Juin: problème de fêtarde et chance de nénuphars

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Dimanche vingt-trois juin

Révision et dépression en perspective. Comme tous les dimanches je déprime. Dimanche et temps brumeux dans ma tête.

Lundi vingt-quatre juin

Samuel est ravi. D'une part parce que son brevet est terminé. Et d'autre part, parce qu'il a décidé de se désinscrire du concours de science. Selon lui, les concours deviennent une perte de temps puisqu'il les remporte à chaque fois. Non, il lui faut plus motivant. Plus de défi. Quelle tête à claque. Sa confiance en lui ne semble pourtant pas l'étouffer.

En plein repas, à l'aube de mon bac, il a décidé de parler de son nouveau projet de vie. Je suis sûre que vous vous demandez ce que c'est. Triturant ses feuilles de salade, maman mettant beaucoup trop de vinaigrette et Jean lorgnant sur les lardons, le macaque s'écrit :

- Bon, j'ai réfléchi. Je veux me mettre au sport. Et j'ai vu qu'il y avait un stage cet été. Ça va me permettre de me faire une idée de ce nouveau défi.

- Pourquoi j'ai l'impression que tu as cinquante ans quand tu parles de tes défis ?

- Esther, écoute ton frère.

J'ai presque envie de lui rétorquer qu'elle a une feuille de salade coincé entre les dents. Mais tant pis, ça attendra.

- Danse classique. C'est ce qu'il me faut.

Pourtant, sa souplesse laisse à désirer. Voilà que maintenant il passe du petit scientifique, aux danseurs étoiles. Certes, les gens évoluent. Ma mère hausse les épaules bien plus préoccupées par Jean qui prend tous les lardons. En ce moment, elle s'intéresse beaucoup au poids de son tendre Jean. Beaucoup plus que le sien. Je crois qu'elle vit dans le déni.

Dans le fond, j'ai hâte d'être à demain et de passer ma dernière épreuve. Cette maison va me rendre zinzin et faire de mes pensées des œufs brouillés. Ou des lardons pour l'occasion.

Les poissons ne savent pas nagerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant