Dimanche seize juin
Révisions. Déprime. Il ne se passe strictement rien dans ma petite vie si ce n'est les révisions. Je passe ma vie à manger du Baudelaire et à boire du Pantagruel.
Demain. Élection du pire jour de l'année : je nomme le lundi dix-sept juin. De quatorze heures à dix-huit heures. L'enfer : je nomme le bac de français. J'ai bien évidemment mis des figolulus dans mon sac. Stressée ? oui. Mais déboussolée ? Surement pas.
Après tout, je pourrais semer mes figolulus sur la table pour ne pas me perdre dans la marée de textes qui m'attend.
Lundi dix-sept juin (le matin avant la fin du monde)
Ma mère est incroyablement et excessivement bienveillante. Mon frère me laisse tranquille, quant à Jean, il me lance des regards débordant de compassion. A cause d'eux, j'angoisse encore plus. C'est véridiquement vrai, j'ai le ventre noué.
Lundi dix-sept juin (après la fin du monde)
J'ai eu de la chance. Premièrement parce que je ne passe pas mon bac dans un autre lycée. Ce qui diminue le stress de chercher sa salle. Et ça les amis, c'est du pain béni. Mais d'autre part parque que je suis tombée sur... roulement de tambours... Le théâtre. Franchement, ce n'était pas trop la mort. Je dois avouer que le corpus était insupportable, mais, de nos jours, qui aime faire des corpus ? Bref, passons au plus intéressant.
Non mesdames et messieurs, je n'ai pas pris le sujet d'invention. Vous l'aurez deviné, l'esquimaux sur la banquise ça va deux minutes. J'ai choisi le commentaire de texte, qui portait sur le barbier de Séville. C'est efficace et j'ai pu placer du vocabulaire, vous savez celui dont les professeurs de français raffolent. Les figures de style et tout le tralala.
Valentin m'a appelé, suivi de près par Alice et Maxime. Je n'ai qu'une seule chose à dire, « advienne que pourra ! » ; j'ai fait mon maximum. Sur ce, je vais manger les falafels de Jean, très festif tout ça. Je me sens épuisée. Et dire qu'il me reste le pire du pire. Les sciences et l'oral.
En cas de mort, je lègue ce journal... à.... à personne. Triste destinée. Il va pourrir comme le vieux Monopoly de Valentin dans son armoire.
VOUS LISEZ
Les poissons ne savent pas nager
Teen FictionEsther est sarcastique. Esther déteste le lycée. Esther hait le sport, les maths et les profs. Entre un père anarco-grognon, une mère complètement lunatique-intrusive, un frère surdoué et un beau-père collant, Esther écrit et parfois philosophe son...