Partie vingt six

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~~~ Point de vue de June

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~~~ Point de vue de June. ~~~

Je me délecte de l'eau brûlante qui ruisselle machinalement contre ma peau nue. Il m'a suffit de trois jours sans douche pour me satisfaire d'un petit plaisir simple du quotidien comme le parfum envoûtant du gel douche ou bien même la sensation d'être dans une serviette propre.

Je me contemple dans le reflet du miroir en fixant inlassablement mes yeux tuméfié de cernes et la nuance sombre de mes pupilles.

— June ?

Je m'accoude contre le rebord de la vasque en fermant les paupières.

— J'ai bientôt fini..

Je suis plutôt surprise qu'il soit aussi prévenant à mon égard, mais toujours en colère contre lui. Il n'y a pas de doute, je ne suis pas capable de faire face à cette douleur qui me submerge et qui ne risque sûrement pas de s'éteindre avant longtemps. Suis-je capable de lui faire encore confiance après tout ça ? Non, c'est impossible.

Sa respiration est lourde, pourtant il reste silencieux en claquant ses chaussures contre le parquet en bois massif de l'appartement.

Je sors de la salle de bain en constatant une petite pile de vêtements contre le seuil de la porte.

Pauvre con.

Ma confiance me hurle de ne pas être aussi naïve et de ne pas croire à cette âme charitable. Il n'a pas hésité à me rendre la vie impossible alors pourquoi veut-il que je lui pardonne ?J'enfile la chemise à carreaux rose pâle et rejoins silencieusement le salon en tirant fermement sur l'ourlet de la chemise.

— Je te remercie pour le vêtement..

Il ne prend pas en compte mon remerciement et s'assoit sur le canapé avec deux assiettes.

— Je préfère te le dire, je ne cuisine jamais. S'exclame t'il d'une voix rauque et livide.

— Pas grave, je ne suis pas difficile de toute façon.

Les pâtes trop cuites n'ont clairement pas de goût et le morceau de viande a un goût de caoutchouc, mais c'est déjà un bon début. Mon dernier repas date beaucoup trop pour être difficile sur ce point.

— Putain c'est vraiment infâme !

Mason grommelle dans sa barbe en recrachant le morceau de poulet mâchouillé dans son assiette. J'ai envie de rire, mais je me ravise en fixant l'écran plat de la télévision.

— Il y a toujours le pot de nutella si il faut, je peux ?

— Ouais bien sûr.

J'attrape le pot et une petite cuillère et l'entame en raclant les bords. Bon dieu, je regrette de m'être inscrite dans cette université avec cette garce de Jammie. Je me demande qu'est-ce que serait ma vie maintenant, si j'avais plutôt choisis une école en Pennsylvanie comme ma mère me l'avait conseillé.

— Tu penses a quoi ? Me demande Mason en me faisant sortir de mes rêveries.

— c'est pas vraiment une bonne idée de poursuivre ma scolarité à Columbia, je me demande si c'est nécessaire d'attendre plus longtemps.

Il me dévisage un instant en reposant son assiette sur la table basse.

— Je disais ça avant et puis maintenant je ne ne me vois plus ailleurs.

— Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

Je suis curieuse de connaître la raison de son changement soudain d'avis. Je ne connais pas encore beaucoup la ville, mais il faut dire que Manhattan a des véritables avantages.

— C'est vivant ici, tu peux faire tout ce que tu veux. S'exclama t'il en rivant son regard jusqu'au mien.

Ses yeux d'un vert émeraude sont indescriptibles tant ils sont beaux.

— Je ne suis pas à ma place, je ne trouve rien d'amusant à vivre dans une voiture et à me prendre des réflexions dans la gueule pour une photo stupide.

La tension entre nous est palpable mais au moins il n'y a aucun hurlements et prise de tête comme les quatre jours précédents. La sensation est inexplicable mais je suis certaine qu'il y a dans le fond quelque chose de bon sous cette carapace.

— Reste vivre ici quelques temps juste histoire de te remettre à flot.

Je refuse catégoriquement d'être sous son aile en hochant négativement de la tête. C'est peut-être stupide, mais j'aime beaucoup trop mon indépendance pour vivre à ses dépends et puis je le connais assez pour comprendre qu'il ne fait sa qu'à cause de la pitié qu'il a pour moi.

— Je veux juste que tu sois toi-même.. dis-je en me raidissant subitement au contact de sa main sur la mienne. Je ne veux pas te connaître différemment, Mason.

— Ok, alors tu veux que j'aille lui dire de te foutre la paix avant que je ne lui démolisse le portait ?

Les mots cruels s'échappent de ses lèvres aussi facilement que ça me donne le courage de croire que tout est encore possible.

— Non, tu ne vas refaire le portrait de personne.

— C'est bien ce que je me disais.

Il lève la main en signe de défaite et je me surprends à lui tendre un petit sourire sincère. Je devrais être en mode "je te déteste non ?"

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