Partie sept

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Point de vue de Mason

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Point de vue de Mason.

Je monte comme une furie dans la chambre et attrape le sweat-shirt qu'elle portait avec une élégance qu'elle seule a le secret. J'avais oublié à quel point c'était merdique de vivre avec un intérêt pour quelqu'un qui s'avère aussi différent de soi-même. Je ferme les yeux, resserre l'étreinte que j'exerce sur le morceau de tissu et augmente involontairement une pression supplémentaire sur mon souffre-douleur du moment.

La légère effluve de son parfum boisée me donne la sensation d'être dans un autre monde qui n'est certainement pas le mien.

— Je peux ?

Angelina frappe un petit coup à la porte et s'avance lentement, sûrement en appréhendant ma réaction.

— Tu te trouves déjà au milieu de la pièce.

Je fixe un point à l'horizon et me rattache à cette douloureuse sensation qui me transperce à chaque fois que cette petite emmerdeuse de June se pointe à l'improviste dans mon intimité.

— Je t'aime du plus profondément de mon cœur, me dit-elle en s'asseyant à mes côtés. Mais, elle ne devrait pas être ton nouveau punching-ball.. je ne peux pas.. tu vas la détruire comme tu l'as déjà fait.

— Avec toutes les autres ?

Je ne cherche pas d'explication plus réelle que cette version de l'histoire.

— Oui.. s'il te plaît pas encore une fois.

Je la regarde droit dans les yeux sans aucune expression sur le visage. Lorsque nous sommes en présence l'un de l'autre, Angelina n'essaie pas de me convaincre d'être un homme que je ne suis pas, mais recherche plutôt une version meilleure de moi-même dans un futur lointain.

— Tu es simplement en colère contre toi même, mais June ne doit pas être la prochaine victime sur ta liste.

Mon souffle s'accélère de plus en plus grossièrement dans ma poitrine. J'ai vraiment envie de la foutre à la porte et surtout boire un verre pour me détendre, mais je m'enlève aussitôt cette idée de la tête en m'écartant légèrement quand elle veut me prendre dans ses bras.

— Parle moi, dit quelque chose. Soupire t'elle en retenant un sanglot.

Mes phalanges blanchissent sous la colère, et les pulsions qui fusent comme des décharges électriques dans mon corps me raidit automatiquement.

— Passe moi les clefs de ma voiture.

— Non, je regrette.

Je me relève subitement du lit en me dirigeant jusqu'à la poche de son gilet.

— Non, arrête ça tout de suite !

Elle me talonne dans les escaliers, je la repousse d'un bref coup en arrière pour lui faire comprendre que ce n'est pas vraiment le moment de m'emmerder avec ses conneries. Quelques étudiants nous regardent de l'autre côté du salon en me connaissant un minimum pour ne pas s'éternisaient sur le spectacle.

— Vous voulez mon poing dans la gueule ? Demandai-je dans un geste théâtral.

— Mason, s'il te plaît tu n'es pas en état de conduire.

Je la repousse une bonne fois pour toute et sans m'en rendre compte, je propulse ma petite sœur contre la baie vitrée avec tellement de force que le bruit est presque assourdissant. Ses grands yeux ronds berçaient de larmes me contemplèrent un bref instant.

— Merde, ça va ?!

Elle acquiesce mollement du visage en essuyant ses larmes d'un revers de la manche.

— Je ne voulais pas te faire mal, tu me connais non ?

Je la repose doucement sur la terre ferme en devinant que sa sera l'une des dernières fois où elle m'autorisera ce genre de conduite. Elle est trop gentille, trop résolu à me faire prendre un chemin sur la voie de la guérison qui n'est pas vraiment ce que je veux.

— Oui, justement.. je te connais. Soupire t'elle en fusillant quelques personnes qui échangent des rires sur notre altercation. De toute façon, ce n'est pas la première fois que tu te comportes comme un gros con alors qu'est-ce que tu veux que je te dises d'autre ?

Elle est vraiment furax, mais elle doit me croire, je ne lui ferais jamais du mal intentionnellement. Je dois juste sortir de cette putain de baraque et prendre un moment pour me détendre.

— Il y a vraiment de la tension ici.

Je vacille d'un pied à l'autre en apercevant Jammie, accoudé contre l'embranchement de la porte.

— C'est quoi ce bordel ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Je la fusille du regard en récupérant mes clefs de voiture dans la poche de sa petite veste.

— June m'a laissée au beau milieu du parking, je crois que tu devrais lui dire que ce n'est pas de ma faute si tu te comportes comme un enfant.

— Ne te mêle pas de ça.

J'arrache presque la portière en l'ouvrant, accélère comme un malade dans le petit parking et commence une longue route en prenant l'autoroute la plus proche. Pourquoi faut-il toujours que je m'empêche d'être heureux ? Pourquoi ne suis-je pas assez fort pour combattre cette douloureuse histoire datant d'il y a plus de deux ans. Je commence à prendre de l'assurance au volant, la musique se propulse dans les enceintes et je suis satisfait d'être assez loin de toute civilisation pour prendre un comprimé apparement conçu pour les dépressifs.

J'avais oublié à quel point cette petite pilule magique donne le courage nécessaire pour poursuivre au quotidien en étant responsable d'un accident comme le sien.

— Rentre à la maison, Mason. Je ne plaisante pas, qu'est-ce que je vais dire a l'université demain ?

— Pas tout de suite, lâche moi un peu, je ne suis plus un enfant.

Je traverse une rue sombre en garant le véhicule sur un place réduite. A cette heure ci, il doit être chez lui, enfin si il n'est pas déjà en train de se foutre en l'air avec une petite minette.

— Ok, j'ai compris le message.

Je ne pense pas à Angelina qui doit se faire un sang d'encre et déboule comme un idiot dans le petit appartement où la fumée blanchâtre se dissipe déjà sous la porte. John et Simon se trouvent sur le canapé avec un pack de bière sur la table basse.

— Alors mec, qu'est-ce que tu fais là ? Demande John en tirant une latte sur cette merde.

— Tu as un putain de culot même, pour une fille que tu ne connais même pas.

J'ai déconné pendant la soirée, mais je ne regrette pas le moins du monde de lui avoir remis les idées en place. Je m'installe sur un fauteuil et contemple son visage meurtri d'hématomes.

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