Avril: morue et énergie pulsionnelle

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Samedi vingt-sept avril

Nous sommes envahis par les journaux de mariages. Ma mère prend très à cœur cette double vie qu'elle mène. Caissière à Castorama la journée, organisatrice de mariage le soir. Ça ferait un bon téléfilm. Ça ferait tabac auprès des petits vieux. Alors que j'allais sortir rejoindre Valentin et Alice au parc, ma mère m'a interpellé dans le salon.

- Tu vas où ?

Depuis quand elle joue la policière ? Quelque peu surprise, je n'ai rien dit. Je suis en état de choc, que voulez-vous. Comme si j'étais gogole, elle répète la question. Tout le monde croit que je suis sourde et je vais finir par le croire. Ce serait le comble.

- Je vais voir Alice et Valentin. Pourquoi ?

- Pour savoir.

- Tu es bizarre.

Elle sourit bêtement. Le mariage lui monte au cerveau. Depuis quand elle joue la mère protectrice ? Corinne Armand a toujours mis un pied d'honneur pour nous laisser de l'espace. Le mariage a vraiment des effets nocifs sur la santé. J'ai claqué la porte, la voix criarde de ma mère a résonné « NE CLAQUE PAS LA PORTE ».

Est-ce que moi je lui hurle dessus quand elle fait du gaspillage avec son plat de morue ?

Lundi vingt-neuf avril

Jean a fait de nouveau des falafels. À croire qu'il ne connait qu'un seul plat. Je vais d'ailleurs surnommer les fallafels « Le plat Universel de Jean alias beau-père collant ». Mais elles sont toujours aussi bonnes.

À moitié pardonné.

Mardi trente avril

J'ai observé longuement ce string rouge. Je crois bien qu'il ne me servira jamais. C'est un instrument de torture ce truc. Je devrais peut-être le donner à quelqu'un qui en a plus besoin que moi. À mamie Joséphine peut être ?

Les poissons ne savent pas nagerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant