Renaissance #

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Léane
                                     

Assise à la terrasse de l'atelier Cézanne sur les hauteurs d'Aix, en train de boire un thé préparé par Anne-Marie la mère de ma meilleure amie, je contemple le jardin où se mélange des pins méditerranéens, des chênes, des oliviers, une odeur de jasmin ainsi que de citronniers qui arrive jusqu'à mes narines.
C'est l'endroit où j'aime me retrouver depuis que je suis venue vivre ici, il y a environ trois ans. Je n'y étais pas retournée avant aujourd'hui. Quand je suis arrivée en France avec ma mère, les deux premières semaines nous les avons passées à se promener dans les environs, de la montagne Sainte Victoire, aux Baux de Provence... Et j'avoue que cela m'a fait un bien fou, de me recentrer sur l'essentiel, penser à autre chose qu'à l'agression et au fait que mon beau brun aurait pu mourir.
D'ailleurs en parlant de lui, sol vol atterri ce soir. Dire qu'il me tarde est un euphémisme.

Puis ma mère a dû reprendre son travail au musée, pour mettre en place l'exposition de son petit ami Samuel. J'en ai profité pour aller passer le reste de mon séjour à l'hôtel des parents de Aaron. Louise et Pierre sont adorables avec moi, ils n'ont pas voulu que je loue une chambre, - tu changeras de chambre quand Aaron sera là - m'a dit Pierre, alors je dors dans l'ancienne chambre de mon braqueur. Pas facile de rester discrète quand mon beau brun faisait tout pour m'exciter par FaceTime. Tous les jours, Louise me consacre quelques heures, pour aller faire du shopping, déjeuner avec ma mère et Anne-Marie la maman de Max ou tout simplement partager avec moi, mes doutes, mes craintes au bord de la piscine, quand le temps le permet.

En fait, ça a été très facile de lui parler. En tant qu'ancienne psychologue dans l'armée, elle a su trouver les mots pour que je puisse évacuer ma peur.
La sonnerie de mon portable me sort de ma contemplation, et voyant la photo de celui qui cherche à me joindre, je souris comme une dingue.

— Allo ?

—  Allo ! Aaron !

—  Bonjour mon ange, tu vas bien ?

— Oui, mieux de savoir que je te retrouve ce soir, t'as une voix bizarre ! Tout va bien ?

—  Hum... Oui, arrête mec, excuse-moi, c'est Will qui fait le con avec le chariot à bagages. Un peu fatigué avec une bonne gueule de bois...

— Ah oui, c'est vrai Max m'a appelée et m'a relaté votre soirée, et vos exploits du sens de l'orientation, dis-je dans un éclat de rire.

— Vas-y moque toi ma diablesse, on verra qui rira moins cette nuit ! Au fait, pas question que l'on dorme dans ma chambre d'ado, je veux pouvoir te faire crier mon nom, sans que mon paternel déboule dans la chambre ! Les caméras ça va deux minutes... Putain Will laisse ce truc. Salut belle Léane, entendis-je derrière la voix d'Aaron. Je vais devoir te laisser mon vol est annoncé, je t'aime mon cœur, à ce soir.

— Je t'aime plus... Embrasse les mecs pour moi.

Avant qu'Aaron ne raccroche, j'entends les voix de Naël, William et Raphaël qui me remercient de prendre le relais de la garde alternée d'Aaron. J'ai juste le temps d'entendre, - un putain vous êtes con -, qui me perce les tympans, quand la communication est coupée. Je me retiens de rire en imaginant les semaines qu'on du vivre mes amis avec le caractère ronchon de mon mec.

En repensant au coup de téléphone de Max ce matin, avant qu'elle ne parte pour la fac, je m'esclaffe sous le regard des autres personnes présentes en terrasse. Franchement se tromper de ligne de métro, de chambre pour Will, s'endormir à côté de son lit pour Naël, ma garce de meilleure amie l'a laissé dormir comme un chien sur le tapis, et Raph qui a dormi sur le canapé, - pas l'énergie de faire l'ascension de l'escalier- aurait-il raconté à ma meilleure amie. Je visualise la scène dans ma tête, en pouffant. Je suis heureuse pour eux, qu'ils aient passé une super soirée entre mecs. Même s'ils ont bu comme des ivrognes. Cela fait tellement longtemps que ça ne leur était pas arrivé ce genre de sortie.

BraCoeur Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant