignoire, l'eau coule sur ma peau et me lave d'une profonde tristesse.

Je me réveille brusquement, allongée dans l'eau froide et stagnante de la baignoire. J'ai froid, ma peau est fripée comme une personne âgée et j'ai vraiment du mal à tenir debout plus de deux secondes sans me retenir contre la vasque du lavabo. Tout les événements dans la nuit, me reviennent en mémoire comme un putain de coup de poignard et dans le reflet de la glace, je constate ce petit bout de femme, bercée d'hématomes, mais plus encore, cette douloureuse sensation d'être humiliée.

Je croyais que tu m'avais oubliée, j'arrive dans une demie heure.

Je me prépare un chocolat chaud et monte le chauffage au maximum. Les minutes qui s'ensuivent semblent durer une éternité, mais je suis soulagée quand Jammie rentre en trombe dans la maison et m'embrasse sur le front.

— Tu m'as tellement manqué, June !

Son sourire est tellement sincère que j'éprouve le besoin de la prendre dans mes bras. Elle est ce que j'ai de plus chère avec ma mère, je ne peux pas prendre le risque de la perdre.

— Je suis sincèrement désolé.. je ne te laisserais plus jamais sur un parking, je te le promets.

Elle rit de bon cœur en me donnant une légère claque sur le haut du crâne.

— Dans un certain sens, tu n'avais pas vraiment tord. Me dit-elle en avalant une grande gorgée dans ma tasse. Ils sont vraiment cool, mais putain ils se droguent vraiment à ses fêtes de merde.

— J'ai toujours raison, ne soit pas jalouse.

Elle me sourit, termine ma boisson et me raconte ses deux derniers jours dans la gigantesque maison qui fait généralement office pour les soirées étudiants.

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