True Love

Partie vingt sept

~~~ Point de vue de Mason. ~~~

Depuis le tout début de l'histoire, ma mère avait cru bon de m'apprendre à être le parfait connard qui ne pense qu'à lui-même. Celui qu'on déteste du plus profond de nous mêmes, celui qui construit une carapace solide tout au long de son enfance pour ne jamais être malheureux dans les années futures. J'ai vécu notre séparation comme la plus douloureuse sensation qui soit, mais c'est grâce à ça que je suis plus fort.

Il y a quelque chose d'inexplicable dans notre relation et je me surprends moi-même à être beaucoup moins nerveux et en colère contre le monde entier quand elle est à mes côtés.

— Je suis contente qu'elle soit là.

Je sursaute en apercevant Angelina dans l'embranchement de la porte.

— J'ai un truc à faire, je reviens tout à l'heure.

Elle claqua la langue en signe de désapprobation en comprenant sûrement la raison de mon départ. Je veux juste remettre de l'ordre dans la vie de June et surtout qu'elle comprenne que cette situation m'affecte bien plus que je ne l'aurais imaginé.

— Tu vas où comme ça ? Me demande t'elle en me talonnant dans le hall.

— Ça ne te regarde pas, Angie.

Elle frissonne au contact de mes lèvres sur les petites plissures de son front en arrachant un petit grognement.

— On est bien d'accord, tu ne l'emmerdes pas avant mon retour.

Angelina lève les yeux au ciel en me foutant presque à la porte.

— Ok chef, il y a encore quelque chose que je dois connaître ? Elle soupire en me balançant mes clefs de voiture presque à la gueule. Ne t'inquiète pas, ta blondinette est en sécurité avec moi.

Je suis presque certain que ça lui donnera une occasion de dire à June à qu'elle point c'est difficile de vivre au quotidien avec un mec comme moi. Comme je la connais, elle me dénigrera gentiment en espérant détendre l'atmosphère et ça fonctionnera parce qu'elle incarne la bonté et la gentillesse.

— Fait attention à toi, Mason.

Je reste silencieux en montant dans la voiture et démarre en trombe jusqu'à l'appartement cette détraqué de Jammie. Elle commence sérieusement à me prendre la tête avec son comportement de folle furieuse. Je me gare devant le bâtiment en me munissant de la meilleure volonté possible pour ne pas me foutre en rogne en moins de deux secondes.

J'attrape les clefs sous le paillasson et ouvre directement la porte en avançant avec assurance jusqu'au salon.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Jammie sursaute en relevant immédiatement le nez de son bouquin.

— Dépêche toi de faire tes valises.

Ses yeux brillent comme une enfant à la recherche d'un paquet de bonbon.

— J'adore les surprises, on va où ?

Elle se relève machinalement de la chaise à bascule et s'immobilise devant moi en croisant les bras contre sa poitrine.

— Je reformule ma phrase. Dis-je en articulant comme un con. Tu prends tes valises et tu te casses d'ici.

— Trouve mieux pour me convaincre parce que c'est chez moi et je ne partirai pas.

— Qu'est-ce que tu veux ?

Je reste immobile en serrant les poings le long de mon corps. Je n'ai pas du tout la motivation pour me battre encore avec elle et puis il y a une partie de la vie de June qui est remise en cause.

— J'ai peut-être la solution.. Jammie roule des yeux d'une manière explicite. Il y a quelque chose entre nous, pas vrai ? Je renonce à l'appartement, mais tu restes avec moi.

Des idées malsaines s'emparent de mon esprit alors qu'elle me fait les yeux doux. Alors c'est comme ça depuis le début ? Cette hystérique pense vraiment qu'il y a quelques choses entre nous ?

— Ouais bien sûr et tu ne veux pas aussi que je te fasse vivre chez moi ?

J'ai envie de lui rire à la gueule tellement que cette idée est stupide.

— Pourquoi pas ?

Elle est vraiment sérieuse pour le coup et en fin de compte, c'est peut-être ce qui m'emmerde le plus.

— Tu veux combien ?

Je sors mon portefeuille de la poche arrière de mon jean en m'imaginant déjà sur la paille à cause de cette garce. Jammie acquiesce de la tête négativement en souriant perversement.

— Je ne veux pas ton argent, Mason. Soupire t'elle en effleurant ses doigts contre mon torse. Reste avec moi et il n'y aura plus de problèmes.

J'attrape un sac à dos sur une petite commode en extirpant ensuite plusieurs vêtements de celle-ci sans aucune autorisation.

— Qu'est-ce que tu fais ?!

— Comme tu le vois, je récupère ses affaires.

Je me contrôle pour ne pas lui foutre toute sa baraque en lambeaux.

— Lâche l'affaire, elle ne te pardonnera pas, Mason.

Je lui lance un bon doigt en pleine figure et rejoins la porte en arrachant sur mon passage, quelques tableaux contre le mur. Je la connais, June me pardonnera et je n'aurais plus cette culpabilité qui me ronge depuis des jours.

Je me retourne une dernière fois en souriant également comme un damné.

— Elle n'a plus personne, je te garantie qu'elle me pardonnera bien plus rapidement que tu ne le penses.