De plus en plus...#

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Léane
                                 

Ce matin en arrivant à la fac, je suis plus nerveuse que tous les autres jours.
Peut-être parce que Maxine n'est pas venue avec moi aujourd'hui. Exceptionnellement, elle n'a cours que cette après-midi, ou plus certainement, parce que quand je vais ouvrir mon casier, une autre enveloppe avec des photos de moi, d'Aaron, ou de nos amis va s'y trouver.

Cela fait plus d'un mois que ça dure. Quand on m'a bousculé dans le couloir, le premier jour de la rentrée, je croyais que l'enveloppe que j'avais trouvé dans mes affaires, pendant mon cours, appartenait à la personne qui m'avait heurté. Je ne m'en suis pas préoccupée. Il faut dire que ce soir-là, entre ma dispute avec Aaron et notre réconciliation, j'avais la tête prise à autre chose.
C'est Max le lendemain matin, qui m'a demandé si j'avais pu trouver son propriétaire. Je lui ai répondu que ça m'était complètement sortie de la tête. A ma pause je suis allée au secrétariat, mais avant de l'atteindre ma curiosité a pris le dessus.
En la sortant de mon sac, j'ai remarqué que mon prénom et mon nom était écrit au dos. Intriguée, je l'ai ouverte, elle contenait des photographies. Deux ont glissé et sont tombées par terre. Quand mon regard s'est posé sur l'une d'elles, mon cœur a raté un battement. Une sueur froide a glissé le long de mon dos. Mes mains tremblaient, tellement que j'ai laché l'enveloppe comme si elle me brûlait.
Le cliché était un peu flou... mais pas de doute sur les deux personnes dessus.
Aaron et moi dans les Hampton en train de nous embrasser contre le mur de la maison que nous avions loué.

Je n'ai pas eu le temps de regarder les autres, car Max m'appelait de l'autre côté du trottoir, et commençait à me rejoindre.
Rapidement, j'ai tout ramassé pour les mettre dans mon sac de cours.

Et depuis, il n'y a pas un jour sans que je n'en trouve d'autres dans mon casier. Toujours des photos, de nous durant nos vacances, de moi ou Max à la fac, ou des mecs devant la colocation. Sans un mot inscrit.
Mais depuis une semaine, en plus des clichés, je reçois des mails de menaces sur ma boite personnelle. Sur ma vie ou celle de mes amis. Rien de plus. Pas de revendication ou d'indices qui pourraient m'indiquer de qui il s'agit.

Au début, j'avoue que le nom de mon géniteur m'est venu à l'esprit. J'ai téléphoné à ma mère, le lendemain du procès, qui a eu lieu en France, pour une affaire de corruption, en plus de celle de l'Angola. Mais elle m'a assurée, qu'il était toujours en prison, et qu'il a été condamné en plus de la première peine de dix ans fermes, à cinq ans.
Elle m'a demandé pourquoi je m'inquiétais, obligée de lui mentir, je lui ai sorti l'excuse qu'avec tout ce tapage médiatique, j'avais peur, que mon nom ou que mon statut soient révélés. Comme elle m'a crue, elle n'a pas cherché à approfondir, et la discussion a dévié sur ma nouvelle année.

Retour à la case départ. La seule chose dont je suis à peu près sûre, c'est qu'il est dans la même université que moi, où qu'il y travaille. Mais vu le nombre d'étudiants qui fréquentent cette fac, impossible de savoir ! Où alors il faudrait que je passe mon temps à proximité de mon casier, pour le, ou la, guetter. Impossible. Rien ne me dit que c'est un mec.

Pour le moment, je n'en ai pas parlé à Aaron. Je le sens trop préoccupé par son travail. Pourtant depuis notre soirée au restaurant, il fait des efforts considérables, pour rentrer plus tôt le soir, venir me récupérer à la sortie de mes cours, ou nous organiser des week-end en amoureux.
De mon côté, je ne lui ai plus refait de crise de jalousie, je prends sur moi.

Surtout quand je le surprends à regarder son portable le soir, quand nous sommes à table avec les autres, ou avant de se coucher. Sans que je ne le lui demande, il m'informe que c'est Jessy qui lui envoie des informations sur des dossiers en cours ou qu'il aura à traiter car elle ne sera pas au bureau.
Mais je suis persuadée qu'il ne me cache des choses sur les intentions de cette garce. Je connais mon mec. Et dans ces moments-là, il n'est pas à l'aise. Alors, je fais semblant que cela ne me touche pas. Je deviens de plus en plus doué pour cacher mes émotions.
Et puis, j'ai décidé de lui faire confiance, comme il y a trois ans, même si les conditions et les raisons étaient différentes. Mais comme je ne suis pas tout à fait honnête moi non plus avec lui, je fais avec.
Je suis devenue très forte, pour faire croire que tout va bien.

BraCoeur Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant