Partie vingt deux

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~~~ Point de vue de June

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~~~ Point de vue de June. ~~~

Un petit rayon de soleil me réchauffe la peau comme une douce caresse. Je dois bien reconnaître que le siège de ma petite coccinelle n'est pas des plus moelleux, mais au moins j'ai un toit sur la tête pour des éventuelles prochaines nuits en tête à tête avec le chauffage soufflant.

Je m'extirpe de l'habitacle en profitant d'un moment seule pour faire le vide dans ma tête. Il faut vraiment que je me trouve une chambre d'hôtel et un minimum de confort, sinon je risque de ne pas tenir le choc émotionnellement. C'est idiot, je le suis déjà depuis plus de quarante-huit heures.

— Bonjour, un café au lait s'il vous plait.

Une jolie serveuse me sourit timidement en inscrivant la commande sur un petit carnet. Je ne suis même pas certaine de réussir à boire une gorgée, mon estomac est en vrac.

— J'arrive tout de suite.

Je me réfugie dans les toilettes les plus proches et me découvre dans le reflet du miroir pour la première fois en deux jours. Mes yeux sont congestionnés de larmes et mes lèvres n'ont plus la même teinte rosée que d'habitude. Bordel, je suis affreuse comme ça.

— Je plains cette petite, elle ne mérite pas autant d'acharnement.

— Je ne suis pas d'accord, il ne fallait pas se mettre presque nue dans un réseau comme celui-là. La voix se rapproche doucement. En tout cas, elle a fait le buzz et tu n'imagine même pas les polémiques là-dessus.

Je m'enferme dans une petite cabine en comprenant que cette histoire est au cœur de toutes les discussions.

— Ne soit pas aussi bête, il y a bien une raison valable. Soupire la femme en allumant le robinet. Ne te mêle pas de cette histoire, c'est déjà assez difficile comme ça.

Je n'ai plus du tout envie de boire mon café, maintenant.

— Ok, c'est bon.

Après quelques minutes, je replace quelques mèches de ma chevelure en bataille et déambule à toute vitesse dans le petit café, les yeux rivés sur le carrelage à motifs. Je suis plus forte que ça, je dois me reprendre en main et rejoindre mon cours de littérature comme une personne tout à fait normal.

De toute manière, c'est difficile de faire pire.

J'immobilise la voiture sur une place tout au fond du parking en inspirant profondément.

— Il faut qu'on discute, June.

Je n'avais clairement pas la force de répondre aux nombreux appels de ma mère dans la soirée et maintenant elle s'acharne en remplissant ma boite vocale.

Je te rappelle après, je vais en cours.

Je repose mon téléphone dans la poche arrière de mon sac à dos et marche aussi rapidement que possible dans les couloirs du prestigieux établissement. Ils y a quelques regards indiscrets, quelques échanges à voix basses, mais dans l'ensemble, je suis soulagée d'être enfin arrivée à destination sans encombre.

— Bonjour, June. Le professeur de littérature me gratifia d'une sourire

— Bonjour.

Je me place dans une rangée complètement vide et patiente plus de dix minutes en relisant plusieurs fois ma thèse. Au moment même où le professeur notre a la craie sur le tableau, mon cœur manque de rendre l'âme en contemplant l'homme à la chevelure ébène sur le seuil de la porte.

Ses yeux d'un vert translucide reflètent l'inquiétude en m'apercevant à la quatrième rangée. Tous le monde a les yeux braqués sur lui comme le vaillant du groupe, le putain de maître qui m'a bousillé la vie pour un simple défi avec une petite salope qui partage le même sans que moi.

— Merci pour le divertissement, mec !

Je m'affale mollement contre le dossier du siège en toisant un homme qui lui donne un petit coup dans l'épaule.

— S'il vous plaît, concentrez-vous plutôt sur cette nouvelle thématique.

Le professeur tape fermement du poing sur la table, exigeant le silence le plus complet.

— Quelle place les oeuvres de Sophocle et Pasolini inscrites au programme accordent-elles au personnage de Tirésias ? Cette question représente le plus grand nombre de point au baccalauréat de l'année dernière.

Je griffonne à l'encre noire sur mon carnet en espérant que le silence règnera dans l'amphithéâtre.

— Il baise encore mieux que ce qu'ils disent ?

Une petite blonde me murmure cette obscénité à l'oreille en se focalisant sur mon dessin.

— Aucune idée, je ne connais pas la réponse.

— Ça te dérange pas d'être là traînée de Columbia ? Me demande t'elle une seconde fois en enroulant une mèche de ma chevelure entre ses doigts. L'habit ne fait pas le moine, tu caches vraiment bien ton jeu.

J'ai les larmes qui me montent aux yeux en m'écartant de cette garce aux cheveux long.

— C'est pas de ma faute si tu n'es pas assez équipée pour satisfaire quelqu'un.

J'ai la gorge sèche, douloureuse d'être sans arrêt en train de me défendre. Ils n'ont vraiment honte de rien.

— Laisse la tranquille, putain.

Je me retourne soudainement en toisant du regard, l'homme sur le siège juste derrière celui de la petite blonde. Tient donc, lui non plus n'a honte de rien, visiblement.

— C'est bon, je ne lui est rien dit de méchant. 

Le professeur donne un coup de craie strident contre le tableau en haussant la voix, mais je ne l'écoute pas vraiment.

— Ok, comme vous voudrez. Dit-il en écrivant rapidement une lettre. Interrogation surprise, immédiatement.

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