June, jeune femme timide se retrouve admise à l'université de Columbia dans un lieu diamétralement opposé du sien habituellement. Fête sur le campus, bande d'amis et relation ambigu avec un homme mystérieux et cruel comme Mason révélera l'essence mê...
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~~~ Point de vue de Mason. ~~~
Je balance cette petite boule d'énergie dans la voiture plus ou moins perplexe. Systématiquement c'est moi qui règle mes problèmes avec une bagarre et maintenant l'élève modèle dépasse le maître pour une histoire de merde. Appuyé contre le rebord de la fenêtre, elle croise les bras contre sa poitrine en me dévisageant.
— Ok, tu veux bien me dire quel boulon ne fonctionne pas correctement dans ta petite tête ? Demandai-je en frottant ma nuque entre mes doigts.
Le doute creuse mon visage alors que j'appuie mon crâne contre le volant. C'est complètement irréaliste, il faut vraiment qu'elle se calme.
— Je vais très bien, c'est juste que je n'aime pas sa façon de faire.
Son regard s'évada de l'autre côté de la vitre.
— Tu ne peux pas te battre avec un mec, enfin c'est quoi ses manières ?!
Il faut dire que je ne suis vraiment pas bien placé pour lui faire une leçon de morale, mais elle est incontrôlable quand elle boit. J'ai un sourire idiot au coin des lèvres et étrangement sa semble être assez pour la détendre.
— Ok, je suis désolé de m'être emportée comme ça, papa.
Son petit rire doux emplit l'habitacle et je dois faire un effort surhumain pour extraire toutes les idées malsaines au fond de mon crâne. Putain, elle est tellement insouciante.
— J'ai quand même une question.. me dit-elle en effleurant le contour du tableau de bord. Est-ce que tu es vraiment comme ils te décrivent ?
— Probablement pire, oui.
Il y a quelque chose de nouveau entre nous, quelque chose de spontané et de réconfortant quand ses doigts se promènent doucement sur mes mains éclatées. June ne considère même pas la possibilité que je sois dangereux pour elle comme pour les autres alors que j'ai bien failli lui faire la peau à cause d'un de ses nombreux cauchemars.
— Les gens ne cherchent pas à te connaître plus profondément, c'est eux le problème dans l'histoire.
Je passe une mèche de ses cheveux derrière son oreille.
— Non c'est moi le problème.
J'augmente le volume de la musique en espérant sincèrement qu'elle ne me posera pas plus de questions à se sujet. Manque de pot, elle est beaucoup trop curieuse.
— Raconte moi tout, s'il te plaît, Mason.
Elle baisse encore plus le volume de la radio en pressant ma nuque entre ses doigts. Derrière la fenêtre grande ouverte, tout les yeux sont posés sur elle comme un trophée qu'on voudrait foutre dans son salon.
— Tu veux une photo connard ?!
Je claque la langue en signe de désapprobation et arrache un doigt d'honneur à un merdeux un peu plus loin.
— Ouais, elle est plutôt bonne. Dit-il en s'appuyant contre le rebord de la vitre. Tu me prête la marchandise ?
— C'est vraiment pas nécessaire.. démarre la voiture, s'il te plaît.
June me supplie de ne pas faire une scène, mais je ne l'écoute pas comme d'habitude. Je resserre mon étreinte sur l'avant bras de l'homme en le tordant de plus en plus fort contre le plastique de la bagnole. Jamais ça n'avait été aussi bon que d'entendre les hurlements d'un petit dégonflé aux cheveux gras qui s'excuse comme un enfant.
— Tu vas lui faire mal, arrête !
J'exerce une si forte pression que son crâne s'écrase complètement sur le rebord de la voiture sous les cris d'encouragements d'une petite dizaine de spectateurs.
— La prochaine fois je ne te louperais pas, barre toi maintenant.
L'homme ne proteste pas et court en sens inverse en ne faisant même plus attention à son petit groupe d'amis qui assistent également au spectacle. J'enclenche la première en démarrant en trombe sur la route encore blindée de monde. Qu'est-ce qu'elle va dire maintenant ? Est-ce qu'elle est en colère contre moi parce que je ne connais rien d'autre que la violence ?
— Tu avais raison, il n'y a plus rien à faire.
La petite blonde sort enfin du silence en ne décrochant pas son regard de la route.
— Je sais, j'ai merdé encore une fois.. mais il voulait quand même te mettre dans son lit, donc tu devrais plutôt me dire merci.
— Je suis assez grande pour prendre mes décisions, donc non je ne vais pas te dire merci d'être un gros psychopathe.
Un psychopathe, je ne te le fais pas dire.
~~~
Je gare la voiture sur une place privée en restant silencieux. Qu'est-ce qu'elle pourrait bien dire de plus concret que le fait que je sois complètement détraqué ?
— Je suis désolé, je ne voulais pas être blessante.. c'est juste que j'ai pas l'habitude que quelqu'un prenne ma défense surtout avec de la violence.. pourquoi tu ne lui a pas simplement dit de partir ?
Je reste de marbre en me focalisant sur la lumière fluorescente blanche du poste.
— S'il te plaît, Mason.. dit quelque chose.
J'inspire profondément en inhalant le parfum boisée de son souffle chaud contre ma peau.
— C'est plus fort que moi, je ne me contrôle pas quand je suis en colère.
— Tu veux bien qu'on en discute au chaud ? Je me pèle sans le chauffage..
Elle se recroqueville sur elle-même en frictionnant ses bras. Je devrais le faire et la rejoindre chez elle, mais je ne suis pas capable de lui dire toutes les raisons qui me pousse dans mes retranchements.
— Non désolé, c'est pas une bonne idée. Dis-je en rallumant le contact. On se voit demain, d'accord ?
— Je..
Je lui fais signe de la tête et elle s'exécute en sortant mollement de ma caisse.
