The Monster #

638 83 37
                                    


Aaron
                                     

Je quitte enfin le cabinet en ce début d'après-midi, satisfait d'avoir pu résoudre le problème que connaissait la société informatique, que nous avions démarché, Jessy et moi à Las Vegas. Mais surtout, impatient de rentrer et de retrouver mon ange, que j'ai laissé ce matin endormi dans notre lit. Et ce n'est pas les quelques messages, que nous avons échangés, qui vont atténuer mon envie d'elle, au contraire... Cette diablesse sait y faire pour me rendre dingue.

Je m'apprête à monter dans ma voiture, quand un sms de Naël me demandant d'aller les retrouver chez d'Agostino, le supermarché où ils se trouvent, afin de les aider à finir les courses. En soufflant de frustration, je mets le contact et m'insère dans la circulation dense de ce trente et un décembre.

Je sais que Léane voulait les accompagner, mais ils ont refusé en lui expliquant que moins elle sortait, moins l'autre stalker ne pourrait l'atteindre. Il a fallu toute la persuasion de Raph, qui lui a confirmé qu'une piste se profilait et la mienne dans notre chambre, pour qu'elle abdique.

Un klaxon me fait revenir sur terre, et après avoir tourné pendant un quart d'heure pour trouver une place dans le parking de ce foutu supermarché, je peux rejoindre mes potes qui m'attendent à l'entrée.

— Salut les mecs ! Alors comme ça je suis indispensable !
— Attend de voir les chariots et Max, et on en reparle, ricane Will.

Je lève un sourcil interrogateur vers Naël, et il me fait signe de les suivre à l'intérieur.
Putain !

— Elle veut inviter tout Greenwich ou comment ça se passe ? Je les interrogé.
— Elle s'est mis en tête de faire une entrée, un plat et un dessert. Ah ! Et aussi l'apéritif, avec le livre de recettes, qu'elle a acheté pour notre cuisinier libanais, m'explique Will.

Nous nous mettons à rigoler, quand la sonnerie de mon téléphone, que j'ai attribué à Raph, nous interrompt.

— Mec tu serais pas de trop pour venir...
— C'est Léane, me coupe-t-il sans préambule, d'une voix affolée, que je ne lui ai jamais entendue, même au cours de notre arrestation, il y a deux ans.

Sous ses mots, mon cerveau se met en mode alerte.

— Quoi Léane ? je crie presque. Au son de ma voix, les autres se retournent, et Max nous rejoint. Putain Raph, je hurle devant son silence.
— Je ne sais pas ce qui se passe, mais quand j'ai voulu la prévenir, que j'avais l'identité de celui qui la menace, ce n'est pas elle qui m'a répondu... Mais un mec...

En intégrant ces paroles je me fige. Mon sang quitte mon corps, mon regard fixe un point imaginaire, je crois entendre Will me demandant si j'ai vu un fantôme. Je fais abstraction de tout ce qui m'entoure pour ne retenir que Léane est sûrement en danger. Que je ne suis même pas avec elle pour la protéger. Avant de me faire arrêter pour destruction de mobilier ne m'appartenant pas, je me dirige en courant vers la sortie sans attendre mes amis, qui m'appelle et coupe la communication.

— Aaron attend merde ! s'égosille Naël.
— Non ! je réponds en criant sans me retourner tout en montant dans la voiture.

La portière passager s'ouvre à la volée et je vois du coin de l'œil mon pote monter rapidement en jurant, alors que je démarre sans me soucier s'il est assis ou pas.

— Putain ! Tu vas m'expliquer !
— C'est Léane. Raph a essayé de la joindre pour la prévenir qu'il avait trouvé qui est le corbeau, quand un mec a répondu à sa place. Il a la certitude qu'elle est toujours à l'appart, mais... Ma voix se brise sur ces derniers mots, surtout à cause des pensées morbides qui me viennent. J'étouffe un sanglot, je frappe sur le volant en jurant, quand je sens la main de Naël presser mon épaule.
— On va arriver à temps Aaron, il ne lui arrivera rien, ok ? Elle est forte, et intelligente, je suis sur qu'elle va arriver à gagner du temps pour nous laisser le temps d'arriver.

BraCoeur Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant