Point de vue Adina.
1an auparavant.Antoine. Antoine Antoine toujours Antoine. Son odeur était partout jusqu'au creux des murs et qu'est-ce que j'aimais ça. On ne vivait pas ensemble mais pourtant j'avais l'impression qu'il était là chaque seconde.
Mais.
Deux jours qu'il était plus là.La porte s'est ouverte pendant que j'écoutais le brouillon d'une instru que j'avais composée.
Il a posé ses deux mains sur mes épaules et tout un frisson a aussitôt engourdit mon corps.
J'ai aussitôt enlevé mon casque.- T'es revenu...
- Commence pas.
- Moi je commence ? Deux jours que t'es parti parce que tu sais pas faire face à un problème !
- Il y avait pas de problème.Je ne pouvais pas blairer sa manière d'être aussi calme, insensible. Des fois c'était comme un robot, perdant la totalité de ces sens. Des fois même c'est comme s'il récitait un texte écrit exprès pour la situation.
- J'y crois pas putain !
- Toujours tu te créé des problèmes. Je sais pas quel genre de manque t'as pour avoir envie de me casser les couilles a ce point bordel!
- Merde t'es qu'un lâche !Il a jeté violemment son sac à dos sur la table, faisant virevolter ma tasse de café au sol, se brisant en mille morceaux.
J'ai lâché un cri de stupeur.
Nous sommes restés silencieux un instant puis il s'approcha et chuchota à mon oreille.- Tu t'enfuis avec moi ? Maintenant ?
- J'ai le choix ?
- Pas trop.Je souris.
Ce n'était qu'avec lui que l'on pouvait terminer une dispute de cette façon.
Nous sommes sortis de l'appartement et c'est comme si nous flottions au dessus du sol. Qu'est ce que j'aimais le plus ?
Le danger, le désir ou bien la liberté ?
Tout. Indéniablement tout.On a couru comme des cons dans les escaliers qui nous séparaient de notre bonheur assuré.
Il a ouvert la porte, le vent et la nuit noire m'ont remise d'aplomb.
Une fois la moto en face de nous, la liberté a reprit ses droits. On riait pour des choses si innocentes, assise derrière lui je ne portait même pas de casque, rien, je n'étais accrochée qu'à sa veste en jean sous laquelle je sentais déjà les muscles de son ventre.Antoine m'emmenait toujours loin, toujours plus loin. Vers les forêts, les rivières, il prenait la première autoroute qu'il trouvait puis accélérait, encore et encore.
Je n'ai pas peur, comme à notre habitude nous crions, rigolons même.
Les arbres à ma droite sont passés aussi vite que les secondes, et la nuit, elle, était blanche et pleine pendant que je riais toujours.
L'air frais frappait mon visage au point où mes yeux se fermaient tout seuls.
Sans aucune notion d'équilibre je n'ai fais que le serrer encore plus entre mes bras minces.- Bébé serres moins fort.
Bien qu'il avait haussé la voix, il était très calme. Ce n'était pas habituel.
Nos respirations s'entre laçaient jusqu'à ce qu'elles s'étouffent.Point de vue Lomepal.
1an auparavantJ'ai ouvert les yeux sur le type dans cette bagnole bleue. Un chauve, l'air rugbyman plus colosse qu'intellectuel. Au sol je voyais quelques projectiles de mon engin sur la route, l'essentiel de la carcasse cabossée en équilibre sur mes jambes. Mes mains ensanglantées m'ont values un frisson.
La tête contre le bitume je me suis retourné sur elle avec effroi.
Quelques mètres plus loin, son corps immobilisé sur son épaule gauche.
J'ai voulu crier mais j'en étais incapable.
Je ne voyais même pas son visage, comme étouffé sous sa masse de cheveux encore blonds grâce au soleil de printemps.
Le type a la voiture bleue est enfin sorti, encore dans un état de choc perceptible à la petite veine violette qui battait au sommet de son crâne.- Bah putain vous savez je... jvous avez pas vu quoi et pis... et pis oh putain comment jvais dire ça à ma femme moi...
Toujours les yeux fixés sur elle je n'ai pas répondu.
Pourquoi ? Pourquoi je ne me suis pas précipité vers elle, pourquoi je n'ai pas balancé le tas de ferrailles pour la prendre dans mes bras ?
Le conducteur s'est rué sur elle tandis que je restais toujours de marbre, le corps encore chaud mais meurtri.
Il l'a retournée, dos contre le sol, en dégageant les cheveux de son visage.
Elle avait toujours les yeux clos, qu'est-ce qu'elle était apaisée et sereine.
Toujours aussi belle, sa peau mate et ses joues toujours rougies, toujours aussi provocatrice avec son sourire en coin, en toutes circonstances. Toujours elle, et moi j'étais toujours là.- Viens là mon vieux ! Jsais pas comment on sait si elle respire encore ta copine! Putain... Respires petite, m'apporte pas tant d'emmerdes.
J'ai dégagé le cadavre de ma moto et je me suis levé, nonchalant.
L'inconnu la tenait par la nuque, et la main qu'il avait disposé sous son dos tremblait tellement que Din' elle même était secouée de gauche à droite.
Je ne ressentais rien. Je n'ai pas eu peur pour elle, je n'ai pas hurlé au secours, je n'ai pas pleuré je n'ai pas eu une once d'inquiétude. Je la regardais comme endormi, et je ne faisais qu'admirer la putain de beauté qu'elle était.- Mais il est timbré ce type !! Je fais quoi moi je la laisse crever ?!
Il a reposé sa tête sur le goudron et après une bonne paire de giffles, elle a ouvert les yeux.
- Antoine !
Elle a détourné les yeux pour voir le spectacle, les larmes roulèrent aussitôt sur son visage.
On aurait dit qu'elle venait d'ailleurs, perdue dans un monde, une dimension qu'elle ne connaissait pas.- Tu sais j'ai rêvé que tu partais sans moi que... que tu me laissais ici pour toujours je...
En un souffle elle est tombée dans mes bras , la respiration saccadée et les sanglots encore vifs.
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Ils l'appellent Palpal
Fanfiction« - C'est Adina c'est ça? - Qu'est-ce que vous avez tous avec Adina hein ? Qu'est ce que vous avez tous avec cette meuf bordel ? C'est qu'une connerie tu comprends ?! C'est qu'une putain de rêverie ! »