Mardi dix-huit juin
On reprend les révisions. Je me transforme. Je deviens incroyablement productive et organisée. C'est bien connu, je marche au glucide et au stress.
Suis-je un cas désespéré ?
Mercredi dix-neuf juin
J'ai du mal à l'avouer mais heureusement qu'Oreille décollée était là pour m'aider. Sa patience a porté ses fruits. Alléluia. Je suis tombée sur la vision, l'énergie et le masculin et féminin. Génial. Tout ce qu'il m'avait expliqué au moins une bonne vingtaine de fois. Si ce n'est un millier.
Pour le remercier, je me suis rendue dans une boutique de vêtements et, sous les conseils nuls d'une vendeuse, j'ai décidé de lui acheter un nouveau sweat noir. De toute façon c'est l'intention qui compte. Et puis, la vendeuse m'a franchement énervée avec ses questions indiscrètes : « C'est pour votre petit ami » ? ». Quelle question malsaine. J'avais presque envie de lui dire que c'était pour mon petit ami au pied de mort. Ça lui aurait fermé le clapet.
Et c'est comme ça que je me suis retrouvée devant chez Maxime, sonnant une seule fois pour faire l'expérience. Chez Valentin, il faut sonner au moins vingt fois. Chez Alice presque trente fois selon si c'est son frère qui est censé ouvrir. Mais chez Dumbo, ce n'est rien qu'une seule fois. Presque décevant mais je n'ai fait aucun commentaire. Le sportif a eu l'air ravi de me voir. Il n'a même pas remarqué le paquet cadeau. Franchement faut pas être aveugle pour le voir. La vendeuse m'a agrafé un énorme nœud rouge et noir. Mais faut croire que ma myopie a atteint l'illuminé. Il me fait rentrer et, sans même me laisser le temps de poser mon blouson en jean, m'embarque dans sa chambre. Très bizarre.
Une fois la porte fermée, Maxime s'assoit sur son lit en me questionnant du regard.
- Alors ? Ça s'est bien passé ?
J'ignore sa question et observe sa chambre. Tout est bien rangé. Rien ne dépasse. Plusieurs trophées sont mis en évidence sur son bureau et je remarque des livres posés sur sa petite table de chevet. Qui aurait cru qu'il passait les nuits à lire ? Un vrai romantique.
- Pourquoi tu m'as amené directement dans ta chambre ? Il y avait un dragon dans le salon ?
- Tout juste. Ma sœur. Elle nous aurait passé un interrogatoire.
Posant un doigt sur sa table de chevet, je constate la poussière avant d'hausser les sourcils :
- Comme quoi, il n'y a pas que ma famille qui se fait des idées.
- Exact. Bon, tu m'expliques ou tu continues de fouiller dans ma chambre ?
Posant mes affaires, je finis par m'asseoir à mon tour sur son lit deux places. On n'a pas tous la chance d'en avoir un aussi grand.
- Ça s'est très bien passé. A croire que c'est toi qui as inventé le sujet.
- Peut-être bien. Mais j'en étais sûr. Tu peux être une vraie scientifique quand tu le veux.
- Tu crois vraiment à ce que tu viens de dire ?
- Absolument pas.
Nous explosons de rire et je finis par lui tendre mon paquet. Chose promise, chose due. Fronçant les sourcils, Dumbo fixe le paquet avant de me lancer un grand sourire. Le sourire qui cause des coups de soleil. Insupportable. Mais agréable.
Il ouvre le paquet avant de s'esclaffer.
- C'est pour m'excuser pour tout. Pour le vomi. Et te remercier de ton soutien pour le bac.
- Il ne fallait pas. Vraiment.
Maladroitement, le sportif me prend dans ses bras. Après un court moment, je louche sur le titre de ses livres et finis par en prendre un qui m'intrigue. Ou plutôt me fait ricaner. Maxime essaye de me l'arracher des mains mais je me lève rapidement et cours vers son armoire.
- Ce n'est pas vrai. Tu as acheté « Hamlet » ! Tu prends mes conseils au pied de la lettre.
- Oui. C'est beau. Allez rends-moi ça.
Me plaquant contre le sol, nous explosons de rire. On dirait presque des canards qui font couin-couin. Les sportifs deviennent des fleurs bleues. C'est touchant et grandiose.
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Les poissons ne savent pas nager
Teen FictionEsther est sarcastique. Esther déteste le lycée. Esther hait le sport, les maths et les profs. Entre un père anarco-grognon, une mère complètement lunatique-intrusive, un frère surdoué et un beau-père collant, Esther écrit et parfois philosophe son...